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Pour Sama, Alep aux yeux de tous

Pour Sama, Alep aux yeux de tous

Avez-vous bien dormi cette nuit ? Bien mangé ce matin ? Passé un bon week-end ? Plus sérieusement avez-vous déjà été confrontés à des images de guerre ? Pas celles que vous vous êtes faites quand on évoque des massacres à la télé. Celles que même votre imaginaire n’aurait pensé aussi vraie. Waad Al-Kateab les a vécues, et elle nous fait traverser ces atrocités qui ont rythmé son quotidien pendant la bataille d’Alep grâce à “For Sama”, prix de l’Œil d’or au Festival de Cannes.

Le soulèvement contre Bachar Al-Assad depuis 2011 compte des centaines de milliers de morts. Pour Waad Al-Kateab, la guerre civile en Syrie ne lui a pas coûté la vie mais elle a goûté à l’horreur dans un Alep bien trop cauchemardesque.

La vie sous les bombes

Journaliste, Waad a filmé sa vie, immortalisant ces mortels qu’elle a croisés. De ses études, ses premières protestations étudiantes contre le régime, à son exil. Pas de surnaturel, les bombes qu’elle retient sont bien réelles. Les cadavres qu’elle approche, des gens qu’elle a connus. Mais Waad résiste. Avec Hamza, son mari, ils ne veulent fuir. Ils continuent de voir leurs amis, rire et chérir leur fille bien qu’ils côtoient une réalité effroyable. Alep Est est assiégée. Les raids aériens se font de plus en plus fréquents, les dépouilles de plus en plus nombreuses. Tout n’est plus que gravats et décombres. Ils survivent à leur façon. Quand Hamza ne sauve pas ceux qu’il accueille à l’hôpital, il tient le monde informé des progressions de la révolution. Ce même monde que Waad implore mais blâme de permettre cela.

“Quand je filmais, j’avais une raison d’être là…Une raison de voir tous ces morts. Nous nous sommes vraiment sentis abandonnés par le reste du monde, et je ne voulais pas être à mon tour celle qui abandonne ces gens en m’enfuyant pour sauver ma famille” justifie la réalisatrice à propos de son dévouement.

Pour Sama, un appel au courage

Fille de Waad et Hamza, Sama est née dans Alep sanglant. Même bébé, elle y incarne l’espoir. Sa mère regrette par moments de lui faire subir ce souffle hostile mais elle y voit avant tout un patriotisme. Au-delà des figures terrifiantes de la guerre, les enfants que l’on entend  heurtent notre sensibilité. La naïveté de l’enfance et l’innocence de ces jeunes civils face à des brutalités inhumaines nous oppressent.

Image du film Source : Twitter @waadalkateab

Waad nous le rappelle. “Une ville assiégée n’est pas un endroit pour élever un enfant.” Les familles, vulnérables, supplient une justice contre l’oppression face à des pouvoirs politiques et des gouvernements qui alimentent ces souffrances.

Ce film est un reflet d’existence jugée lointaine, une réalité hallucinante mais véritable.

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