20ème édition du festival international du court métrage de Lille : Des créateurs français prometteurs
La compétition nationale du Festival International du Court Métrage de Lille s’est achevée ce vendredi 25 septembre. Diffusés au cinéma l’Hybride, dans l’Auditorium et en plein air à l’arrière du mythique Palais des Beaux Arts, les 30 courts métrages réalisés ou co-réalisés en France semblent avoir conquis le cœur des amateurs de ce genre cinématographique.
Pendant trois jours, les Lillois ont pu découvrir ce qu’était un court métrage en 2020. Trop peu mis en avant au cinéma ou sur les plateformes de streaming, les créateurs et les équipes de réalisation de courts métrages peinent à conquérir le public et ne bénéficient pas de leur reconnaissance. Mis en lumière lors de cette compétition, certains semblent très prometteurs.
Massacre et son oxymore dérangeant
Massacre dénonce l’impact du tourisme de masse sur l’environnement. En suivant le duo fusionnel de deux sœurs âgées de 10 et 12 ans, la réalisatrice Maïté Sonnet choisit de nous montrer une réalité inéluctable via l’œil de deux enfants. Forcées de quitter leur île natale polluée par des algues toxiques qui tuent la faune et la flore, elles développeront une tristesse infinie qui, pour l’aînée, se transformera en haine profonde. Une haine qu’elle porte envers les touristes bobo excentriques, affluant chaque été. L’innocence des conversations et de la vision du monde de nos deux personnages principaux nous laisse présager la fin de ce court métrage. Une fin déconcertante, dérangeante puisque celles que l’on trouvait aussi mignonnes qu’amusantes jusque-là se transforment en réels monstres.
L’histoire est prenante et ne nous laisse pas décrocher un seul instant. Attendris par les deux jeunes filles tout au long du film, voir leurs “vrais” visages fait tomber de haut, bien que la fin soit amenée avec douceur. Un univers visuel doux, naturel et bien ficelé rend l’expérience Massacre encore plus plaisante et nous donne envie de voir la suite de l’histoire de nos deux jeunes protagonistes.
On n’est pas près d’être des Super Héros défini le mot “grandir”.
Une interview d’enfants rigolos et d’une force d’esprit parfois épatante, des dessins illustrant leurs rêves, désillusions, idées sur ce que cela veut dire “être grand” : voilà ce qu’est On n’est pas près d’être des Super Héros. Il nous déconnecte de la réalité et cela fait du bien. Un court métrage léger qui laisse un sourire aux lèvres des spectateurs du début à la fin et leur fait réaliser que, malheureusement, ils sont devenus grands.
Les Extraordinaires Mésaventures de la Jeune Fille de Pierre, ou le court métrage trop court
En suivant le style de La nuit au musée de Shawn Levy, Gabriel Abrantes nous livre avec humour l’histoire de la jeune fille de pierre. D’ordinaire statue au sein du célèbre musée du Louvre, elle deviendra animée grâce au pouvoir de Victoire (La Victoire de Samocrathe). La jeune fille se confie alors sur son mal-être causé par le regard des visiteurs du musée, elle qui rêve de puissance et de bravoure. C’est dans la même soirée qu’elle réussira à prouver aux autres oeuvres du musée et à elle-même ce dont elle est capable. Oubliant toutes les règles fixées par Victoire, la jeune fille de pierre ira découvrir la vie, baskets Air Force One aux pieds, dans les rues de la capitale. Manifestations, confrontations avec la police, course poursuite, la jeune statue se rebelle et montre sa force de caractère.
Accompagnée de son fidèle ami Jean-Jacques l’hippopotame, la jeune fille emmène le public avec elle tout au long du film. Les Extraordinaires Mésaventures de la Jeune Fille de Pierre est une comédie mêlant animation et réalité, que l’on rêve de voir dans une salle de cinéma, en long métrage cette fois.
Les grands gagnants
Les noms des grands gagnants de la compétition nationale du Festival International du court-métrage de Lille ont été révélés le dimanche 27 septembre lors de la cérémonie de clôture du festival. Gratuite et ouverte au public, elle a permis au jury de découvrir le résultat de ses votes. Et c’est On n’est pas près d’être des Super-Héros, le court-métrage réalisé par Lia Bertels, qui a remporté le premier prix national, tandis que le deuxième prix revient à Gabriel Abrantes pour Les Extraordinaires Mésaventures de la Jeune Fille de Pierre.
Tous les films primés seront diffusés à l’Hybride, 18 rue Gosselet, le 10 octobre. Le nombre de places sera limité et l’entrée se fera uniquement sur réservation. Les informations seront à retrouver sur le site internet du festival.