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Législatives. Interview de Khadidjatou Sow, suppléante de Vanessa Duhamel (Ensemble)

Législatives. Interview de Khadidjatou Sow, suppléante de Vanessa Duhamel (Ensemble)

De gauche à droite : Khadidjatou Sow, suppléante de Vanessa Duhamel, et Vanessa Duhamel candidate Ensemble dans la première circonscription du Nord © Equipe de campagne Vanessa Duhamel

La jeunesse, la montée de l’extrême droite, l’écologie : Khadidjatou Sow a répondu au Pépère sur ces trois sujets. La jeune femme est la suppléante de Vanessa Duhamel, responsable du Modem lillois et candidate Ensemble ! dans la première circonscription. Elle a été interrogée en marge d’un meeting des candidats nordistes d’Ensemble, en présence d’Edouard Philippe et Gérald Darmanin, le 27 juin.

Pépère News : Comment expliquer que les jeunes rejettent relativement plus Emmanuel Macron que le reste de la population, et préfèrent Jean-Luc Mélenchon, ou dans une moindre mesure, Marine Le Pen ?

Khadidjatou Sow : Je ne l’explique pas par un rejet relatif, je l’explique plutôt par une lecture du monde différente. Les extrêmes ont une façon de lire le monde qui est à la fois simple et tonitruante, et qui peut sembler appétissante, enthousiasmante. C’est ce que font les extrêmes, depuis toujours. Et quand on a un discours, comme on a pu l’entendre d’Edouard Philippe aujourd’hui par exemple, qui parle de lucidité, de responsabilité, et d’entretenir une flamme un peu différente qui est celle de la concertation, les choses sont un peu différentes. On fait appel à d’autres ressorts, qui sont moins émotionnels effectivement. Mais je crois que toute une partie des 18-25 est sensible au message d’Emmanuel Macron à cet égard-là.

N’y a-t-il pas aussi des causes structurelles à ce rejet, comme la précarité qui a explosé durant la pandémie ? Beaucoup de jeunes ont eu l’impression qu’Emmanuel Macron n’en a pas fait assez.

Monsieur Macron reconnaît avec humilité qu’il va faire davantage pour les jeunes. Il a proposé aux jeunes la possibilité de prendre les transports en commun gratuitement, il a fait les repas au Crous à un euro, il a permis aux étudiants de ne plus payer leur mutuelle étudiante. Monsieur Macron a fait énormément contre la précarité des jeunes. Il fait également beaucoup contre la précarité des jeunes lorsqu’il propose de l’emploi, lorsqu’il propose de favoriser l’apprentissage, lorsqu’il propose d’apaiser la société dans laquelle vivent les jeunes. Pendant la prochaine législature, il aura la jeunesse à cœur, notamment des sujets qui sont extrêmement importants : l’emploi, le logement, l’écologie. Cela va être un véritable tournant, quand il dit : ‘’ce mandat sera écologique ou ne sera pas’’, c’est vraiment important.

Justement, la France a été condamnée en 2020 et en 2021 pour inaction climatique, et il y a aujourd’hui une impression croissante chez des ONG, des scientifiques et une partie de la société que l’action du gouvernement est insuffisante.

Emmanuel Macron a pris la France au stade où elle en était. Il a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre deux fois plus vite que lors du quinquennat précédent. La France était dans un certain état, et il a fallu la transformer. Il a commencé par prendre la mesure des choses et quand on prend la mesure des choses dans le domaine de l’écologie, il y a un temps de constatation, de concertation. Il y a dans notre région par exemple de grands débats autour des éoliennes. Certains sont pour développer le parc éolien, nous sommes pour développer le parc éolien offshore. Mais il y a des habitants qui ne veulent pas avoir des éoliennes près de chez eux. Il faut gouverner, et gouverner c’est prendre la mesure des antis, et puis des pros.

Mais le temps du constat et de la concertation n’est-il pas dépassé depuis longtemps ? Comment concilier les intérêts des entreprises polluantes et ceux des individus ?

Emmanuel Macron a fait la proposition pour son prochain quinquennat d’indexer la rémunération des dirigeants d’entreprise directement à la conscience écologique de l’entreprise.

Selon quels critères ? Et qui les fixeraient ? Les entreprises elles-mêmes ou le gouvernement ?

Le texte n’a pas encore été voté, il n’a pas encore été écrit, on va voter pour les gens qui vont écrire la loi et qui vont la voter. Mais ce que ça veut dire, c’est qu’un dirigeant d’entreprise ne pourra plus augmenter sa rémunération et celle de ses actionnaires si son entreprise n’est pas écoresponsable. Et cette écoresponsabilité ne sera pas dans le vent, ce sera évidemment au regard de ce que pense le GIEC, de ce que pensent les grandes ONG, des acteurs de terrain qui ont la connaissance scientifique, technique des enjeux du siècle. Il n’y a aucun doute là-dessus, et Vanessa Duhamel partage cette idée-là, que l’enjeu du XXIe siècle c’est la transition écologique de l’espèce humaine. Pas que la France, ou certains Français, non, l’espèce humaine tout entière.

Khadidjatou Sow, suppléante de Vanessa Duhamel (première circonscription) © Equipe de campagne Vanessa Duhamel
Khadidjatou Sow, suppléante de Vanessa Duhamel, candidate Ensemble dans la première circonscription du Nord © Equipe de campagne Vanessa Duhamel

Comment endiguer la montée de l’extrême droite aujourd’hui ?

Le vote d’extrême droite, c’est un vote émotionnel de rejet de ce qui se passe. Les gens se disent, et on ne peut pas leur lancer la pierre, on a tout essayé, essayons l’extrême droite”. L’extrême droite, ce sont des mauvaises valeurs, et ce sont des mauvaises idées. Ce sont de fausses bonnes idées qui mèneraient à un cauchemar socio-économique. Nous sommes un rempart républicain. Vanessa Duhamel incarne un rempart face aux extrêmes, et c’est extrêmement important. Parce que les extrêmes, on les a déjà essayés dans notre pays, c’était il y a très longtemps, et ça a été un très gros problème historique.

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