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Meeting de Liévin #1 : Claudine Moncomble, une juge passionnée

Meeting de Liévin #1 : Claudine Moncomble, une juge passionnée

Claudine, 73 ans, toujours accompagnée de ses deux petits chiens, fait la vie de son club de l’Aisne, le Fraternel Club de Laon Athlétisme. Elle y occupe les postes de secrétaire, juge et entraîneuse des éveils athlé. Sa voix résonne avant le coup de pistolet sur de nombreuses compétitions dans les Hauts-de-France, faisant d’elle une figure incontournable de l’athlétisme régional. On la retrouvera ce mercredi 19 février au Meeting International de Liévin. Portrait d’une femme passionnée.

Claudine a toujours été une grande sportive. Comme elle le dit : “J’ai fait un tas de trucs : de la natation, de la danse, de la gym. Depuis l’âge de 5-6 ans quand mes parents m’ont appris à nager, je n’ai plus jamais arrêté le sport.”

C’est en 1961 que Claudine foule pour la première fois la piste de Laon, venant participer au renouveau de l’équipe féminine. “A l’époque, je faisais un peu de tout, j’ai été championne de Picardie sur 400 mètres”, raconte-t-elle.

Se consacrant à une carrière de maître nageur-sauveteur, elle a ensuite dû arrêter l’athlétisme au milieu des années 70.

Une vingtaine d’années plus tard, elle renoue avec ce sport et ce club en tant que membre du bureau directeur. Puis Claudine “passe ses diplômes d’entraîneur et tout en allant, ceux de juge”.

Une carrière de juge bien remplie

À la question “Pourquoi être devenue juge ?”, Claudine répond dans un esprit cartésien :  “S’il n’y a pas de juge, il n’y a pas de compétition. Qui ? Qui va juger, qui va prendre les temps, qui va prendre les mesures ? Il faut des juges.” Un constat fait alors qu’elle accompagnait les athlètes sur les compétitions. “Je me suis formée pour être juge et petit à petit j’ai gravi les échelons : juge départemental, régional et fédéral.”

Claudine est aujourd’hui juge fédéral sauts, lancers, déléguée expert fédéral anti-dopage et starter régional.

“On a pas tellement envie d’avoir de femmes starter” 

Depuis une bonne dizaine d’années, elle évolue dans un milieu majoritairement masculin en tant que starter. La preuve, elles ne sont que trois à officier à ce poste dans la région.

Claudine confie “bien s’entendre avec [ses] collègues hommes.” Cependant, au niveau national, “ça passe pas.” Elle explique être restée au niveau régional, parce qu’“au niveau fédéral on n’a pas l’air de vraiment apprécier les femmes.” Une conclusion qu’elle a tiré après un second échec à son examen fédéral : “En 2019, j’ai passé l’examen avec un homme. Il l’a eu sans faire moins de bêtises que moi. En pratique il a eu le double de points. Là, j’ai pas compris. Je me suis renseignée. Apparemment on a pas tellement envie d’avoir des femmes starter.” Un fait qui l’“énerve” et qui l’oblige à penser, avec fatalisme : “vu mon âge, je pense que je vais m’arrêter là, je n’ai pas repassé l’examen cette année.”

Des souvenirs plein la tête

Elle a officié pour la première fois dans une compétition internationale lors des championnats du Monde cadets en 2011, à Villeneuve-d’Ascq, qui est resté son plus beau souvenir. Elle a ensuite jugé lors de différents championnats de France, Elites, Master, Jeunes et aux championnats d’Europe par équipe en 2017. Claudine est également retenue pour les championnats d’Europe qui se tiendront en août prochain, à Paris, en tant qu’escorte anti-dopage.

Son rôle ? Elle nous l’explique : “On a une liste d’athlètes à aller chercher, féminines pour les escortes femmes et inversement. On les attend à l’arrivée de leur course ou à la fin de leur concours. On les emmène ensuite au contrôle anti-dopage, sans les quitter des yeux.” Un rôle qui lui plaît, qui lui permet de “voir pas mal de monde, des athlètes de haut niveau.”

Le meeting de Liévin, un rendez-vous à ne pas rater

Claudine participe au meeting de Liévin depuis deux ou trois ans en tant que déléguée anti-dopage. “Mais je ne suis pas sur le terrain, ce qui me manque un peu”, se confie-t-elle. C’est pourtant avec grand plaisir qu’elle s’y rend chaque année. “Il y a une très bonne ambiance, c’est convivial, la salle est toujours pleine”, décrit-elle.

Pour cette année, Claudine braquera son regard sur Armand Duplantis, celui qui vient de battre le record du monde de la perche : “Il aurait fallu qu’il attende un petit peu pour le faire à Liévin, ça aurait été super ! Mais j’espère bien qu’il va en tenter un nouveau.” Mais elle précise, avec générosité : “Sam Kendricks, l’américain, est super sympa, gentil comme tout, il mérite aussi d’être à l’honneur.”

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