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Le skate, symbole de la culture populaire ?

Le skate, symbole de la culture populaire ?

Le mouvement du skate est en expansion depuis les années 1970. Longtemps remis en cause à ses débuts, il a su se faire une place dans la culture mondiale. Une diffusion tout d’abord aux USA, puis progressivement en Europe et dans le reste du monde.

La naissance de la skate culture

À ses prémices, en 1950, le skate était un passe-temps pour les surfeurs. Lorsque les vagues n’étaient pas au rendez-vous, ils s’équipaient de planches peu sophistiquées pour aller rouler. Pendant une vingtaine d’années, le skate reste donc la pratique d’une petite communauté qui s’y adonne sans réel investissement.

Au début des années 1970, cette dernière passe au stade supérieur. Les jeunes surfeurs investissent les piscines vides des riverains de Californie lors des sécheresses estivales. Munis de planches à roulettes perfectionnées, ils recréent les sensations vécues dans la courbure d’une vague de la côte Ouest. Bien qu’illégale, cette pratique procure aux riders la sensation de liberté qu’ils expérimentaient déjà avec le surf. C’est à ce moment que l’infini potentiel du skateboard est révélé au grand public, aidé par des photographies saisissantes dans des magazines spécialisés comme les très connus Thrasher ou Transworld. Deux icônes qui perdurent de nos jours.

Premier numéro du magazine Thrasher, Janvier 1981

Ainsi, on peut associer le film Les Seigneurs de Dogtown (2005) à cet essor du skate et, par conséquent, à la naissance de ses légendes comme Tony Alva, Stacy Peralta et Jay Adams. Ce film offre une réelle compréhension du développement de la discipline.

Au même moment, les premiers contests de skate rassemblent une communauté grandissante. Une manière plus “sauvage” de skater la rue et ses aménagements apparaît : le street skate. Une appropriation de la ville par les skaters s’opère : bancs, marches, rails etc. deviennent de potentiels spots à rider. La vidéo commence à faire son apparition dans le monde du skate avec des “parts”, ce qui accentue sa popularité. On peut observer dans ces “parts” un ou plusieurs skaters effectuer divers tricks, souvent avec une musique en fond. Voici ci-dessous un exemple de “part” que l’on peut trouver de nos jours, celle d’Evan Smith un célèbre street skater.

Une influence imprégnée dans la société

La skate culture s’est donc imposée au fil des années comme un “incontournable” de la jeunesse, devenant un symbole de la culture populaire. L’influence du style vestimentaire qui en découle n’y est pas pour rien, touchant bien plus large que les skaters qui n’en sont pas toujours ravis. Cette influence est visible à travers des marques devenues mondialement célèbres, telles que les classiques Vans et Thrasher ou l’exubérant Supreme. Cette popularité auprès de la jeunesse dans son ensemble tend à occulter l’état d’esprit originel.

Néanmoins, la skate culture ne se résume pas à porter des fringues trop larges et des Vans trouées. Celle-ci définit un véritable mode de vie aux valeurs fortes : la créativité, le partage et la liberté. Aujourd’hui, en France, chaque ville, même en province, abrite une ou plusieurs communautés de skaters. Elles sont plus ou moins grandes et l’on retrouve ces valeurs et ces bons moments.

Une aura de rébellion ?

Parfois mal vu, le skate peut traduire une opposition à un système peu favorable à l’appropriation urbaine. En effet le skater recherche l’expression artistique à travers son sport en s’appuyant sur le mobilier urbain, ce qui est souvent vu comme une forme de vandalisme. Effectuer un trick où l’on veut, quand on veut, permet d’exprimer sa liberté artistique et sa spontanéité. De plus, le skater n’est pas aidé par son image de “jeune vaurien” traînant dans la rue et abîmant tout sur son passage. Certaines villes n’hésitent pas à mettre des amendes aux jeunes pratiquant pour les empêcher d’exercer leur art dans la rue et l’exercer dans un skatepark. Il faudrait néanmoins qu’ils bénéficient de bonnes infrastructures, ce qui n’est pas toujours le cas. De plus, cela provoque une séparation avec l’essence du skate, dans laquelle être confiné dans un lieu est contraire aux valeurs.

Alors si vous êtes simplement en quête d’évasion, d’apprendre à sauter un trottoir ou même devenir le roi des manual : prenez une planche et partez à la conquête de la ville !

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