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À Lille, Jean-Luc Mélenchon donne un second souffle aux mobilisations contre la réforme des retraites

À Lille, Jean-Luc Mélenchon donne un second souffle aux mobilisations contre la réforme des retraites

“Avec un meeting comme celui-là, on va gagner la bataille les amis”, lance Adrien Quatennens. Ce jeudi 30 janvier, le député du Nord de La France Insoumise accompagné de son collègue Jean-Luc Mélenchon ont attiré à Lille des centaines de personnes afin de présenter leur contreprojet de réforme des retraites. Un meeting annonciateur d’un regain de mobilisation et de contestation, espère le parti de gauche.

Grève du zèle” pour les Insoumis, “zadisme législatif” pour la majorité

C’est à la permanence de campagne du député du Nord Adrien Quatennens que Jean-Luc Mélenchon et son jeune comparse ont convié la presse ce jeudi après-midi. L’objectif : répondre à la prise de parole prévue à 15 heures par le Premier ministre Edouard Philippe au sortir de l’ouverture de la conférence de financement du système de retraites, programmée elle aussi ce jeudi 30 janvier. C’était sans compter sur un (énième) retard du chef du gouvernement. Tant pis ; les députés Insoumis prennent les devants et annoncent leur nouvelle stratégie face à la majorité présidentielle. Ce sera une grève du zèle parlementaire. “Les parlementaire sont eux aussi pris pour des idiots“, lance Adrien Quatennens.

Crédit Photo : Matthias Colboc.

Nous allons user de tous les moyens qui sont à notre disposition car ce n’est pas possible que la démocratie se résume à voter tous les cinq ans puis de dire ensuite ‘taisez-vous'”, poursuit-il. En ligne de mire des Insoumis, le “record” d’amendements établi en 2006 – 130.000 – concernant la privatisation de GDF. Une initiative déjà râlée par la majorité. Le député LREM Olivier Véran a déploré hier chez nos confrères de FranceInfo cette stratégie du groupe LFI qui aurait déjà déposé 19.000 amendements [Jean-Luc Mélenchon avancera lui le chiffre de 12.000 lors de son meeting, ndlr]. “C’est un record absolu, ça ne sert à rien (…). Ça fait 20 millions de pages à imprimer pour l’Assemblée nationale (…). Ça s’appelle de l’obstruction parlementaire. Moi je n’ai pas peur d’employer l’expression de “zadisme législatif”, pour nous empêcher de travailler.

Faut que l’autre comprenne pourquoi on est enragés

Après une journée passée aux quatre coins de la capitale des Flandres, aux côtés du binôme de têtes de liste Cloez-Poix de la France Insoumise aux municipales lilloises, les deux députés ont donc donné rendez-vous à leurs militants locaux (mais aussi aux sympathisants et curieux) en début de soirée dans la Salle Courmont, située au cœur du quartier Moulins. Un “meeting zéro”, expérimental, qui en appellera de nombreux autres. Un “C’est pas Sorcier consacré aux retraites“, ironise Adrien Quatennens. Pendant plus de deux heures, les deux hommes multiplient les arguments pour démonter la vision néo-libérale de la Macronie. Et tout le monde en prend pour son grade, que ce soit le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ou la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Adrien Quatennens déclare alors : “Nous disons une chose à Emmanuel Macron : que sa réforme, les Français n’en veulent pas, et ce n’est pas à coup de matraque qu’il la fera passer !

En dehors de ces apartés visant le gouvernement, les deux députés ont tout de même grandement parlé des retraites. Leurs arguments, tantôt techniques, tantôt simplistes, avaient pour unique but de convaincre l’ensemble de l’assistance. Bien qu’en guise d’introduction à ce meeting Jean-Luc Mélenchon ait ironisé sur sa voix lorsque le fond de la salle lui a demandé de parler plus fort – “Ma personne est sacrée, je ne vais pas user ma voix !” – le ton est monté crescendo tout au long de la soirée. Contre BlackRock, nouvel ennemi public numéro un des Insoumis, et contre Emmanuel Macron, évidemment. “Faut que l’autre il comprenne pourquoi on est enragés“, lance le leader de la France Insoumise. Et de s’expliquer ensuite : “On n’est pas en train de créer un parti révolutionnaire, on essaye de créer un peuple révolutionnaire, car c’est lui qui peut tout changer. Je vous demande pas de m’épouser mais d’être d’accord avec moi sur un programme.” Une petite phrase lâchée au cours d’un détour sur l’élection présidentielle de 2022, que les Insoumis semblent clairement avoir en ligne de mire.

Crédit Photo : Matthias Colboc.

À la fin des deux heures et demi de meeting, les citoyens présents auront donc reçu une pléthore d’arguments à déballer pour convaincre leurs proches de la non-nécessité de cette réforme. Mieux encore, ils pourront faire la promotion du “contreprojet de la France Insoumise, remis entre les mains du Premier ministre Edouard Philippe“, dixit Mélenchon. Un projet “réalisable” selon les Insoumis, qui vise notamment à raccourcir le nombre d’années de travail pour un âge légal de départ à la retraite à 60 ans. En guise de mot de la fin, Adrien Quatennens emploie le ton humoristique : “Emmanuel Macron, la France n’a pas envie de danser le “BlackRock’n’roll” avec vous.” L’assistance repart globalement convaincue et déterminée d’un premier meeting qui en appellera sûrement de nombreux autres aux quatre coins du pays.

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