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À Lille, les écologistes dans les starting blocks pour une fin de campagne intense

À Lille, les écologistes dans les starting blocks pour une fin de campagne intense

EELV Véronique Deleplanque Stéphane Baly Delphine Batho Simon Jamelin Saint Sauveur

Galvanisés par les résultats du sondage de La Voix du Nord, les écologistes lillois se lancent dans une dernière bataille longue de dix jours avec au bout, ils l’espèrent, l’accession au beffroi. 

C’est en confiance et avec la mine des jours heureux que les militants et candidats écologistes lillois sont apparus ce jeudi 18 juin devant la presse. Officiellement, l’invitation portait sur la venue à Lille de Delphine Batho, ancienne ministre de l’Écologie sous François Hollande (2012-2013). Celle qui est aujourd’hui présidente de Génération Écologie – un des cinq partis alliés sur la liste “Lille Verte 2020” – était présente pour apporter son soutien à Stéphane Baly, tête de liste des écolos à Lille, mais aussi pour évoquer les trois projets d’urbanisation de friches prévus à Lille, Lomme et Hellemmes, très largement remis en cause par le collectif écologiste. En réalité, dans toutes les têtes résonnaient encore les résultats du sondage de La Voix du Nord dévoilés la veille, qui poussent les Verts à rêver d’une victoire au soir du 28 juin.

Une course contre-la-montre pour convaincre

Le duel est bel et bien lancé. Même si le second tour des élections municipales à Lille donne lieu à une triangulaire, le sondage publié ce mercredi 17 juin par nos confrères de La Voix du Nord est venu confirmer ce à quoi – presque – tout le monde s’attendait : le 28 juin, ce sera un affrontement entre Martine Aubry, l’édile socialiste sortante, et Stéphane Baly, son ancien adjoint écolo. Les écologistes ont le vent en poupe, ils le savent. Pour être devant au soir du second tour, il leur reste moins de dix jours pour convaincre les indécis, les abstentionnistes et surtout les votants déchus du premier tour. Ils ont commencé cette dernière ligne droite – qui ressemble en réalité à un marathon – ce jeudi matin, pour parler des friches Saint-Sauveur (Lille), H2D (Hellemmes) et Boschetti (Lomme). Par ce biais, les écologistes veulent passer un message clair aux électeurs : le projet qu’ils portent est cohérent sur les trois communes associées.

“Martine Aubry se définissait comme la capitaine au milieu de la tempête. Moi je dis que c’est plutôt un naufrage en solitaire.” – Stéphane Baly, tête de liste “Lille Verte 2020”

Simon Jamelin, tête de liste “Hellemmes Verte 2020“, veut d’ailleurs en finir avec cette inégalité qui règnerait entre Lille et ses “petites sœurs” Hellemmes et Lomme. “La problématique des friches concerne les Lillois, Hellemmois et Lommois. Ce sont toutes des problématiques lilloises. Nous devons tenir notre engagement envers les Hellemmois et les Lommois. Il doit y avoir une égalité de traitement envers les trois communes.”  Et de renchérir : “Les réponses ne sont pas forcément les mêmes pour les trois communes ; par exemple, à Hellemmes, il n’y a pas de lieu de culture identifiable. C’est symptômatique des manques qui existent à Hellemmes et à Lomme.” Un constat largement partagé par Véronique Deleplanque qui mène la liste écolo à Lomme.

L’appel du 18 juin de Stéphane Baly

Sur le belvédère de la friche Saint-Sauveur, Stéphane Baly y a résumé à sa manière le duel qui l’oppose à la maire sortante sur le sujet : “Saint-Sauveur, c’est un endroit où les Lillois vont avoir le choix entre le bétonnage et un grand parc de 15 hectares.” Avant d’être rapidement ramené sur les résultats du sondage. “En octobre, on me raillait quand je disais que le match se tiendrait entre Aubry et moi, ironise-t-il. Ce sondage est la traduction de ce qu’on ressent sur le terrain ; il y a une demande de changement dans tous les quartiers, de la part de tous les acteurs. Les Lillois ont enfin l’opportunité le 28 juin de glisser un bulletin qui permettra de changer de politique et d’arrêter l’exercice du pouvoir en solitaire.” À nouveau, le candidat écologiste en a profité pour épingler l’édile socialiste : “Martine Aubry se définissait comme la capitaine au milieu de la tempête. Moi je dis que c’est plutôt un naufrage en solitaire.” Des propos appuyés par ceux de Maroin Al Dandachi, co-secrétaire d’EELV Lille et candidat aux côtés de S. Baly : “Ce qui est regrettable c’est qu’Aubry aurait pu faire des efforts de transparence. Même en tant que membres de sa majorité, ça a toujours été les douze travaux d’Hercule pour trouver les informations.”

“Violette Spillebout, c’est le vote inutile.” – Stéphane Baly, tête de liste “Lille Verte 2020”

En ce 18 juin, Stéphane Baly en a également profité pour lancer un “appel solennel” destiné à ce qu’il appelle “la génération climat”. “Il faut que la génération climat se mobilise pour avoir le premier maire écolo à Lille, et une équipe écolo au beffroi le 28 juin.” Les écologistes le sentent : la participation des jeunes, en général très sensibles à la cause climatique, pourrait les porter jusqu’au beffroi. Ils vont devoir capitaliser sur cet électorat pour se démarquer de leur concurrente socialiste. Mais pour autant, le candidat écologiste n’en oublie pas les autres électeurs. Il s’adresse même à ceux ayant plébiscité ses rivaux, notamment Violette Spillebout, toujours dans la course au beffroi. “Violette Spillebout, c’est le vote inutile, lance S. Baly. Je pense que l’on partage les mêmes préoccupations qu’une partie de ses électeurs, sur la qualité de l’air, la qualité de vie ou l’envie de renouvellement. À ces électeurs, je leur dis : ne vous trompez pas de bulletin.”

Une succession de soutiens de poids

L’évènement de cette réunion du 18 juin était donc la venue de l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho. Ce n’est pas la première fois qu’une personnalité politique écolo d’envergure nationale vient soutenir la liste conduite par S. Baly – Dominique Bourg était venu en janvier à Lille pour faire de même –, et ça ne devrait pas être la dernière non plus ; l’eurodéputée Karima Delli sera présente samedi dans la capitale des Flandres, et devrait être imitée par Julien Bayou (secrétaire national d’EELV) et Yannick Jadot (eurodéputé lui aussi) d’ici le second tour. D. Batho y est allée de son analyse quant à la place des écologistes à Lille : “Les résultats du premier tour ont montré que cette écologie arrive à maturité. L’écologie est maintenant un enjeu central du 21ème siècle. Lille a toujours été à la pointe des combats du siècle dans l’histoire de la France. Au 20ème siècle, c’était la justice sociale dans la démocratie. Au 21è siècle, c’est de rester en vie.”

“Le 28 juin, ce sera un référendum : pour ou contre l’écologie.” – Delphine Batho, ancienne ministre de l’Écologie et présidente de Génération Écologie

La présidente de Génération Écologie se félicite de cette large union des écologistes, à Lille comme ailleurs : “Toutes les forces écolos sont rassemblées dans toutes les villes. Les habitants ont un vrai choix de projet. L’écologie n’est pas juste un supplément d’âme, ce n’est pas juste planter trois ou quatre arbres et bétonner ensuite.” Un rassemblement auquel manquent juste les Insoumis ? “Chacun assume ses choix, répond-elle. Mais je suis certaine que beaucoup d’électeurs LFI feront le bon choix, le choix écologique. Le président Macron veut un référendum sur la Convention citoyenne sur le climat ; moi je dis que le référendum, ce sera le 28 juin, et ce sera pour ou contre l’écologie.” Avant de conclure : “Le mouvement de l’histoire est enclenché. Nous avons encore le temps d’organiser la résilience des villes. Plus tard, ce sera trop tard.” 

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