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À Lille, l’opération “Des masques pour tous” est lancée, et les bénévoles sont à pied d’oeuvre

À Lille, l’opération “Des masques pour tous” est lancée, et les bénévoles sont à pied d’oeuvre

Martine Aubry Masques pour tous

On vous en parlait il y a quelques jours, l’opération Des masques pour tous a été lancée. Des dizaines de bénévoles se relaient du lundi au vendredi à l’hôtel de ville de Lille afin d’y coudre des masques destinés aux habitants.

C’est un engagement de Martine Aubry : tous les Lillois, Lommois et Hellemmois auront un masque à la fin du confinement. Et pour ça, tous les moyens sont mis en œuvre. Un appel à la solidarité a donc été lancé pour inviter les Lillois à aider à la production de masques. Ils sont ainsi une cinquantaine – pour le moment – à coudre les fameux masques Garridou, lavables jusqu’à 20 fois et éco-responsables.

L’objectif : “avoir le plus de masques possible”

C’est la maire de Lille en personne qui a présenté à la presse, ce mardi 21 avril, le fonctionnement de la fabrication de ces masques. Une initiative de la mairie, en collaboration avec l’association Souffle de Lille, déjà connue pour avoir trouvé presque 2.000 couturières afin de fabriquer des masques destinés au CHR de Lille. L’édile tient d’ailleurs à remercier les Lillois et les entreprises pour leurs “nombreux dons”, et les félicite pour leur générosité pendant cette “période de solidarité”.

Martine Aubry assure avoir commandé “le plus de masques possible”. Elle explique : “L’objectif est d’en avoir le plus possible car il n’y en aura jamais assez”. Cependant, elle assure qu’ils seront en priorité destinés aux soignants, puis aux seniors et aux personnes sans domicile fixe.

Les difficultés de fabrication des masques Garridou

Lundi était la première journée de l’opération Des masques pour tous. 40 bénévoles ont répondu à l’appel. “Un test, pour voir si les mesures de sécurité pouvaient être respectées.” Ce mardi, le double ou presque était attendu pour l’après-midi. L’hôtel de ville est devenu un véritable atelier de fabrication le temps de l’opération.

Les premiers point de couture sont hésitants. Bien qu’une vidéo projetée sur l’écran géant ait montré comment procéder, presque tous les bénévoles ont du mal à respecter les normes de couture. Pourtant, ce n’est pas un coup d’essai pour la plupart. Julie et Lucie cousent depuis 30 ans. Elles ont également participé à l’opération des Masques en Nord. Des masques, elles en ont confectionné des dizaines. Mais pour coudre ces fameux masques Garridou, ça se gâte ; en une heure, elles n’en ont produit que trois. Mais elles nous l’assurent : elle ne sont pas découragées pour autant. Elles se sont d’ailleurs déjà réinscrites pour le lendemain.

couturière masques pour tous
Une couturière bénévole apprend à coudre les masques grâce au manuel distribué. Crédit : Tom Prévot

Être “utile à la société” en cousant

Si beaucoup de participants viennent des Masques En Nord, le bouche-à-oreille a lui aussi été très efficace. Coline a par exemple informé sa voisine qu’elle allait coudre des masques pour la ville et elles sont finalement venues à deux. Ne s’inquiètent-elles pas pour leur sécurité en venant aider lors de cette opération ? “La ville fait ce qu’il faut”, nous répondent-t-elles. “Les distances sont bien respectées et les tables de coutures bien écartées. On leur a même proposé du gel et des masques si elles le désiraient. Daniel se sent quant à lui “utile à la société” en cousant ces masques. Il ressentait le “besoin de sortir du confinement et surtout d’occuper [ses] journées”. Il s’est inscrit à l’opération pour le lundi et a adoré l’expérience. Résultat : il reviendra trois autres jours et motivera ses collègues et sa famille à le rejoindre.

Si cette action est possible, c’est aussi grâce à ses partenaires. Souffle de Lille, que l’on a déjà évoqué, mais également Lemahieu et Bruneel qui fournissent le textile, ainsi que Leroy Merlin qui aide pour les patrons de masques. Les organisateurs de Masques pour tous et Martine Aubry ont remercié ces entreprises pour leurs gestes commerciaux permettant de fournir le matériel nécessaire aux bénévoles. Ces derniers n’ont désormais plus à venir armés de leurs machines à coudre.

Les autres initiatives de la ville face au Covid-19

Dès cette semaine, des paniers alimentaires seront distribués aux familles lilloises les plus démunies. Elles seront ainsi plus de 3.500 à pouvoir les récupérer dans les écoles, deux fois par mois. Martine Aubry a également évoqué la fin du confinement. Pour elle, un seul mot d’ordre : “la sécurité“. Même si elle préconise à tous les maires de respecter ce que “l’État conseille en n’agissant pas chacun pour soi”, elle assure que les écoles de Lille n’ouvriront pas tant que la sécurité ne sera pas assurée pour les élèves et les enseignants. Il en va de même pour les commerces, bien que la ville promet de “les aider à repartir.”.

Pour ce qui est de la vie à Lille en sortie de confinement, elle devrait être aménagée mais pas bouleversée. La mairie prévoit des “plans de circulation cyclistes et piétons” ainsi qu’une “augmentation de la fréquence des bus le matin et le soir”. Le tout dans un objectif de désengorgement des rues et des transports, ainsi que de respect de la distanciation sociale. Enfin, alors que Lille Plage est annulée, la tenue de la braderie de Lille paraît elle aussi “difficilement envisageable” selon Martine Aubry, même avec des masques.

Si vous savez coudre et que vous avez à votre disposition une machine, n’hésitez plus ! Vous pouvez participer à l’effort de solidarité en vous inscrivant pour une demi-journée ici.

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