Au cœur du quartier Moulins, Julien Poix détaille ses premières mesures phares
C’est au cours d’une petite balade matinale dans les rues du quartier de Moulins que Julien Poix et Élodie Cloez, binôme leader de la liste “Décidez pour Lille”, ont souhaité ce samedi matin présenter leurs “voeux aux quartiers populaires“. L’occasion également de détailler leurs premières mesures phares.
Des Insoumis unifiés et solidaires. C’est l’image qu’ont renvoyé les militants et élus du parti de gauche ce samedi matin lors d’une conférence de presse en plein air. Outre Julien Poix et Elodie Cloez, étaient également présents les députés Insoumis du Nord Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, ainsi que Lucas Fournier, étudiant de 19 ans, co-chef de file de la liste “Décidez pour Hellemmes”, également soutenue par le parti de Jean-Luc Mélenchon.
Au fil d’une balade découpée en trois temps forts, le binôme prétendant au beffroi de Lille a précisé les premières actions qu’il mènerait en cas de victoire le 22 mars prochain.
S’attaquer à la problématique du logement afin d’atteindre un objectif ambitieux
“Une fracture sociale et géographique s’est dessinée au sein de la ville de Lille.” C’est par ce constat sans appel que Julien Poix entame son propos. Et c’est en s’attaquant frontalement à la problématique du logement que le duo compte bien réduire ces fractures. Le premier arrêt de cette balade se fait devant les anciens locaux de Sciences Po Lille, rue de Trévise. “Les anciens locaux de Sciences Po Lille sont emblématiques de la problématique du logement sur Lille, poursuit Élodie Cloez. Pour nous, ce lieu devrait servir à récréer du logement.” Un exemple parmi de nombreux autres selon les Insoumis qui avancent dans le même temps le chiffre de 8.000 logements vacants dans la capitale des Flandres. Chiffre qu’ils mettent en parallèle avec un autre, celui des sans-abris dans la métropole, 3.000 environ. C’est “complètement illogique” pour la deuxième de liste.
En réponse à cette problématique, le collectif “Décidez pour Lille” prévoit ainsi d’imposer la réquisition de tous les bâtiments vides appartenant à la ville, à l’Etat et au département afin de les transformer en logements. “C’est la première mesure pour nous“, ajoute J. Poix. Ces actions nécessiteront également de “réarmer la municipalité” en relançant “le recrutement d’employés municipaux spécialisés qui auront pour métier de rendre la dignité aux gens.” L’objectif est clair : “que plus personne ne dorme dans la rue l’année prochaine.”
Répondre aux attentes des habitants des quartiers, sur le plan commercial comme sécuritaire
Outre les bâtiments vides, les Insoumis souhaitent également s’attaquer aux locaux commerciaux vides. Avançant un chiffre de Médiacités faisant état de 250.000 mètres carré de locaux commerciaux vacants dans la métropole, Julien Poix alerte : “la vacance commerciale est un poison dans notre ville.” En réaction, le candidat à la mairie de Lille propose “la création d’un office municipal des commerces” dont la mission serait principalement de récupérer les locaux vides afin d’en faire “des choses qui sont en lien avec les besoins des habitants des quartiers.”
Prenant en exemple un local commercial neuf et vide situé sur le boulevard de Belfort, Julien Poix y imagine déjà un… commissariat. “Notre objectif est également de renouer le lien de confiance entre la police et les citoyens. Nous souhaitons un commissariat par quartier. La police doit être un outil du lien social.” Sur l’idée de la sécurité, le candidat propose également de revenir vers un système de patrouille policière quotidienne, ou encore la création d’un observatoire de la sécurité publique qui rassemblerait une multitude d’acteurs concernés par la question.
Une position claire et assumée sur la question Saint-Sauveur
Enfin, la balade s’est terminée au milieu du Belvédère de la friche Saint-Sauveur, lieu qui attire l’attention de nombreuses personnes depuis un moment déjà. Julien Poix le clame haut et fort : “Nous sommes la liste qui défend le zéro construction sur les 23 hectares du site Saint-Sauveur.” La piscine ? “Une à Fives, une à Bois-Blancs“, répond l’Insoumis. D’autre part, il assure que son collectif soutient les associations souhaitant gérer ce site en coopérative citoyenne. “Ce sera le premier parc de France à être géré en coopérative citoyenne par les habitants de ce quartier“, ajoute-t-il. Décriant le “bilan béton de notre maire architecte Numérobis“, Julien Poix a le sens de la formule : “se construire, en tant que citoyen dans la cité, plutôt que construire, encore du béton.” Les premières mesures maintenant détaillées, le programme sera-t-il finalement assez “béton” pour propulser les Insoumis à la tête du beffroi ?
Propos recueillis par Louison Leroy & Hugo Palacin.