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Au théâtre Sébastopol, la lutte se généralise

Au théâtre Sébastopol, la lutte se généralise

Intermittents du spectacle au théâtre Sébastopol ©Nephtys Bodet/Pépère News

Ce jeudi 1er avril à 9 heures se tenait la conférence de presse des occupants du théâtre Sébastopol de Lille, présents depuis trois semaines dans l’établissement.  L’occasion de mettre en lumière une lutte de plus en plus globale à travers une mise en scène aussi touchante que coup de poing.

Pour déclarer leur colère, les occupants du théâtre Sébastopol n’hésitent pas à réaliser une mise en scène grandiloquente. Pour ce premier avril, ils revendiquent ironiquement sur la scène le blocage du Canal de Suez. Il leur aurait permis de se faire entendre dans les plus hautes sphères de l’Etat. Pourtant il n’en est rien, et ce poisson d’avril prend un goût amer.

Depuis déjà un mois, l’occupation des théâtres partout en France met sur le devant de la scène les intermittents du spectacle. Possédant un statut particulier, ces acteurs de la culture voient, avec la crise sanitaire, une précarité de plus en plus grande les toucher. C’est tout naturellement que ces revendications rejoignent celles d’autres secteurs, et visent toute précarité. Pour preuve, la réouverture des théâtres arrive en dernière place de leurs demandes.

À travers l’occupation jour et nuit d’une centaine de lieux, les enjeux sont clairs : si la lutte a commencé pour la réouverture des espaces scéniques, c’est désormais la paupérisation des secteurs de la culture qui est pointée du doigt. Initiée par le théâtre de l’Odéon à Paris, les théâtres du Nord et de Sébastopol à Lille perdurent la revendication d’une sécurisation de leur métier.

“Tous les précaires de l’emploi sont concernés”

Non seulement la lutte continue, mais elle s’étend, et concerne tous les précaires de l’emploi et toute personne touchée par la précarité. En invitant chacun à rejoindre la lutte, ces intermittents du spectacle se retrouvent aujourd’hui à occuper les théâtres, notamment avec des étudiants.

De nombreux points sont à l’ordre du jour. Les occupants indiquent clairement un “choix de société” et le mouvement voit glisser ses enjeux vers une politique plus sociale pour tous les emplois précaires. Concrètement, ces militants demandent une prolongation de l’année blanche pour les intermittents ainsi que la réouverture des théâtres. Mais ils demandent également des mesures qui dépassent le cadre strict de la culture, comme le retrait de l’assurance chômage, l’extension du RSA aux jeunes dès 18 ans ou encore le retrait de la loi Sécurité globale.

Soutenus par la mairie de Lille, ces défenseurs d’une lutte globale refusent d’être instrumentalisés. Pour eux, être en accord avec l’ouverture des théâtres, ce que soutien la municipalité, c’est nécessairement supporter l’intégralité de leur combat. Leurs exigences se précisent pourtant chaque midi, à travers des assemblées générales ouvertes à tous.

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