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Avec Valentin Gendrot, retour sur l’adaptation de “Flic”en BD

Avec Valentin Gendrot, retour sur l’adaptation de “Flic”en BD

Le 14 octobre 2021 est parue en librairie la bande dessinée Flic, l’histoire vraie du journaliste qui a infiltré la police. Il s’agit de l’adaptation de l’enquête du journaliste Valentin Gendrot sortie en septembre 2020. Illustrée par Thierry Chavant et Mathilda, cette BD est l’occasion pour l’auteur de revenir sur les faits qui ont suivi la parution du livre.

Violences, racisme, mal-être policier… Pendant deux ans, Valentin Gendrot s’est infiltré au sein de la police parisienne, sans révéler sa véritable profession, pour en raconter les dessous dans Flic, qu’il qualifie de “reportage”. Publié aux éditions Goutte d’or le 3 septembre 2020, le livre relate ce dont Valentin Gendrot a été témoin de mars à août 2019 tandis qu’il travaillait dans un commissariat du 19ème arrondissement : des violences et des insultes racistes de la part de policiers, des pratiques douteuses, des dissimulations, mais également un mal-être ambiant parmi ses collègues. À sa sortie, le Flic est un réel succès : il comptabilise 600.000 ventes et a été traduit en six langues.

L’intérêt d’une adaptation en bande dessinée

Un an après sa publication, Valentin Gendrot adapte Flic en BD dans le but de toucher un public plus vaste. Les personnages sont représentés par des chats. Cela permet au lecteur de prendre du recul quant au débat sur la police, explique le journaliste. Selon lui, l’opinion publique est peu nuancée : certains ne reconnaitront jamais l’existence de violences policières et défendront coûte que coûte la police alors que d’autres parleront de racisme systémique et de problème institutionnel.

Pour Valentin Gendrot “c’est un peu une guerre de tranchée, vous avez deux camps face à face et ça ne bouge pas”. Sa position est plus modérée, “le mal-être policier c’est quelque chose qui concerne tous les policiers, alors que les violences policières ça ne concerne qu’une minorité”. Sur les 32 policiers avec lesquels il travaillait, Valentin Gendrot précise que seuls cinq ou six agissaient mal. Pour le journaliste, le problème est qu’aucune mesure n’est prise pour améliorer leurs conditions de travail ni pour sanctionner ceux qui commettent des actes répréhensibles.

La BD, qui revient sur chaque fait raconté dans le livre, présente également les suites de son infiltration. À savoir l’ouverture d’une enquête de l’IGPN (Inspection générale de la Police nationale). En effet, en octobre 2020 après la sortie du livre, Valentin Gendrot a été convoqué par la justice en tant que témoin des multiples violences de policiers qu’il a relaté. Son audition par l’IGPN apparaît dans la BD.

Une enquête controversée

La partie “Annexe” de la bande dessinée regroupe des articles de presse parus à propos de son infiltration, ainsi que certaines réactions de personnalités, telles que Gérald Darmanin. Ce dernier disait espérer que la démarche de Valentin Gendrot n’était pas seulement commerciale. En réponse, le journaliste estime que le ministre “ne prend absolument pas la mesure du sujet”. Certains critiquent également la méthode utilisée par le journaliste, à cela il répond que “l’infiltration existe depuis le XIXè siècle en journalisme”. Mentir sur son identité est parfois un mal nécessaire : cela permet de voir ce que l’on ne voit jamais.

Valentin Gendrot ne compte pas renoncer à cette méthode ni s’arrêter là. Un nouveau livre sortira en septembre 2022 sur son infiltration au sein d’une structure psychiatrique.

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