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Coronavirus Rhapsody, un remake au succès fulgurant

Coronavirus Rhapsody, un remake au succès fulgurant

Dana Jay Bein

Coronavirus Rhapsody, c’est l’incroyable reprise version Covid-19 de l’Américain Dana Jay Bein, qui fait un carton sur les réseaux. Cela fait maintenant près d’un quart de siècle que Freddie Mercury nous a quittés, mais les chansons de son groupe, elles, sont toujours vivantes. Cet Américain nous le prouve avec son fabuleux remake, qui a fait plus de 100 millions de vues. Le Pépère News est allé à sa rencontre pour comprendre ce succès fulgurant. Ses réponses ont été traduites de l’anglais.

Bohemian Rhapsody. Qui aurait prédit, 30 ans plus tôt, un tel engouement autour d’un titre que même la maison de disques de Queen refusait et que les radios boycottaient, jugeant la chanson trop longue et trop baroque ? Et pourtant, avec ces 6 minutes mythiques issues de l’album A Night at The Opera, Queen a inventé le premier opéra rock et a bouleversé les codes en vigueur. Et des années après, le succès reste intact.

Pépère News : Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Dana Jay Bein. Je suis comédien et professeur de théâtre à Cambridge, dans l’État du Massachusetts, aux États-Unis. Je fais du stand up et de la comédie en impro, et j’enseigne des cours de stand up comedy. J’ai grandi à West Springfield et j’ai obtenu une licence en théâtre au Boston College en 2001. J’ai toujours été un enfant amusant, mais j’étais très anxieux et terrifié par tout ce qui se passait – l’obscurité, le tonnerre, les étrangers, le crime, les fantômes – vous savez, j’étais inquiet. J’avais particulièrement peur d’échouer, alors j’ai étudié très dur à l’école et j’ai toujours eu de très bons résultats.

Je n’ai pas été élevé dans l’idée qu’une carrière artistique était possible, alors j’ai toujours eu de « vrais emplois », pour ainsi dire. J’ai été directeur adjoint dans une quincaillerie True Value, directeur des installations de district pour les magasins H&M, directeur général de Boston Pedicab et, plus récemment, directeur adjoint des opérations chez Inman Oasis, un spa de bien-être qui propose des massages et des bains à remous. Malheureusement, la pandémie a obligé Inman Oasis à fermer ses portes pour une durée indéterminée.

PN : Comment t’es venue l’idée de faire un remake de Bohemian Rhapsody ?

J’étais dans ma chambre et j’ai eu mal à la gorge. Pour une raison quelconque, j’ai chanté « Is this a sore throat ? » et j’ai eu une illumination. Je me suis assis et j’ai écrit la chanson en moins de dix minutes. Il n’y avait pas de plan, ce n’était pas prévu. C’est juste arrivé. C’était comme si la foudre m’avait frappé. Je savais que c’était drôle, mais je ne savais pas que les gens du monde entier reprendraient ça. Je n’arrive pas à comprendre le succès de cette parodie. Je suis un comédien, j’ai fait un peu de théâtre, mais je ne chante pas si bien que ça. Coronavirus Rhapsody est la première parodie que j’ai partagée sur les réseaux sociaux. J’ai l’impression d’avoir eu un coup de chance stupide. Mais un grand coup de chance !

PN : Es-tu fan de Freddie Mercury ?

En fait, je ne suis pas un grand fan de Queen. Ils sont superbes, mais je ne pense même pas posséder un de leurs albums. C’est juste que c’est un groupe tellement iconique et que Freddy Mercury est l’un des meilleurs performeurs de tous les temps. Évidemment, j’aime certaines de leurs chansons et j’adore la voix de Freddie et son histoire, mais je ne serais jamais tombé sur leurs chansons s’ils n’étaient pas un pilier de l’esprit de la culture pop.

PN : Souhaitais-tu donner une signification particulière à cette chanson en lien avec la crise sanitaire que nous traversons ?

Comme je l’ai dit, je n’avais aucun plan ni aucune prévision concernant la parodie. C’est juste arrivé. Ça s’est presque écrit tout seul. Comme toutes les autres blagues que j’écris, j’ai pensé à la partager sur les réseaux sociaux. Je voulais juste que les gens rient. Je l’ai publiée sur Twitter et Facebook et avant que je ne m’en rende compte, des milliers et des milliers de personnes l’ont aimée, partagée et retweetée. C’était surréaliste. J’aime prendre soin des gens et être là pour eux, donc ça signifie beaucoup pour moi que ma chanson un peu stupide ait apporté de la joie à tant de personnes qui sont en quarantaine dans le monde entier.

PN : Comment te sentais-tu lorsque tu as composé cette chanson ?

Je me suis senti malade. Je pensais que je pouvais avoir le Covid-19 parce que j’avais des symptômes de rhume et d’allergie. La chanson est en quelque sorte une manifestation de l’anxiété que j’ai ressentie étant donné l’incertitude de mon état.

PN : Étais-tu seul lorsque tu l’as écrite ?

J’étais seul. Quand les paroles ont commencé à devenir virales, les gens m’ont demandé de les chanter ou de faire une vidéo. Comme je n’avais pas de voix à cause de ma maladie, j’ai créé le hashtag #CoronavirusRhapsody et j’ai mis au défi Internet de faire leurs propres versions en utilisant mes paroles. Ils ont relevé le défi. Il existe des centaines et des centaines de versions sur Facebook, Twitter, YouTube, TikTok. C’est incroyable. C’est devenu tellement viral que certaines versions de mes paroles sont devenues virales indépendamment de moi, c’est pourquoi les gens supposent que nous avons collaboré délibérément et intentionnellement. C’était un mouvement organique et spontané.

PN : As-tu reçu des réactions négatives, sachant qu’aux États-Unis le nombre de décès liés au virus est très élevé ?

Pas beaucoup de réactions négatives… Il y a un verset qui a un certain contenu PG-13 et quelques personnes super religieuses ont mentionné qu’elles n’aimaient pas cette partie. J’ai aussi appris que Bismillah signifie « au nom d’Allah » et cela peut déranger les musulmans. Beaucoup de gens ont fait des suggestions de paroles que je devrais changer. Quelques personnes ont affirmé avoir écrit la chanson. D’autres ont essayé de vendre des t-shirts avec mes paroles sans me faire crédit. Pour moi, il est important que les gens sachent que je prends cette pandémie au sérieux. C’est très sérieux et nous devrions faire tout ce qu’il faut pour aider à aplatir la courbe. Plus nous prendrons cela au sérieux, plus vite nous pourrons reprendre nos vies dans ce qui sera une sorte de nouvelle normalité.

PN : Pensais-tu que ton remake aurait un tel succès ? Ou l’as-tu fait juste pour le plaisir ?

Non, je n’en avais aucune idée. Je savais que c’était drôle. J’ai ri plusieurs fois en l’écrivant. Je l’ai partagé en espérant que mes amis et ma famille l’apprécieraient. Si vous m’aviez dit il y a un mois que des gens du monde entier allaient chanter et faire des vidéos pour une chanson que j’ai écrite, j’aurais ri de vous. Et pourtant, je pense qu’à ce stade, si vous avez fait le calcul sur toutes les différentes versions de la chanson, il y a bien plus de 100 millions de vues. Mon tweet original en a 35 millions à lui seul.

PN : As-tu déposé ta version pour obtenir des droits d’auteur si le succès se poursuit sur les réseaux sociaux ?

J’ai enregistré la chanson auprès de l’ASCAP. Tout ce que je veux vraiment, c’est un crédit d’auteur. Je n’essaie pas de faire de l’argent avec la chanson. Ce n’était pas mon intention au départ. Ce n’est toujours pas mon intention. Si des sources de revenus deviennent disponibles pour moi grâce à mes paroles, je vais utiliser cet argent pour aider mes amis, ma famille et les personnes qui se battent en ce moment. Je voudrais aider ceux qui se trouvent dans une situation vulnérable. Je voudrais aider tous les travailleurs essentiels comme les médecins, les infirmières, les employés des épiceries, les pompiers, les ambulanciers, les policiers et les éboueurs. Je veux m’occuper du plus grand nombre de personnes possible. Je veux que les gens se sentent valorisés, importants et en sécurité.

PN : Que penses-tu du coronavirus ? Es-tu effrayé ?

Je suis anxieux, comme tout le monde. Je suis plus nerveux pour les personnes que j’aime, les entreprises locales qui sont fermées et les personnes qui n’ont pas les privilèges que j’ai. C’est l’une des périodes les plus sombres de notre histoire et j’ai peur de ce que seront les dégâts une fois que tout sera terminé.

PN : As-tu un message à faire passer ?

Aimez-vous, prenez soin les uns des autres et poursuivez vos rêves. Vous comptez. Et racontez votre histoire. Votre histoire est la clé qui permet de découvrir l’histoire des autres.

Vous pouvez suivre l’actualité de Dana Jay Bein dès maintenant sur son site, Twitter, Facebook ou Instagram. Un autre remake est peut être en cours de préparation. Qui sait ?

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