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Covid-19, des étudiants du monde témoignent #12 : Le Kazakhstan, symbole de l’aggravation de l’épidémie en Asie centrale

Covid-19, des étudiants du monde témoignent #12 : Le Kazakhstan, symbole de l’aggravation de l’épidémie en Asie centrale

Drapeau du Kazakhstan flotte dans l'air (covid-19)

Le Kazakhstan est un grand pays situé en Asie centrale. Cette région du monde est de plus en plus touchée par la pandémie de coronavirus. C’est par ailleurs le Kazakhstan qui a enregistré le premier décès de l’aire géographique. Ainsi, le gouvernement impose des mesures sévères afin d’endiguer une possible aggravation de la situation. Le Pépère News a interrogé Marc Plotnikov qui est rentré dans son pays d’origine. 

Le 20 avril, le Kazakhstan compte 19 décès et 1 757 cas recensés. Pour une population de plus de 18 millions d’habitants, ces chiffres paraissent faibles. Toutefois, l’Asie centrale traverse en ce moment une forte augmentation du nombre de nouveaux cas contaminés au Covid-19. Le premier cas dans la région a été déclaré le 15 mars et la première victime le 26 mars, au Kazakhstan justement. Le président Qasym-Jomart Toqayev a déclaré l’état d’urgence sanitaire le 16 mars et a ensuite décidé de renforcer les mesures de sécurité. Les deux villes principales : Noursoultan, la capitale du Kazakhstan, et Almaty, la plus grande ville du pays, sont confinées depuis le 19 mars. Chimkent, une ville du sud, connaît aussi des restrictions. Les sorties sont limitées à l’achat de nourriture et de médicaments et seuls les déplacements professionnels sont tolérés. Les lieux de restauration ferment plus tôt. Les aéroports et les gares sont à l’arrêt tandis que les transports publics sont très fortement ralentis.

Le gouvernement a par ailleurs interdit l’entrée des citoyens ayant séjourné en Chine, en Iran, en France, en Allemagne et en Espagne. Le virus serait en effet arrivé au Kazakhstan depuis l’Europe, et non la Chine avec qui il partage pourtant une longue frontière. Le ministre de la Santé espère avec confiance passer le pic de l’épidémie vers fin avril-début mai. La courbe des nouveaux cas ne semble toutefois pas encore fléchir, avec quelque 70 cas supplémentaires chaque jour. Ses voisins le Tadjikistan et le Turkménistan ne prennent toutefois aucune mesure de prévention et semblent ignorer l’épidémie, ce qui pourrait relancer les cas de contamination.

Une faible crise qui pourrait s’aggraver

Marc Plotnikov étudie les arts et les sciences à Rotterdam. Originaire du Kazakhstan, il est rentré dans son pays au début de la pandémie. “Nous avons des mesures très très strictes de confinement. Nous n’avons pas le droit d’aller à une épicerie ou une pharmacie située à plus de 2 kilomètres de chez nous. Il faut une attestation de sortie. La police contrôle partout. Après 19 heures, nous sommes interdits d’utiliser la voiture pour aller n’importe où que ce soit.” Notre contact pointe une incohérence dans les mesures de prévention sanitaire : “Tout le monde doit pratiquer la distanciation sociale en restant chez soi et en essayant d’avoir le moins de contacts possible. Je pense que le gouvernement fait assez mais il devrait peut-être sensibiliser davantage la population parce que, dans les magasins d’alimentation, les gens se tiennent très proches les uns des autres.”

Il souligne néanmoins que “tout le monde porte des masques de protection”. Le gouvernement kazakh a en effet pris des mesures pour distribuer le plus de masques possible – surtout chez les personnels soignants, particulièrement exposés. Les capacités hospitalières du pays ne sont pas suffisantes pour supporter une épidémie de l’ampleur de la situation en Europe. Le gouvernement prend donc des mesures préventives pour éviter ce scénario catastrophe. Un hôpital de 200 lits est en construction dans la capitale. Après le succès des tests de dépistage conçus au Kazakhstan, le pays envisage de produire un vaccin d’ici 2022.

Des hommes d’affaires ont lancé un fonds de secours de 40 millions d’euros destiné à 7 000 familles désignées par le Parlement. Un don de 100 dollars sera versé à 1.5 millions de citoyens ayant vu leurs revenus baisser. L’influent ancien président a appelé les patrons à la compréhension et leur a demandé de ne pas licencier. Les petites et moyennes entreprises bénéficieront d’un allègement de leurs charges. Le gouvernement actuel a prévu 60 millions d’euros pour aider sa population à se nourrir et se soigner. Il craint d’ores et déjà une “très grave récession économique” car son modèle économique étant fondé sur les exportations de pétrole, il subit une importante perte de revenus. Une enveloppe de 10 milliards d’euros est prête pour relancer le pays à la sortie de cette crise sanitaire.

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