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Covid-19, les étudiants du monde témoignent #8 : Une Allemagne sereine et confiante

Covid-19, les étudiants du monde témoignent #8 : Une Allemagne sereine et confiante

Hambourg

L’Allemagne s’affiche, en ces temps d’épidémie, comme un modèle en termes de gestion de la crise du coronavirus. Avec un des taux de mortalité les moins élevés d’Europe, 1,3% contre environ 4,9% en France (bien que ces données dépendent de la façon de tester la population qui est ici très différente), le gouvernement allemand semble mieux contrôler le Covid-19 et se prépare même à une sortie possible du confinement partiel dans le mois d’avril. En tout cas, les citoyens allemands sont confiants, et c’est ce ce que les témoignages de ces trois jeunes allemands livrés au Pépère News semblent traduire.

Un confinement partiel

La chancelière allemande Angela Merkel a laissé apparaître une issue de sortie en déclarant, vendredi 3 avril, que “Les derniers chiffres […] apportent très prudemment un peu d’espoir“. En effet, si le pays affiche environ 120 000 cas, soit presque 40 000 de plus que la France, le taux de contamination tend à descendre en dessous de 1. La reprise de l’activité économique est prévue pour le 20 avril, selon les économistes et quelques scientifiques sceptiques quant efficacité du confinement. Même si cette date n’a pas encore été confirmée par Angela Merkel, l’espoir est là… Et pour cause : au delà de cette date la récession risque de dépasser les 10% en moins sur le PIB déjà annoncé.

Pourtant, l’Allemagne n’a adopté que des mesures de confinement partiel. Lea, 23 ans, originaire de Trèves, explique : “En Allemagne, il est permis de sortir quand vous le souhaitez, mais pas avec plus d’une personne à l’exception de la famille. Il est recommandé de rester à la maison et d’appliquer la distanciation sociale“. Lukas, qui réside dans la petite ville de Wittlich, s’estime chanceux d’habiter à la campagne et de pouvoir sortir. Il pense cependant que, pour ceux qui n’ont pas ce privilège, il faudrait adapter les mesures : “tant que vous ne mettez pas en danger d’autres personnes, il pourrait être acceptable, dans certains contextes, d’exclure ces mesures de confinement“.  

Le confinement total ne semble donc pas être envisageable pour eux, ni même être une bonne solution. Alena, qui habite à Düsseldorf, pense que “l’économie est toujours très importante et je suppose qu’un confinement total ne serait pas une meilleure solution“. Lea la rejoint : “En Allemagne, tout va bien pour le moment. La plupart des gens prennent la situation très au sérieux mais ne paniquent pas. C’est la bonne façon de tout gérer“.

Un gouvernement qui agit vite et bien

Avec plus de 50% de lits en soins intensifs encore disponibles sur les 40 000 lits au total, des dépistages massifs (500 000 par semaine), des villes confinées dès le départ, des statistiques fiables, du matériel performant… L’Allemagne semble avoir pris plus de précautions que la France et avoir un système de santé moins fragile que le nôtre. Cela peut être une explication à leur taux de mortalité particulièrement faible. C’est pourquoi nos jeunes confinés pensent que le gouvernement a la situation bien en main. Ce qui est également l’avis de l’opinion publique en Allemagne. Selon une enquête de la chaîne publique ZDF, 89% estiment que le gouvernement “fait du bon travail dans la crise du coronavirus“. Les mesures de semi-confinement annoncées sont par contre approuvées à 75%.

Lukas approuve les mesures prises tout en précisant “qu’il y a eu un peu de retard dans leur mise en place“. Lea, elle, affirme que “tout fonctionne bien. Ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient“, mais rajoute que “certaines petites entreprises devraient avoir plus vite de l’aide“. L’aide s’est certes faite attendre mais demeure assez conséquente. Elle est comprise entre 5000 et 15 000 euros, et est prévue pour les entreprises de moins de dix salariés ainsi que les indépendants. Selon Lea, toujours, la panique qu’il peut y avoir provient des journaux anxiogènes. Elle cite Bild, le quotidien le plus lu en Allemagne et Europe Occidentale : “Je pense que c’est une des raisons du comportement des Allemands dans les épiceries en ce moment“. Car, comme nous, les Allemands se sont rués sur les gels hydroalcooliques, les réserves de pâtes et de papier toilette.

Une philosophie positive

Si tout semble “bien fonctionner”, c’est aussi grâce à une philosophie assez positive partagée par les citoyens qui préfèrent rester soudés que de chercher des boucs émissaires. En tout cas, les jeunes gardent espoir. “‘L’espoir fait vivre’ et je pense qu’il n’y a pas d’autre moyen de gérer cette situation. Nous n’avons pas besoin d’ondes négatives, surtout pas avec la situation actuelle“, déclare Alena. Lukas, lui, voit cette crise “comme un test que nous pouvons facilement réussir si nous faisons simplement confiance aux experts scientifiques et obéissons rapidement aux mesures qu’ils nous donnent“. Lea avoue que rester chez elle enfermée lui a fait réaliser “comme la vie était belle avant le Corona“.

Elle finit par conclure : “Restez à la maison. Je suis optimiste, le temps passera et il sera alors possible de faire tout ce que l’on veut”. En Allemagne comme partout ailleurs, la patience semble donc être le mot d’ordre.

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