De la cuisine syrienne au menu du Refugee Food Festival
Cette semaine à Lille se déroule le Refugee Food Festival. Des restaurants de la ville invitent un réfugié afin qu’il cuisine des plats de son pays dans l’établissement. Le but ? Sensibiliser à la cause des réfugiés, permettre leur insertion professionnelle et faire découvrir des cuisines d’ailleurs. Le Pépère News a passé la soirée du 13 octobre à l’Idéal, un café épicerie de Lille.
Avec la Covid-19 et les nouvelles restrictions pour les restaurants dans la ville, compliqué de réaliser une édition normale du Refugee Food Festival. Mais pas question d’annuler l’édition 2020 pour autant. Initialement prévu en juin, le festival se déroule finalement du 12 au 17 octobre dans 5 restaurants à Lille dans le respect des gestes barrières : au restaurant l’Idéal, qui participe pour la deuxième année consécutive, les repas sur place ont été annulés et l’établissement proposait uniquement de la vente à emporter. La soirée a été un succès, l’épicerie affichait complet avec 35 réservations et comptait une majorité de nouveaux clients.
Un menu syrien avec Chérine Al Assali
Le Refugee Food Festival, c’est d’abord un moment de partage : l’occasion pour Zoé, Julie et Amandine d’apprendre à cuisiner des plats syriens. Les employées de l’Idéal se mettent aux fourneaux aux côtés de Chérine Al Assali, réfugiée syrienne en France depuis 2016 qui commande dans la cuisine. « On a fait les commis [de cuisine] ! » s’amuse Zoé. Au menu : quatre plats et deux desserts rassemblés dans un plat typique, le « mezzé » qui permet de tout goûter. Moutabal, Baba ganousch, Msabbaha, Foul moudammas, Houmous, Hara’a Ousba’ou, Namoura – oui oui, tout ça pour une seule personne et dans un seul plat.
Et le partage va dans les deux sens : l’Idéal a l’habitude de cuisiner avec des produits locaux et de saison, et ça tombe bien : la cuisine de Chérine « s’adapte parfaitement » à leur mode de fonctionnement, explique Zoé. L’établissement a pu commander les ingrédients auprès de ses producteurs habituels, hormis quelques « produits spécifiques » que Chérine a trouvé en épicerie spécialisée. Les cuisinières de l’Idéal avaient également cuisiné un gâteau à la semoule syrien, une première. Quand on demande qui a fait ce dessert, Chérine réagit tout de suite : « ça, c’est pas moi ! » La recette n’est peut être pas traditionnelle, mais le Pépère vous le confirme, le gâteau était délicieux.
Des clients satisfaits du Refugee Food Festival
À partir de 19 heures, les premiers clients commencent à arriver. Chacun repart avec son sac en carton et ses boîtes et bocaux en verre. À l’Idéal, on pratique le zéro déchet. Les habitués s’en vont avec des bocaux consignés à ramener la prochaine fois, et les nouveaux clients sont servis dans des boîtes en carton.
Une bénévole du Refugee Food Festival était présente pour discuter avec les clients, afin de sensibiliser sur la cause des réfugiés. Chérine aussi échange avec ceux qui ont commandé un repas, en leur décrivant le menu, de quoi leur mettre l’eau à la bouche le temps d’être servis. Les premiers clients expliquent avoir entendu parler du festival l’année dernière, mais sans y participer. Ils ont donc passé le pas pour l’édition 2020, et n’ont pas l’air déçus : tous repartent avec le sourire !
Même si le Refugee Food Festival est terminé à l’Idéal, il continue dans la ville : jusqu’au 17 octobre, à Lomme, vous pouvez réserver un menu syrien cuisiné par Fadi Mahmoud au Ananda Délice.