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Défilé Front Row 2022, une génération de créateurs prometteurs

Défilé Front Row 2022, une génération de créateurs prometteurs

Défilé Front Row par Talons Aiguilles, Euralille et Indigo

Ce jeudi 17 mars, le centre commercial Westfield Euralille accueillait à nouveau le défilé Front Row. Cet événement signe alors la troisième collaboration entre Westfield Euralille, l’association Talons Aiguilles et Indigo ayant pour but de mettre en lumière une nouvelle génération de créateurs. Retour sur une soirée marquée sous le signe de l’originalité et l’upcycling.

Pour cette troisième édition du défilé Front Row, 18 étudiants venant d’Écoles du monde entier avaient pour tâche de concevoir chacun trois tenues. Une silhouette féminine, une masculine et une haute couture, élaborant ainsi une mini collection qu’ils ont présenté au prestigieux jury de l’événement. Présidé par l’Italienne Rania Maria Lange, actuellement styliste chez Maison Margiela , le jury composé d’Arielle Levy , vice-présidente de Fashion Green Hub, Anais Maâchi, styliste Senior chez Camaïeu International, Bertrand Morange, leader chez Fashion Cube, ainsi que l’influenceuse @Celmatique et le directeur de Westfield Euralille, Jérémy Desprets, avait pour mission de remettre trois prix aux créateurs le méritant. Un premier prix récompensant un créateur étudiant, un deuxième destiné au meilleur créateur indépendant et nouveau cette année, le prix coup de coeur RSE lié à l’éco-responsabilité. 

Pour Jérémy Desprets, directeur du centre commercial depuis un an seulement, accueillir un tel évènement au sein d’Euralille c’est prouver que ce centre commercial « n’est pas qu’un centre de shopping ». Pour lui, « c’est un lieu de vie et un lieu de rencontres où l’on veut proposer des expériences inédites. C’est un haut-lieu de la mode et pouvoir mettre en avant de nouveaux créateurs était important pour nous ». 

L’accent placé sur l’éco-responsabilité

Si les tenues devaient répondre à de nombreux critères pour conquérir le cœur du jury, tels que les formes, les finitions, la manière dont est fait le vêtement, l’équilibre entre la technique et l’émotion, elles devaient également s’adapter à de nouvelles problématiques environnementales. Afin d’en dire plus sur leur démarche, les techniques et matériaux utilisés pour la création de leurs différents looks mais aussi l’histoire de leurs inspirations, les candidats ont pu présenter leur collection au jury en anglais. Un moment important qui a permis à ces spécialistes de la mode de faire un premier repérage et d’avoir une première idée de qui pourrait remporter le premier coup de cœur RSE de l’histoire du Front Row.

Kamila Beladjeri présentant sa collection au jury.
Kamila Beladjeri présentant sa collection au jury (de gauche à droite : Anaïs Maâchi, Arielle Levy, Rani Maria Lange, Celeste Vignois et Bertrand Morange). © Anna Hersin / Pépère News

Récup’ dans les armoires de papy, en friperies, sur leurs précédents projets ou encore upcycling (soit la transformation d’un ancien vêtement en un nouveau), les candidats ont redoublé d’originalité et d’efforts pour remplir la contrainte. Une première rencontre qui a épaté Anaïs Maâchi, membre du jury : « Je ne m’attendais pas à quelque chose de spécifique mais j’ai été épatée par des jeunes talents. Ce n’était pas une question de technique mais plus de maturité, leurs goûts, leur appétence. Il y avait un instinct qui suivait sur certains créateurs et je trouve cela remarquable ». Quant à Bertrand Morange, c’est l’engagement de la jeune génération qui l’a surtout frappé.

La mode du futur

Aux alentours de 19h, Jérémy Desprets a déclaré la troisième édition du Front Row ouverte, aux côtés de la présidente de Talons Aiguilles, Margaux Esling. Pendant près d’une heure, 54 silhouettes ont défilé sous le regard critique d’un jury très attentif à la créativité, l’esprit streetwear et l’upcycling. 

Cela va vite, cela va fort. Les mannequins posent. Assis, debout puis se lancent à trois, alignés, sur le long catwalk installé dans le parking Indigo. Ambiance béton, danse minutieusement interprétée devant la table du jury puis retour aux backstages chacun à leur tour. La foule cachée derrière les écrans de leur smartphone filme, discute et remarque. Les candidats jouent avec les formes, les tissues, le nu, la rue, la nuit, les genres, les détails et nous épatent malgré quelques flops.

Un puff jacket noir aux broderies scintillantes nous impressionne par sa technique, sa forme et sa beauté. Signé Théo Galbert, ayant notamment habillé les acteurs de la série Netflix Emily in Paris, il sera à l’origine de l’une des pièces les plus juste de la soirée. La collection de Max Grogna nous frappe également par sa cohérence. La balance des formes, couleurs et matières est parfaite et nous donne envie d’en voir plus. Son trench volumineux et ses bottes en jean nous interpellent.

"Action Painting" par Max Grogna
La mini collection « Action Painting » par Max Grogna. © Anna Hersin / Pépère News

Pour le jury comme pour le public, cet évènement était un moyen de découvrir à quoi ressemblera la mode du futur ainsi que les idées et univers d’une nouvelle génération de stylistes. Si l’on s’en tient au défilé Front Row, la mode du futur est responsable, se porte partout et par tous, sans loi ni règle. La mode est unisexe et inclusive.

C‘est finalement Guito Herard et sa collection « les garçons pleurent« , couronné du prix créateur indépendant, et Amélie Piotrowski qui s’imposent. Décorée du prix étudiant, la jeune créatrice en première année à LISAA Mode Paris a traduit à travers sa collection sa volonté de renverser la prédominance du luxe sur les tendances de l’époque : « Je me suis inspirée de l’histoire du streetwear, du contexte social dans lequel il est apparu, notamment à New York et Londres dans les années 70-80« , assurait-elle. « Je l’ai remis en contexte par rapport à l’évolution du streetwear dans la société jusqu’à aujourd’hui et je l’ai associé au luxe, afin de prouver qu’on peut s’habiller luxueusement tout en respectant les codes de la rue« . Si le Blanc « Rue » et le noir « Solide Élégance » symbolisent le chic et le luxe, le bleu subversif réfère aux couleurs de la rue, tandis que la couleur chair dépeint l’ennemi commun du luxe et du streetwear : la nudité.

Bien qu’elle n’ait pas été convaincue au premier abord, la présidente du jury Rani Maria Lange a exprimé son épatement quant au défilé des créations d’Amélie Piotrowski : « Il y a une différence entre l’avant et l’après-défilé. Lorsque Amélie nous a présenté ses tenues cet après-midi, ce n’était pas très sexy. Mais j’ai été surprise du résultat de sa collection portée sur le corps, on constate qu’elle a bien réfléchi à l’effet de ses créations au niveau des épaules et sur la ligne du corps. »

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