Derby du Nord #2 : Des premières réactions explosives

Le RC Lens, cinquième surprise de Ligue 1, reçoit ce vendredi le LOSC, leader du championnat, dans ce 114ème derby du Nord. Comment les acteurs de la rencontre appréhendent-ils le match ? Sentent-ils une rivalité particulière ? Éléments de réponse.

“Sans public, c’est nul.” Le ton est donné par Gaël Kakuta : tout le monde regrette l’absence de supporters à Bollaert-Delelis. “Ça aurait été le petit plus qui donne la motivation nécessaire pour un derby“, abonde le maître à jouer du RC Lens. Son coach, Franck Haise, préfère relativiser. “Évidemment, on aurait préféré jouer avec [les supporters], c’est un derby. Mais ça fait un an qu’on joue sans public.”

Des encouragements au quotidien 

Son homologue lillois, Christophe Galtier, préfère quant à lui souligner l’implication des supporters en dehors des tribunes. “Ils nous accompagnent tous les jours à travers les messages, les banderoles à l’entrée de Luchin [le centre d’entraînement, ndlr].”

Au match aller, les supporters lensois s’étaient rassemblés pour encourager leurs protégés lors de leur départ vers la capitale des Flandres. Cela a-t-il mis trop de pression aux joueurs, qui s’étaient alors inclinés 4-0 face à Lille ? Kakuta est clair à ce sujet : “Ce qu’ils ont fait au match aller c’est très beau, s’ils peuvent faire la même chose, voire plus c’est motivant. C’est important d’avoir ça derrière nous.” Alors que des affiches provocantes sont collées par les supporters dans les deux villes, les joueurs auront-ils une nouvelle fois droit à ce genre de soutien ? Un cortège est déjà organisé par les supporters lillois pour soutenir les joueurs à leur départ.

Un match spécial

Si les deux équipes réalisent d’excellentes saisons, les derbys ne sont jamais des matchs comme les autres. Burak Yilmaz, attaquant turc du LOSC, l’a confirmé. “C’est un derby très important. À l’aller, on nous l’avait déjà expliqué. Ce match est plus qu’un derby pour nous.” Son entraîneur le ressent d’ailleurs dans le vestiaire mais préfère se concentrer sur le classement et ses supporters. “L’enjeu est sur le résultat, pas la rivalité. Mais il y a toujours un sentiment de fierté et si on peut rendre les supporters encore plus fiers avec ce derby, on veut le faire.”

Il est rejoint par Franck Haise, qui soutient que c’est une rivalité “saine“. Pourtant, son numéro 10, Kakuta, n’est pas d’accord. “Tout le monde connait la rivalité, c’est spécial comme match. On se concentre sur nous et notre objectif mais si on peut priver Lille du titre c’est beau aussi. Je préfère que Paris soit champion.”

Une phrase qui passe mal

Par cette pique, le natif de Lille a donc lancé ce derby – ce que n’a pas manqué de rappeler Christophe Galtier. L’entraîneur lillois met cette incartade sur le compte de l’émotion. “Ce sont des phrases de derby, du folklore.” L’ancien de Saint-Étienne en a d’ailleurs profité pour comparer les derbys qu’il a connus avec le rival lyonnais à ceux du Nord. “Il y a beaucoup de similitudes avec le derby Lyon-Saint-Étienne. Il y a la ville minière et la grande métropole.”

Burak Yilmaz a quant à lui moyennement goûté à ces déclarations. Le “Kral” ou “roi” en turque, a évolué dans les trois grands clubs d’Istanbul. Il connaît donc particulièrement bien ces rivalités, bien plus exacerbées et violentes en Turquie qu’en France. Pour lui, c’est un manque de respect. “Il aurait dû garder ça pour lui. En plus la semaine dernière, ils ont joué contre Paris et ils ont perdu.”

Celui décrit par Franck Haise comme “un joueur exceptionnel, un champion” aura donc à coeur de répondre sur le terrain à son adversaire. La belle histoire dans ce match reste le classement et le jeu alléchant des deux équipes, ce que n’a pas manqué de souligner le coach lensois. “Le plus beau cadeau qu’on a fait aux supporters, c’est de donner du jeu et des émotions.” Alors messieurs, continuez sur cette lancée vendredi, donnez nous des émotions pour le 114ème derby du Nord.