ENTRETIEN – À Lille, Amnesty International fait la chasse aux signatures pour les droits humains
Amnesty International est, aux yeux du grand public, au même titre que Greenpeace, Médecins Sans Frontières ou encore Oxfam, une organisation non-gouvernementale dont l’efficacité n’est plus à contester, et dont le travail de sensibilisation et d’information s’avère de plus en plus vital. Rencontre avec Prune Gicqueau et Alice Roignan, responsables de l’antenne jeune lilloise de la célèbre ONG.
Toutes deux étudiantes en deuxième année de sciences politiques, Prune Gicqueau et Alice Roignan ont rejoint l’antenne lilloise d’Amnesty International il y a un an environ. Elles sont depuis septembre à la tête de la section « jeune » (moins de 25 ans) de cette antenne. Comme chaque année elles vont essayer, avec les nombreux autres militants locaux, de récolter un maximum de signatures pour alerter sur le non-respect des libertés individuelles. Du 6 au 16 décembre, la campagne « Les 10 jours pour signer » aura pour objectif de sensibiliser les citoyens sur 10 cas de jeunes du monde entier qui voient leurs droits fondamentaux bafoués.
Pépère News : Comment fonctionne l’antenne jeune lilloise d’Amnesty International tout au long de l’année, et quelles sont les différentes actions mises en place par ses militants ?
Alice Roignan : L’antenne jeune lilloise regroupe une soixantaine d’étudiants âgés de moins de 25 ans. Trois pôles distincts nous permettent de nous organiser et de mettre en place des événements. Nous organisons régulièrement des conférences ainsi que des « ciné-débats » ; notre répertoire d’action est assez large et nous sommes vraiment soutenus par Amnesty International France qui nous propose de mettre en place de nombreux événements.
Prune Gicqueau : À partir de janvier, nous aimerions mettre en place d’autres événements afin de sensibiliser toujours plus sur le respect des droits humains. Dans nos petits papiers, il y a notamment l’organisation d’un débat sur les Droits de l’Homme avec les clubs d’éloquence locaux, mais aussi des interventions dans des lycées avec des ateliers d’éducation aux droits humains.
PN : Ce mois de décembre marque un moment important pour votre ONG avec « Les 10 jours pour signer« . Quelles vont concrètement être les actions que vous allez mener ?
AR : Notre objectif sera de récolter un maximum de signatures, comme chaque année, afin de pouvoir faire bouger les choses et améliorer la situation de citoyens du monde entier. Nous allons donc proposer aux citoyens de signer une pétition parmi les dix qui sont mises en avant cette année. Nous serons dans la rue, mais nous tiendrons également des stands à différents moments, notamment ce vendredi 6 décembre au Théâtre du Nord, ce samedi 7 à l’intérieur du Palais des Beaux-Arts et le vendredi 13 à l’Aéronef avant le concert de The Avener.
PN : Est-ce que ce recueil de signataires fonctionne bien globalement à Lille ?
PG : Au contraire des associations que l’on voit habituellement rue de Béthune, notre but n’est pas de recueillir des dons, mais uniquement des signatures sur nos pétitions. Un nom, un prénom, une signature. Les problèmes que nous exposons sont centraux : les gens refusent rarement de signer pour réclamer le respect des droits humains. Cette année par exemple, nous allons proposer surtout de signer la pétition concernant la situation de Camille ; il s’agit d’une française qui est harcelée et poursuivie pour avoir supervisé des manifestations. Cela parle aux gens, les concerne car c’est dans leur pays.
PN : Est-ce que ces pétitions ont, en général, un réel impact sur les situations des citoyens mis en avant, ou restent-elles lettres mortes ?
PG : On entend souvent les gens dirent que les pétitions ne servent à rien. C’est totalement faux pour nous. Certes nous n’allons pas révolutionner le monde avec des pétitions, mais ça sensibilise les gouvernants et il y a régulièrement de nombreux cas pour lesquels les pétitions fonctionnent. Parfois les dirigeants réagissent même avant que la pétition ne soit lancée officiellement pour ne pas subir de « mauvaise pub » !
AR : C’est pourquoi nous incitons vraiment les Lillois à signer parmi les dix pétitions de cette campagne annuelle de signatures. Elles peuvent avoir un impact réel sur les droits humains, et notamment en France.
Pour connaître tous les événements mis en place par l’antenne lilloise d’Amnesty International, rendez-vous sur leur page Facebook.