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Entretien avec Alexy Bosetti : “J’ai réalisé mon rêve”

Entretien avec Alexy Bosetti : “J’ai réalisé mon rêve”

Sa carrière, les ultras dans le football, les États-Unis, l’avenir de l’OGC Nice : interview avec Alexy Bosetti, footballeur à l’Oklahoma City Energy FC, champion du Monde U20 en 2013 et ex-joueur de Nice et Laval.

Pépère News : Récemment, on a pas mal entendu parler des ultras et des supporters dans l’actualité. Nous avons vu la ministre des Sports Roxana Maracineanu se dire “horrifiée” par les chants des supporters parisiens face à Marseille ou encore par les cas de racisme dans les stades (notamment en Italie). Tu as été ultra à Nice et supporter de l’Inter Milan, quelle est ta vision sur ces évènements ?
Alexy Bosetti : Maracineanu, je crois qu’elle fait de la natation ? Je pense qu’il faut qu’elle reste sur la natation. Les chants comme lors de PSG-OM, ça a toujours existé et je trouve même qu’en France nous sommes très calmes comparé à d’autres pays comme l’Allemagne, l’Italie, les pays Latins ou l’Europe de l’Est où ça n’a rien à voir… Et à propos des cris racistes comme en Italie, c’est dommage. Heureusement, ça n’arrive pas tous les week-ends mais il faut en parler, c’est important.

PN : En France, on assiste à beaucoup d’interdictions de déplacements. Penses-tu qu’il faudrait prendre exemple sur l’Angleterre ou l’Allemagne où il y a bien moins de restrictions et où les parcages visiteurs sont toujours pleins ?
AB : C’est clair que les stades en France, comparés aux ambiances en Allemagne, ça n’a rien à voir. Si on veut attirer du monde dans les stades il faut prendre cet exemple.

PN : L’idée d’autoriser les fumigènes tout en les encadrant dans des zones restrictives revient souvent, tu penses que c’est une bonne idée ou ça casse l’ambiance ?
AB : En vérité, je n’en sais rien. Je voudrais que les fumigènes soient autorisés, pas besoin de zones spéciales… Après c’est sûr que tu ne vas pas aller en utiliser un dans une loge VIP mais tant que ça reste dans les virages… Je serais plus pour les légaliser, peut-être les contrôler, mais ça perdrait de son authenticité.

PN : Tu viens d’arriver aux États-Unis, comment ressens-tu la différence par rapport aux supporters et à la culture footballistique là-bas ?
AB : Ici, les gens sont des fans, des supporters. Il n’y a pas d’ultras, tout le monde vient pour le spectacle, même s’il y a des groupes de fans plus assidus que d’autres. Ce ne sont pas des fumigènes, mais les pots de fumés sont autorisés et encadrés derrière les cages. Aux États-Unis, les déplacements sont plus compliqués, t’as rapidement fait des milliers de kilomètres donc pour les supporters c’est pas facile de venir voir les matchs à l’extérieur. À domicile, il y a des ambiances vraiment sympas, surtout en MLS.

PN : Tu as 25 ans maintenant (26 depuis peu NDLR), beaucoup de joueurs vont aux USA en fin de carrière : qu’est-ce qui t’a poussé à prendre la décision d’aller là-bas et est-ce que tu penses revenir en Europe un jour ?

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Bosetti sous ses nouvelles couleurs Américaines (Instagram, @energyfc)

Ce sont les grands joueurs qui viennent en fin de carrière, moi je ne suis pas un grand joueur donc c’est différent (rires). J’ai eu l’opportunité de venir ici, du coup, j’ai sauté dessus. C’était une proposition que je ne pouvais pas refuser. J’étais en fin de contrat à Laval donc c’était compliqué de se projeter. Ici, j’ai signé deux ans donc c’est mieux pour moi et ma famille, on a une sécurité. Si Laval ne montait pas en Ligue 2 j’aurais été au chômage. Pour l’instant j’essaye de faire une bonne saison, d’engranger des matchs et de bonnes statistiques et on verra l’année prochaine. Pour un retour en Europe, tout est possible, mais ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant.

PN : Pour revenir au début de ta carrière, comment as-tu vécu le passage d’ultra à joueur de Nice ?
AB : Pour moi ça s’est fait naturellement. Après c’est sûr que quand je prends du recul, je me dis : “P*tain, ce que t’as fait, c’est pas mal quand même.” En plus, j’ai eu la chance de jouer une saison au Stade du Ray (ancien stade de Nice, NDLR). J’ai réalisé mon rêve, jouer pour Nice, jouer au Ray, marquer pour Nice. J’aurais préféré que ça se finisse autrement, mais je pense que ça s’est toujours très bien passé au club. Avec les supporters, encore plus. Même sur le terrain, c’est sûr que je n’ai pas mis autant de but que Mario (Balotelli) et je n’ai pas eu l’impact d’Hatem (Ben Arfa) mais je pense que, dans les saisons qui ont été les plus difficiles pour le club, j’ai été présent et j’ai marqué quelques buts importants.
Je suis fier de ce que j’ai fait à Nice et j’ai quand même réalisé le rêve de 90% des supporters de football. On ne m’enlèvera jamais les émotions que j’ai eu en jouant au Ray, en jouant un barrage de Coupe d’Europe ou en marquant en Ligue Europa. J’ai joué la quatrième place avec Nice la première année ou encore le maintien dans les dernières journées où il fallait aller gagner des matchs très compliqués. J’ai quasiment tout vécu avec Nice et je suis très, très content de ce que j’ai fait avec ce club, pour ce club, et avec ces supporters. Comme j’ai la trêve en hiver aux USA, je vais rentrer fin novembre et essayer de faire un ou deux déplacements avec les collègues.

PN : Comment tu vois l’avenir de l’OGC Nice justement ?
AB : Je pense que Patrick Vieira a fait un travail incroyable cette année avec un effectif assez léger, il arrive à faire une superbe saison quand on voit le classement aujourd’hui (7ème). Ils ont une défense très très costaude avec Benitez qui fait une saison énorme. Il y a des joueurs qui commencent à prendre leurs marques ; j’espère que cette année sera une année un peu transitoire pour faire une grosse saison l’année prochaine. 

PN : Et le rachat potentiel du club ?
AB : Ce serait bien pour faire entrer le club dans une nouvelle ère. Mais c’est toujours pareil : si c’est quelqu’un qui a beaucoup d’argent mais qui ne veut pas investir, il peut rester chez lui. Si quelqu’un vient c’est pour investir sinon on n’en a pas besoin (rire).

(Crédit photo 1 : pioneer.occ.edu)

Interview réalisée le 11 avril 2019.

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