Être enceinte pendant le confinement : comment ajouter de l’angoisse au stress
Donner la vie est un moment fabuleux, c’est en tout cas ce que l’on dit. Sources d’angoisse pour toutes les femmes, les grossesses sont loin d’être facilitées en cette période de confinement. Le Pépère News est parti à la recherche de témoignages.
Toute femme qui a déjà été enceinte vous le dira. Les derniers mois de grossesse ont été les plus stressants de sa vie. Les hormones, la pression de devenir parent, le fait d’avoir un petit être dans son ventre, tout fait angoisser. Avec la crise du coronavirus, les raisons de s’inquiéter sont encore plus nombreuses. Mais comment vit-on une grossesse en cette période de confinement ?
Le Pépère News est allé à la rencontre – ou plutôt a appelé, confinement oblige – de trois femmes. Les deux premières, Aurélie et Floriane, sont enceintes et à quelques semaines du terme. Manuela a quant à elle accouché il y a 3 semaines. Comment ces femmes vivent-elles le confinement ? Comment s’adaptent-elles ? Plongez dans la difficulté d’une grossesse en pleine de crise du coronavirus.
Une recrudescence de stress
Le mois de mai devrait être fabuleux pour Aurélie et Floriane. La première devrait accueillir son deuxième fils et la seconde va donner la vie pour la première fois. Elles sont pourtant loin d’aborder ce moment sereinement. Et encore plus depuis ce 16 mars, date de l’annonce d’un confinement total. Une angoisse grandissante due au fait de ne pas « pouvoir préparer comme on le veut » ce moment magique. Mais les deux femmes se résignent et ne sortent plus, sous aucun prétexte.
L’une des inquiétudes majeures restait la maternité. Les examens médicaux ont été suspendus, excepté les échographies. Il était devenu impossible de s’y rendre, et ce malgré les « nombreuses précaution prises par le personnel ». La maternité était pourtant « toujours une maternité, bien distincte et éloignée du département Covid ». Le suivi s’est donc fait en ligne, ce qui a nécessité une période d’adaptation de deux semaines pour les sages-femmes. « Rien de grave » pour Floriane. Néanmoins, elle regrette par exemple de « ne plus avoir de cours de naissance et de ne pas pouvoir tester la table d’accouchement. »
Ce qui a surtout inquiété nos futures mamans, c’est l’absence de proches. On leur avait en effet annoncé qu’il serait impossible de venir accompagnées. Un »crève-coeur » pour les deux femmes qui ne se voyaient pas passer ce moment seules. Heureusement, même s’ils ne peuvent toujours pas assister aux rendez-vous médicaux, les consignes ont changé. Maintenant, les papas sont autorisés à assister à l’accouchement et peuvent soutenir leur bien-aimée. « Un énorme soulagement » pour les deux femmes.
« Une violence contre les femmes enceintes »
Manuela, maman depuis trois semaines a connu les mêmes soucis. À l’annonce du confinement, sa maternité l’a informée que son mari ne pourrait pas être présent. Ni une ni deux, elle a décidé de changer de maternité sur le champ. La jeune maman dénonce « une violence contre les femmes enceintes et de la maltraitante pour les papas. Ce ne sont pas de simples conducteurs de taxis. » Elle a finalement eu gain de cause et son mari a pu être à ses côtés.
Cela ne l’a pas empêchée de demander une sortie précoce de la maternité. Une fois chez elle, Manuela n’est plus sortie pendant quelques jours. Elle avoue nerveusement que « le stress était beaucoup trop important pour ça ». Mais elle est maintenant plus sereine et se surprend même à se balader avec « un masque à peinture« .
Manuela n’est pas inconsciente. Elle suit juste les conseils de la sage-femme qui s’occupe d’elle. Cette dernière est d’ailleurs « l’une des seules du service à toujours travailler« . Car dans le marasme du coronavirus, beaucoup ont été réquisitionnées dans d’autres services. Au détriment de ces femmes enceintes, laissées dans le stress et l’angoisse.