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Européennes : le débat partisan des jeunes

Européennes : le débat partisan des jeunes

Sur un panel de 1500 jeunes français âgés de 18 à 25 ans interrogés dans le courant du mois d’avril, seulement 32% d’entre eux manifestent de l’intérêt pour la campagne électorale en cours. Encore plus affolant, d’après le même sondage de l’Ifop, 42% des jeunes interrogés ignoraient que les élections européennes se tiendraient au mois de mai.

Mais d’où vient ce manque d’intérêt des jeunes français à l’égard des élections européennes ? Est-ce dû à un manque d’information, d’éducation vis-à-vis de l’Union Européenne et de ses institutions? D’après l’Ifop, 69% des jeunes s’estiment mal informés à propos de l’Union européenne. Mais est-ce vraiment la seule raison ? Et surtout, comment amener les jeunes à se mobiliser pour ces élections ?

C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les jeunes du parti Allons Enfants, en organisant un débat, se voulant politiquement inclusif. Étaient présents à ce rendez-vous Enguerrand Cambier (Debout la France), Victor Lepère (Génération.s), Medhi Chalah (Place Publique – Parti Socialiste), Julie Leturcq (La France Insoumise), Pierre Lehembre (Allons Enfants), Victor Catteau (Les Patriotes), et Pierre-Jean Baty (Renaissance). Le Pépère News s’était bien entendu glissé dans les rangs du public, et vous a préparé un petit compte-rendu du débat …

L’écologie, principal chantier de l’Europe de demain

Si hier les intervenants se sont fait face et ont défendu leurs intérêts, il étaient tous d’accord sur un point : l’Europe doit agir pour le climat. De La France Insoumise aux Patriotes, chacun a rappelé pourquoi il était important d’œuvrer pour notre planète à l’échelle européenne. La lutte contre les lobbies qui empêchent les lois écologiques semble être la solution de base pour tous, même si hier Pierre Lehembre rappelait que son parti Allons Enfants commencerait par du concret en s’attaquant au plastique. Le parti jeune veut aussi mettre en place un statut officiel de réfugiés climatiques. Pour les mesures directes, tous veulent revoir les taxes carbones européennes ; les partis de gauche ont eux l’air attachés à un New Green Deal. Il faut renégocier toute la politique écologique européenne, améliorer notre mode de consommation, plastique, circuits courts, taxes sur les vols intérieurs, bref : les idées germent dans tous les partis.

Les jeunes, l’autre défi de l’UE

Il a parfois été important de rappeler qu’il s’agissait du thème principal du débat, souvent annihilé par l’écologie ou la souveraineté nationale. « C’est aux jeunes de porter la transition écologique« , disait Enguerrand Cambier de Debout La France. En effet, chacun a rappelé à sa manière le rôle prépondérant que va devoir jouer notre génération dans les prochaines années et pas seulement sur la question écologique. De plus, Mehdi Chalah a insisté sur le fait de concrétiser plus de projets en faveur des jeunes, en commençant par une augmentation du budget Erasmus qui ne permet qu’à 80.000 jeunes de partir chaque année, trop peu selon le porte parole des Jeunes Socialistes. Son parti souhaite également développer un contrat d’apprentissage européen ainsi que l’idée d’un service civique commun, bénéfique à des millions de jeunes de la France à la Pologne.

Quel est le rapport des électeurs avec l’institution européenne ?

Malgré les avancées qui sont promises sur le plan écologique, les peuples ont tout de même du mal à s’identifier comme européens. Pour la plupart, l’Union européenne est dépassée et manque de projets concrets. Ils ont du mal à ressentir une quelconque appartenance à l’institution principalement à cause du peu d’éducation faite autour des sujets européens, ou de son traitement médiatique moindre. Les problèmes intérieurs sont souvent déchargés sur le compte de l’Union Européenne, lui donnant une image négative, résultant le chiffre suivant : 74% des français éprouvent leur méfiance envers l’Europe.

Pour remédier à ce problème, les partis présents ont proposés plusieurs solutions. Par exemple, une harmonisation du cadre européen par les voix économiques et sociales comme avec la création d’un SMIC européen (salaire minimum égalisé à chaque pays). Cependant, comme le précise le représentant des Jeunes Patriotes, Victor Catteau, la grande différence entre les pays de l’Union ne permet pas des accords. Pour Julie Leturcq de la France Insoumise, cette harmonie est rendue impossible par la constante compétition économique qui se joue entre les états de l’Union européenne. Pour Jeunes Génération.s représenté hier par Victor Lepère, c’est le racisme sous-jacent en Europe entre les peuples qui poserait le plus de problème.

Quelles initiatives et quels enjeux pour ces élections ?

Plusieurs projets et initiatives sont proposés pour faire avancer l’Union européenne. Sur le plan économique, les partis se mettent d’accord sur un point : la renégociation des accords économiques du TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement) et du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) qui mettent en danger la capacité des institutions démocratiques à décider librement des politiques d’intérêt général. Un projet d’impôts communs sur les entreprises est aussi proposé dans la continuité de l’idée d’harmonisation de l’Europe. Jeunes Génération.s met en avant l’idée d’un lobby citoyen qui regrouperait des associations et des syndicats européens afin de contrer l’action des lobbies industrielles au Parlement européen.

L’immigration a également fait partie des sujets abordés lors du débat. Une division nette se fait entre les partis de gauche et de droite quant au droit d’asile. Pour les premiers il faut une politique d’accueil pour les migrants tandis que pour les derniers, l’Europe devrait fermer ses frontières et s’occuper du « problème à la racine » en agissant directement dans les lieux de conflits.

À l’issu de ce débat, il apparaît clairement que l’Union européenne est une institution à réformer. Certains veulent la quitter, la considérant comme une entrave à la souveraineté nationale. D’autres, bien au contraire, voient l’UE comme un rassemblement permettant de s’opposer efficacement aux superpuissances mondiales.

Les propositions des candidats diffèrent diamétralement sur l’ensemble des sujets, mais ils semblent tous s’accorder sur un point : l’urgence de la crise climatique, et ses conséquences désastreuses. Il serait donc grand temps pour les jeunes européens de considérer l’UE comme un levier d’action efficace en matière de politique climatique.

Alors, chers jeunes de Lille, de France et d’ailleurs, à vos bulletins !

Mathilde Lopinsky, Augustin Epaud et Matthias Colboc

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