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Formule 1 : Preview du Grand Prix de Monaco

Formule 1 : Preview du Grand Prix de Monaco

Le mythique Grand Prix de Monaco se tiendra ce week-end. Comme chaque année, la Principauté se prépare à accueillir l’un des évènements les plus prestigieux du monde des sports mécaniques. Une édition 2019 qui rendra hommage à Niki Lauda, triple champion du monde et légende de l’histoire de la F1, disparu lundi.

Une fois n’est pas coutume, je troque la traditionnelle mise au point sur le championnat du monde 2019 contre un hommage au grand Monsieur qu’était Niki Lauda. Comment pourrait-il en être autrement ? Lauda, c’est d’abord une histoire. Celle d’un jeune Autrichien qui se dresse contre les volontés familiales afin de tenter de vivre son rêve : celui de piloter. Le gamin a un don et il le sait. Au prix de difficultés financières (alors qu’il est pourtant issu des hautes sphères autrichiennes et viennoises) dues à une absence totale de soutien de la part de quiconque, le jeune Niki parvient à réaliser son rêve : piloter une F1. Lauda s’est construit seul, à force de persévérance (déjà) et d’audace pour convaincre les banques autrichiennes de lui prêter de l’argent. Après des débuts poussifs, la magie opère en 1974 lorsque l’écurie Ferrari s’attache ses services. La machine Lauda est lancée. Champion du monde en 1975 et en 1977 avec la Scuderia, Niki réussira le tour de force de glaner une 3ème couronne mondiale en 1984 pour le compte de McLaren, ceci après avoir interrompu sa carrière entre 1979 et 1982.

 Lauda, c’est ensuite un style, une gueule. Surnommé « l’Ordinateur » pour son caractère très méticuleux, le triple champion du monde ne laisse jamais rien au hasard. Fin metteur au point, il est très exigeant avec ses mécaniciens mais l’est encore plus avec lui-même. Cette caractéristique lui permet de rapporter à son équipe un nombre d’informations considérable en quelques tours de piste seulement et, par conséquent, d’affiner les réglages de sa voiture de manière à en obtenir le rendement optimal. Au-delà de ses connaissances en mécanique, Lauda dégage une impression de facilité en piste. Une conduite souple, élégante et fluide pour un style si particulier.

Niki Lauda à bord de sa Ferrari 312 T, voiture avec laquelle il est devenu champion du monde pour la première fois en 1975

Enfin, Lauda, c’est surtout ce 1er aout 1976. Grand Prix d’Allemagne, circuit du Nürburgring. Le ciel capricieux contraint « l’Ordinateur » à changer ses pneus « pluie » à la fin du 1er tour. L’Autrichien repart avec des gommes adaptées pour une piste qui sera bientôt entièrement sèche. Noyé au milieu du peloton, il entreprend une remontée vers les places de tête. Quand soudain, à l’approche de la désormais fameuse courbe de Bergwerk, la suspension de sa Ferrari 312 T2 lâche sans prévenir. Malgré tous ses réflexes et son adresse, Lauda ne peut redresser sa monoplace. Celle-ci heurte violemment le rail de sécurité, est percutée par d’autres monoplaces passant par là avant de s’immobiliser au milieu de la piste. La violence du choc est telle que le casque du pilote Viennois est éjecté quelques mètres plus loin. Pire encore, sa voiture s’embrase. Lauda est prisonnier de ce brasier géant. Sa 312T2 prend alors tous les airs d’un cercueil. Grâce au courage des officiels et de ses collègues pilotes qui négociaient eux aussi Bergwerk au moment de l’accident, Lauda est extrait non sans difficulté de son maudit cockpit. Mais le mal est fait : l’Autrichien a passé plus d’une minute au cœur d’une fournaise, à plus de 800 degrés, et respiré des vapeurs d’essence et d’autres gaz nocifs. Ses poumons et ses organes vitaux sont dans un état plus que médiocre, son visage a fondu sous l’agressivité des flammes. Lauda ne peut pas survivre, du moins c’est ce que les médecins pensent. On va même jusqu’à lui donner les derniers sacrements sur son lit d’hôpital. C’était sans compter sur la robustesse hors normes du natif de Vienne. Non seulement il ne succombera pas à ses blessures mais il reprendra place derrière son volant moins de 6 semaines après sa terrible sortie de piste. Après tout, si son grand rival en cette saison 1976, James Hunt, veut remporter le championnat du monde, il doit le mériter n’est-ce pas ? Car Lauda se classe 4ème du Grand Prix d’Italie pour son retour sur les circuits. Formidable, exceptionnel, incroyable : les superlatifs manquent pour décrire ce que l’Autrichien vient de réaliser. Finalement battu par Hunt pour un petit point dans la course au titre mondial, la victoire de Lauda est ailleurs. Le Viennois a construit sa légende en cet été 1976 lorsqu’il a gentiment dit à la Faucheuse que son heure n’était pas encore venue et qu’il lui faudrait repasser plus tard si elle voulait s’emparer de lui. Une énième manœuvre de grande classe de la part de Niki.

“Le cerveau d’un pilote fonctionne différemment de celui des gens normaux. Dès que j’ai réalisé que j’étais vivant et que je ne souffrais que de dommages esthétiques, j’ai tout de suite pensé à piloter de nouveau.”

Niki Lauda

La force de caractère de Lauda lui permit de signer l’un des plus beaux, si ce n’est le plus beau come-back de l’histoire du sport. Revenir d’entre les morts, rien que ça, pour ensuite gagner 2 nouvelles couronnes mondiales et faire de l’actuel team Mercedes une machine à gagner en tant qu’homme de l’ombre. Un véritable personnage à la casquette publicitaire vissée sur la tête (pour cacher humblement ses cicatrices) et au sourire malicieux qui avait toujours les mots justes dans le paddock. Ce lundi 20 mai, le miraculé du Nürburgring a, cette fois-ci, accueilli la Mort avec beaucoup moins d’hostilité qu’en 1976. L’héritage laissé par Niki Lauda est immense, le vide constitué par sa disparition est abyssal pour le monde de la F1. Celui qui a œuvré pour un renforcement de la sécurité autour des circuits s’en est allé rejoindre son ami James Hunt ou encore Ayrton Senna au panthéon des pilotes disparus trop tôt.

Reposez en paix, Andreas Nikolaus Lauda.

Les enjeux à Monaco :

  • Max la menace

S’il y a bien un pilote qui sort du lot en ce début de saison, mis à part les membres du team Mercedes, c’est indéniablement Max Verstappen. A 21 ans (seulement !), le n°1 de chez Red Bull est installé à la 3ème place du championnat du monde. Un rang qui peut surprendre : à lui tout seul, Max mène la vie dure aux Ferrari. Mais le Batave a commencé cet exercice 2019 comme il avait terminé la saison 2018 : en trombe ! Verstappen est habité par une sagesse nouvelle qui lui permet de mieux négocier les moments clés d’une course à l’instar du 1er virage à Barcelone où il a su être opportuniste et calme pour s’emparer de la P3, quitte à freiner plus tôt que tout le monde. Surtout, MV33 parvient à tirer le maximum de sa monoplace et c’est là une caractéristique propre aux très grands ! A Monaco, sur une piste que Red Bull affectionne et où l’écurie de Milton Keynes peut mettre à profit ses qualités en termes d’appui aérodynamique, le Néerlandais aura une revanche à prendre. En effet, Max avait terminé dans les rails de sécurité lors des essais libres 3 la saison dernière sur le Rocher. Conséquence ? Il n’avait pu faire mieux qu’une 9ème place finale. Le podium voire la victoire sont des objectifs bien plus atteignables ce week-end. Faisons confiance à Max Verstappen pour animer le GP de Monaco 2019 !

  • Stroll : le révélateur Racing Point

On le disait bridé par le manque de compétitivité de sa Williams la saison passée. Son transfert chez Racing Point (anciennement Force India) l’été dernier devait soi-disant lui permettre d’exprimer son talent. On parle tout de même d’un pilote qui a éjecté Esteban Ocon de son baquet, lui qui réalisait un travail plus que correct chez Force India, grâce aux millions détenus par son père. Un quart de la saison s’est déjà écoulé et les résultats sont là : Stroll n’est pas au niveau. Le Canadien alterne le moyen et le médiocre, fracassant régulièrement sa monoplace, en essais libres à Bakou ou encore à Barcelone par exemple. Sans mauvais jeu de mot, on pourrait affirmer que Stroll va droit dans le mur cette saison. Ses mauvaises performances, combinées à une image agaçante (pas de remise en question, pas d’excuses aux mécaniciens quand il détruit sa monoplace…), pourraient bien mettre en péril sa pérennité dans le monde de la F1. Les millions de son père Lawrence peuvent lui acheter un baquet mais ne sont pas en mesure de lui acheter du talent. Alors, Stroll va-t-il se ressaisir à Monaco ou va-t-il de nouveau flirter avec les rails de sécurité ?

  • Ferrari doit limiter la casse

5 courses, aucune victoire, une domination écrasante des Mercedes… Le début de saison des Ferrari ne ressemble en aucun cas à celui que laissaient deviner les essais de pré-saison à Barcelone. Malheureusement pour les Rouges, Monaco ne présage rien de bon et ne sera, sauf retournement de situation, pas le circuit de la rédemption. Alors, quitte à ne pas gagner, Ferrari doit faire de son mieux et tenter de terminer devant les Red Bull de Verstappen et Gasly. Si Mercedes semble hors d’atteinte après ce premier quart de saison, Red Bull se rapproche du niveau de la Scuderia au fil des week-ends. La convergence des performances entre le cheval cabré et le taureau est telle que l’écurie de Maranello ne peut plus se permettre d’être uniquement focalisée sur les flèches d’argent. Comme dit plus haut, Max Verstappen occupe la 3ème place du championnat du monde des pilotes juste devant… les 2 pilotes Ferrari. Les Italiens chercheront donc à contenir les Red Bull en Principauté, sur un circuit qui ne convient pas à la SF90, et devront donc prendre le taureau par les cornes…

Le classement avant le GP de Monaco :

  1. Lewis Hamilton (Mercedes), 112 points
  2. Valtteri Bottas (Mercedes), 105 points
  3. Max Verstappen (Red Bull), 66 points
  4. Sebastian Vettel (Ferrari), 64 points
  5. Charles Leclerc (Ferrari), 57 points

Le circuit :

Sainte-Dévote, la montée vers le casino, le tunnel, la chicane de la piscine… Autant de portions de piste qui ont fait la légende du Grand Prix de Monaco et qui sont familières aux fidèles de la F1. Un tracé urbain des plus sinueux attend les pilotes : 19 virages, 12 à droite et 7 à gauche. Le circuit de Monaco est le plus court du calendrier en termes de longueur puisqu’il s’étend sur 3,3km seulement. En revanche, du fait de cette faible distance, les pilotes devront compléter 78 tours au cœur de la Principauté le jour de la course. C’est le nombre de boucles à couvrir le plus élevé de la saison. Un défi physiquement éprouvant tant cette piste exige un niveau de concentration et d’attention de tous les instants. A Monaco plus qu’ailleurs, la moindre erreur se paie très cher et n’a souvent qu’une seule issue du fait de l’étroitesse de la piste : les rails de sécurité. Vous l’aurez donc compris, il est très difficile de doubler sur le Rocher et l’unique zone de DRS ne saurait rendre la tâche plus aisée. Malgré cela, si l’on devait relever les virages les plus propices aux dépassements, on retiendrait sans doute les virages 1 et 10. L’essentiel du GP se joue bien souvent lors des qualifications du samedi.

L’édition 2018 :

  • Pole position : Ricciardo en 1’10’’810
  • Podium : 1er : Ricciardo (Red Bull) / 2nd : Vettel (Ferrari) / 3ème : Hamilton (Mercedes)
  • Meilleur tour en course : Verstappen en 1’14’’260
Le sourire de Daniel Ricciardo après sa victoire à Monaco en 2018

Les pronostics de la rédaction :

Léo : Red Bull et Daniel Ricciardo ont fait la loi à Monaco ces dernières saisons. Mais cette année, l’Australien court pour Renault et le châssis Red Bull est moins performant qu’auparavant. Comme on le sait, Mercedes possède une voiture très à l’aise dans les portions de piste sinueuses : le 3ème secteur à Barcelone l’a prouvé. Je vais donc faire confiance à Lewis Hamilton pour signer la pole à Monaco car il semble plus à l’aise sur ce circuit que son coéquipier Bottas. Etant donné la difficulté pour dépasser sur le Rocher, je vois donc le Britannique remporter sa 4ème course cette saison. Selon moi, Valtteri Bottas et Max Verstappen complèteront le podium.

Thomas : Pour ce 77ème GP de Monaco, je vais être très audacieux ! Red Bull a toujours eu une voiture performante sur le Rocher. Verstappen réalise quant à lui un magnifique début de saison alors, pourquoi ne pas miser sur l’équipe dirigée par Christian Horner ? Pour les qualifs, je vois donc le Néerlandais rafler la 1ère place sur la grille, lui qui a une revanche à prendre après son crash de l’an dernier. Au niveau de la course, je mise sur une victoire de Verstappen car il est très difficile de doubler sur cette piste mythique. Pour l’accompagner, je vais mettre Lewis Hamilton en seconde position et Charles Leclerc, le local de l’étape, sur la 3ème marche du podium.

Les horaires :

  • Qualifications : samedi, 15h
  • Course : dimanche, 15h10
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