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Hamza revient avec 140 BPM 2, son nouvel album de drill

Hamza revient avec 140 BPM 2, son nouvel album de drill

© Rec. 118

Après la sortie de son EP 140 BPM en mai 2020, le rappeur originaire de Bruxelles nous présente son nouvel album : 140 BPM 2, sorti le 5 février, contenant 13 morceaux composés pendant la période de confinement. L’artiste propose un album distinct en adoptant le style de la drill au travers de ses chansons. 

Rappeur français très apprécié de son public pour ses chansons entêtantes et son naturel joyeux et attachant, Hamza a su s’imposer, depuis maintenant dix ans, dans le monde du rap. L’artiste décide à présent de changer de style et s’attaque à un sous-genre musical du hip-hop : la drill. Qu’en est-il de ce nouvel essai de drill pour le rappeur qui avait l’habitude de nous offrir un style plus coloré et parfois même entraînant ?

La drill, nouveau carburant de 140 BPM 2

Les fans de rap semblent particulièrement friands de drill ces derniers mois, surtout depuis la bombe lancée par Pop Smoke, Dior. La drill est un sous-genre du hip-hop crée par des rappeurs et producteurs des quartiers de Chicago. Elle se compose de rythmes irréguliers, d’une matière lyrique violente, qui se veut trouble et sombre. Le 27 mai 2020, Hamza faisait ses premiers tests de drill sur son EP 140 BPM avec les trois titres Netflix, Henny Pop et Nobu. Après un essai qui s’avérait être plus que convaincant pour ses fans, Hamza s’est alors lancé dans un projet d’album entièrement dédié à ce style musical. Son projet de 13 titres comprend des collaborations avec Zed dans le titre Réel, Headie One dans Don’t Tell, le duo Gazo et Guy2Bezbar dans Spaghetti et un feat inattendu avec Kaaris dans Hara-Kiri. Il a signé au cœur du label Rec 118, où sont déjà des artistes comme Sadek ou Ninho, et nous propose un projet différent de ce qu’il avait l’habitude de faire. Alors que la drill peut paraître parfois trop répétitive, Hamza réussit le défi et sait déjouer les codes classiques du genre en y apportant de nouvelles touches. Encore une fois, il a su restructurer son style à sa sauce.

Hamza fait toujours attention aux détails. Il signe son premier titre d’ouverture d’album avec PTSD, en empruntant le nom d’un morceau du Pop Smoke provenant de sa mixtape Meet The Who. Peut-être un signe de la part de l’artiste pour montrer qu’il s’ancre désormais dans un style qui lui est novateur. Le rappeur cherche à démontrer à son public qu’il sait innover, même si l’on retrouve certains sons mélodieux qui s’éloignent de peu de la drill dans les titres Fake Friend et Gang Activity. Au niveau de ses paroles toujours plus spontanées et abruptes, Hamza s’affiche dans un paroxysme absolu dans 140 BPM 2. Alors que l’on s’habituait à un univers emprunt de sentimentalité et de brutalité, Hamza ne mâche pas ses mots dans ce projet.

On retrouve à la production Ponko, Ikaz Boi, Prinzly, Hamza lui-même et Pierrari. Les codes de la drill sont réutilisés : il est question de filles, d’argent, de règlements de comptes au sein d’un climat social qui se détériore, que l’on retrouve plus particulièrement dans Cheikh ou dans son feat avec Headie One. Il va même jusqu’à l’utilisation d’ad-libs, c’est-à-dire qu’il jouit d’une certaine liberté dans le tempo, alors que l’on entend des balles en rafales et des bruits de moteurs au travers de ses chansons. Le rappeur aurait ainsi vendu à ce jour 7 854 exemplaires, dont 487 en physique, 87 en téléchargement et 7 270 en streaming. Si l’on compare à ses autres albums, Paradise se serait vendu à 9.362 exemplaires en première semaine et pour Life le nombre serait de 7.193. Une preuve irréfutable que l’artiste est en progression.

Hamza, un artiste en mutation constante

On a connu Hamza dans ses titres Life et Vibes de l’album 1994 qui l’a révélé au grand public. À partir de ce moment, Hamza a su montrer à son public grandissant un univers qui lui est propre. On lui reconnaît ses punchlines, ses mélodies qui s’accordent parfois à la danse comme dans Juste une minute, et sa musique aux consonances proches du rap américain. On le retrouve ensuite dans les années 2017-2018 en collaboration alors qu’il s’impose dans le refrain Bae de Caballero et Jean Jass sur l’album Double Hélice 3. Il s’impose ensuite dans les deux projets du producteur Myth Syzer.

Mais c’est aussi dans des BO qu’il apparaît, comme avec son titre Je m’évade dans le film Tueurs et sa contribution dans la BO de Taxi avec son titre Cash. Hamza fait monter la sauce (mot qu’il utilise souvent dans ses chansons, alors qu’on l’entend souvent fredonner au début de ses chansons “Saucegod”) en attendant de sortir son premier album studio en 2019 : Paradise, un album extrêmement ambitieux doublé de riches collaborations. Alors qu’il confiait en 2019 dans les Inrockuptibles qu’il n’était pas à très à l’aise dans la manoeuvre promotionnelle, cet album s’affiche être un accomplissement certain de son style musical évolutif.

Ainsi, on reconnaît à Hamza un genre initiateur pour un défi qui reste réussi. Cet album 140 BPM 2, dont le titre fait référence aux 140 battements par minute adaptés à la drill, est prometteur pour l’avenir de la drill francophone.

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