Jean-Paul Gaultier, le show de la fin ?
C’est mercredi dernier, à travers une vidéo rétrospective postée sur Instagram, que Jean-Paul Gaultier a annoncé que son prochain défilé Haute Couture serait le dernier. C’est comme cela que l’enfant terrible de la mode fête ses 50 ans de carrière. Toutefois, il rassure ses admirateurs en annonçant que ce n’est pas la fin de Gaultier Paris, et qu’il a de « nouveaux concepts » pour continuer la haute couture. Le suspens est à son comble et les rumeurs se propagent déjà dans les rangs de la Fashion Week… L’idée de défilés virtuels est, entre autres, ressortie.
Jean- Paul Gaultier, un designer anti-codes
Lorsque l’on énonce son nom, la première chose à laquelle on pense est sans aucun doute la marinière. Sa muse ? La parisienne. Punk, rebelle, libre, telles sont les propriétés de la femme Gaultier. Un style fort qu’il a affirmé tout au long de sa carrière, notamment en invitant des femmes de caractère à défiler pour lui. L’actrice Laetitia Casta, la chanteuse rock Beth Ditto, la bimbo Nabilla ou encore Conchita Wurst figurent sur la liste de celles ayant défilé pour le célèbre Français. Jean-Paul Gaultier est celui qui dessine pour tous les corps, toutes les féminités, et le prochain défilé s’annonce lui aussi sous le signe d’une beauté inconventionnelle.
Jean Paul Gaultier, c’est aussi celui que l’on porte sur scène. Madonna ou plus récemment encore Matt Pokora ont choisi le designer pour dessiner leurs costumes de scène. C’est d’ailleurs grâce à Madonna que le bustier conique est devenu une pièce phare et célèbre de la maison Gaultier. Au cinéma, on a aussi pu apercevoir quelques pièces signées Gaultier. Dans Le cinquième élément de Luc Besson, on peut notamment reconnaître un costume sur l’actrice Milla Jovovich. Un body blanc cassé aux ouvertures féminines, inspiré par l’œuvre La colonne brisée de Frida Kahlo. Il n’est pas rare non plus de remarquer les créations de la Maison Gaultier sur les tapis rouges. La robe rayée en transparence que portait Rihanna en 2011 lors des Grammy Awards en est l’un des plus beaux exemples.
Un dernier défilé spectacle…
Un vrai show. C’est ce qu’il avait promis. La promesse semble avoir été tenue. Ce spectacle accompagné d’un orchestre, de danseurs et de célèbres chanteurs et chanteuses fût un réel succès. L’histoire qu’il raconte : celle de la maison Gaultier Paris. Le bal est ouvert par un cercueil, duquel sort la première mannequin. S’ensuivent des pièces posthumes comme pour dire adieu à ce qu’a été le travail de Jean-Paul Gaultier durant ces cinquante dernières années. Au fur et à mesure, les souvenirs et pièces phares défilent. Jupes pour homme, corsets à bonnets coniques, talons « crampons » de 1993, la marinière… Elles étaient toutes présentes et célébrées.
Gaultier, c’est aussi celui qui a insufflé l’idée de l’homme objet. Il est lui aussi apparu comme support au rayonnement de la femme, mais aussi chemise ouverte comme fraîchement déshabillé. Le tatouage, grande signature rock des défilés Gaultier, était également là, comme sur les bras des mannequins ou le torse de l’ancien footballeur Djibril Cissé.
…rempli de messages forts
Ce spectacle était aussi une ode à la France. Pays qu’il a fait rayonner dans le monde entier grâce à son travail. Drapeau bleu, blanc, rouge sur écrans géants et même robe tricolore portée par la Lilloise Iris Mittenaere, Miss Univers 2016. Suivi par un symbole mythique : la marinière. Marque de fabrique du créateur et profond cliché français, elle est apparue pailletée, transparente, en collants, en casquette mais aussi en épaulettes.
La femme. Sexy, rock, au fort caractère. C’est elle la vraie star de ce soir, et depuis toujours au cœur de cette maison de Haute Couture. Celles qui ont marqué l’Histoire comme Marilyn Monroe apparaîtront sur le dos des vestes, tandis que celles qui ont marqué Gaultier sont directement sur scène. Mylène Farmer, Dita Von Tees, Naomie Campbell, Béatrice Dalle et de nombreuses autres de ses muses ont défilé. Encore une fois, les pièces étaient portées par des corps et personnalités variées.
C’est après plus d’une heure de spectacle 100% Gaultier que les écrans géants ont laissé place aux coulisses, comme pour remercier les nombreux hommes et femmes de l’ombre. Signe d’un grand respect envers ceux que l’on a tendance à effacer. Enfin, l’apparition du créateur, père de la maison, sous le tonnerre d’applaudissements d’un public prestigieux. Cette apparition ne sera pas la dernière, car rappelons-le, ce n’est pas un départ en retraite. La suite au prochain défilé…