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La campagne des animalistes en quête de visibilité pour 2022 à l’Université de Lille

La campagne des animalistes en quête de visibilité pour 2022 à l’Université de Lille

Image de campagne d'Hélène Thouy du Parti animaliste

Hélène Thouy, avocate et candidate méconnue à la présidentielle 2022 était présente le 2 février dernier à l’Université de Lille sur le Campus Moulins. Représentante du parti animaliste, elle souhaite le faire sortir de l’anonymat et faire entendre ses convictions. La candidate était invitée par l’Association parlementaire des étudiants de Lille (APEL). 

Un peu plus de deux mois nous séparent du premier tour de la présidentielle quand commence la conférence d’Hélène Thouy. Le parti qui avait créé la surprise aux élections européennes 2019 en recueillant 2,2% des suffrages semble redevenu inconnu du grand public. Aujourd’hui, pour la première fois, les animalistes se présentent à la présidentielle. C’est devant l’amphithéâtre clairsemé de Lille 2 qu’Hélène Thouy présente son projet. Elle ne semble pas véritablement viser l’Élysée mais est plutôt en quête de visibilité.

Un parti atypique

Depuis 2016, date de création du parti, les militants se battent pour faire reconnaître les droits des animaux, selon eux trop ignorés par la classe politique. Le mouvement animaliste recèle plusieurs particularités. Ils sont connus pour leurs affiches emblématiques, qui mettent en avant des animaux domestiques comme des chiens ou des chats. D’ailleurs, l’un d’eux nous toise depuis la scène de l’amphitéâtre René Cassin. De plus, les animalistes refusent notamment de se situer à gauche ou à droite, considérant que “la cause animale dépasse les clivages politiques”. En 2021, 80% des sondés d’une étude YouGov se disaient “sensibles à la cause animale”. Reste à voir si cette préoccupation peut se transformer en vote, après qu’un sondage IFOP ait révélé que seuls 4% des répondants connaissent le nom de la candidate animaliste.

Une seule cause qui touche plusieurs domaines

Militer principalement pour les droits des animaux n’empêche pas Hélène Thouy d’évoquer de nombreux sujets, dans une ambiance studieuse de cours magistral. Elle liste par exemple les risques sanitaires posés par la consommation excessive de viande, avant de s’enflammer quand elle cite un rapport scientifique qui lie le risque de pandémie aux contacts accrus avec les animaux. A l’heure du Covid-19 et de la grippe aviaire, c’est un paramètre qu’il est difficile d’ignorer. Cette transition permet à l’avocate d’exposer un point central de son programme : interdire l’élevage intensif. En plus d’être la source de risques sanitaires, ceux-ci seraient “des usines à gaspiller de la nourriture”.

Cette proposition n’est pas la seule à satisfaire l’opinion publique. On retrouve aussi la volonté de créer un ministère de la Protection animale, ou encore d’interdire les animaux dans les cirques. Une mesure approuvée par plusieurs communes, comme à Lille depuis 2019. “On porte des revendications d’une majorité de citoyens”, affirme H. Thouy, ce qui la mène à critiquer le “décalage abyssal” entre la volonté des électeurs et l’action des figures politiques.

 On porte des revendications d’une majorité de citoyens – Hélène Thouy, candidate du parti animaliste à l’élection présidentielle.

Pour remédier à ce manque de représentativité, la candidate veut donner la parole aux citoyens et défend le référendum d’initiative citoyenne, qui serait un moyen de mieux représenter les Français. Si un certain nombre de votants signait une pétition sur un sujet donné, le Parlement aurait l’obligation d’en discuter, ou de laisser les électeurs décider par un référendum. 

Des élections déterminantes

Pour mettre en place toutes ses mesures, la candidate sait qu’il est important d’occuper l’espace politique, surtout en période d’élection présidentielle. Et si Hélène Thouy refuse toute alliance dans la course à l’Élysée, il pourrait en être autrement à l’avenir. Les animalistes n’excluent a priori aucune coalition à l’échelle locale, nous confie Virginie Chauchoy, déléguée du bureau Nord-Ouest du parti animaliste et future candidate aux législatives dans la deuxième circonscription du Nord. À l’heure où les organisations politiques semblent peiner à rassembler, le parti animaliste est au contraire sur une pente ascendante. Assez pour imposer ses thèmes lors de la présidentielle ?

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