La Croix-Rouge sensibilise sur la liberté de la presse en conflits armés
Mercredi 10 février à 18 heures se tiendra une visioconférence sur la « liberté de la presse en conflits armés » organisée par la Croix-Rouge française. En partenariat avec les Grandes écoles et l’Université de Lille, l’organisation entame une nouvelle fois son cycle annuel de conférences humanitaires. Mercredi, Coline Beytout, juriste en droit international humanitaire au sein de la Croix-Rouge, animera une conférence.
Ce mercredi, la Croix-Rouge française se penche sur un sujet d’actualité enflammé : la liberté d’expression. Et cela, plus spécialement là où l’intérêt de la faire taire préoccupe certains pays ébranlés par des guerres.
Depuis novembre, les manifestants lillois contre la loi sécurité globale insistent sur le caractère dangereux d’une loi qu’ils considèrent liberticide. Pour rappel, la loi « sécurité globale » a été adoptée le 24 novembre 2020 à l’Assemblée nationale. Son article 24 entend punir à « un an d’emprisonnement et à 45.000 euros d’amende » toute personne photographiant ou filmant un policier ou gendarme dans l’exercice de ses fonctions, s’il est « porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ». La loi n’a pas encore est passée en lecture au Sénat mais n’a pas encore été promulguée. En réaction à la présentation et à l’adoption de cette loi, de nombreuses manifestations ont vu le jour sur le territoire français. Une atmosphère de méfiance s’installe donc pour les fervents partisans de la liberté de la presse.
Or, il ne faut pas oublier que cette liberté s’étend au-delà des frontières. Malgré les restrictions de déplacement à l’étranger en temps de Covid, les journalistes de guerre continuent à exercer leur métier. Que ce soit au milieu du Sahel ou entre les ruines syriennes, ces reporters risquent chaque jour leur vie pour relayer des informations. En effet, selon la juridiction du droit international humaitaire, une situation de conflit rend plus urgent encore le besoin d’informer. Pourtant, en terrain sous forte tension, les droits des journalistes sont souvent violés. La Croix-Rouge a donc endosser le rôle du plaidoyer pour la défense de ces journalistes.
Toucher les étudiants Lillois
Toucher directement les étudiants lillois, voilà d’où vient la nécessité de traiter ce sujet qui est ouvert au grand public. Ceux-ci sont souvent considérés comme les futurs acteurs de la vie politique nationale et régionale. Il est important d’inclure les jeunes lillois au brulant débat sur un droit longtemps vu comme un fondement démocratique. L’intérêt est aussi partagé par les grandes écoles de l’enseignement supérieur de Lille. Entre elles, on compte le partenaire prestigieux de l’École Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ), Sciences po Lille et les universités publique et catholique de la capitale des Flandres. Ce n’est pas un hasard si les grandes enseignes pédagogiques de Lille s’associent à ces événements : l’actualité pousse à la réflexion de thématiques importantes comme la liberté de la presse. Ainsi, comment les journalistes sont-ils protégés juridiquement ? Au nom de quelles valeurs? De nouvelles conférences sur d’autres thèmes seront à l’affiche ces prochaines semaines. Il suffit de s’inscrire à l’avance sur la plateforme de l’association.
Au rendez-vous, c’est Coline Beytout, juriste en droit international humanitaire au sein de la Croix-Rouge qui s’exprimera sur le sujet « liberté de la presse en conflits armés ». Cette experte est titulaire d’une maîtrise en droit international et politique en plus d’un master en droit. l’intervention risque d’être pointue.
L’engagement social dans la vie d’un étudiant
Maria Bustamente-Vera, volontaire au pôle Droit International Humanitaire de la Croix-Rouge de Lille, nous explique : « la Croix-Rouge française met en action son mandat de diffusion et de promotion des valeurs humanitaires ». Elle souligne l’importance de la présence des jeunes aux conférences. Un cycle de conférences est donc un bon moyen d’apporter de la visibilité à l’association et de recruter davantage de jeunes. L’équipe de la Croix-Rouge est également consciente que les étudiants lillois se penchent de plus en plus sur le bénévolat et le nombre de leurs dispositifs favorisant l’engagement associatif se multiplient.
Pour les étudiants, se porter bénévole dans une association telle que la Croix-Rouge semble être un véritable échappatoire d’un quotidien qui manque de lien social. Il est cependant difficile pour un étudiant en temps de pandémie de se concentrer sur l’engagement social. En effet, pour beaucoup, la majorité des cours se déroulent à distance depuis octobre dernier. L’impact psychologique de l’incertitude des conditions futures à l’université et l’absence de lien social est indéniablement important. Mais voilà que le lien social se rétablit lorsque qu’un jeune vient accompagner scolairement un enfant en difficulté. La Croix-rouge, parmi d’autres associations, cherche en particulier des étudiants pour soutenir ce type de service.
Mais finalement, au-delà de l’engagement social, la simple participation aux conférences renforce la stimulation intellectuelle d’un étudiant qui peut se sentir à l’écart de la réflexion humanitaire. « La mission de la Croix-Rouge est donc de diffuser ces principes et valeurs auprès du grand public, et notre panel de participants est à l’image de cela », ajoute M. Bustamente-Vera.