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Une rentrée politique sous Covid pour Martine Aubry

Une rentrée politique sous Covid pour Martine Aubry

Martine Aubry

Nouvelle gouvernance et sécurité sanitaire, tels étaient les deux grands axes de la conférence de presse de Martine Aubry, organisée pour son énième rentrée politique. Ce vendredi après-midi, dans la grande salle de l’Hôtel de ville de Lille et sous l’œil des caméras, on y parlait écologie, économie, sécurité et… Covid.

“Je ne reviendrai pas sur les élections largement commentées”, lance la maire socialiste en écho à sa courte victoire contestée par ses opposants verts et marcheurs, jurant de faire de même avec l’actualité politique marseillaise. Le ton est donné. À ses côtés, son bras droit Audrey Linkenheld, ses premiers adjoints ainsi que les maires des communes associées Lomme et Hellemmes.

Une nouvelle gouvernance centrée sur la relance économique

Après avoir dressé le bilan de ce début de mandat 100% socialiste, Martine Aubry annonce une petite réforme en interne : le règlement intérieur du conseil municipal sera révisé en décembre, autorisant la réduction de 30% des indemnités pour trois élus municipaux absents lors du dernier mandat.

Continuons sur les nouveautés. D’ici le mois de mars, un Haut Conseil pour le climat devrait voir le jour. L’objectif ? Faire de Lille une ville “bas carbone”. L’équipe municipale mise aussi sur son plan de relance pour investir massivement et proprement. Les mobilités douces seront ainsi mises à l’honneur avec la création d’une Maison des mobilités, le développement de nouvelles pistes cyclables et l’instauration, notamment, d’un code de la rue. De plus, 20.000 arbres devraient être plantés durant le mandat, les dernières cours d’école bétonnées devraient bientôt ne plus l’être, le jardin des plantes de Lille Sud sera revalorisé, des espaces de verdures seront créés et la Citadelle ainsi que l’Avenue du Peuple Belge pourront être remises en eau et/ou revégétalisées. Martine Aubry a même évoqué la possibilité d’organiser un référendum pour décider du sort de cette avenue du quartier du Vieux-Lille.

“De la démocratie participative à la participation citoyenne” – Martine Aubry, maire de Lille.

La socialiste veut passer à la vitesse supérieure en matière de démocratie. Au programme : des référendums mais aussi de simples consultations des riverains sur l’avenir de plusieurs rues, dont la rue Solférino et la rue du Molinel. Avec l’aide de France Connect la maire veut également tester de nouvelles formes de participation, plutôt numériques, l’ère post-confinement n’étant pas propice aux déplacements des Lillois aux urnes.

Mais on l’aura compris, la priorité des priorités reste la reprise de la machine économique en comptant sur “une aide maximale de l’État”. La braderie improvisée était un premier coup de pouce aux commerçants et restaurateurs de la ville qu’elle félicite.

Côté sécurité, la dame des Flandres ressert la vis sans compter sur les promesses de Gérald Darmanin. “C’est un homme habile qui sait communiquer mais j’aimerais qu’il agisse”, a-t-elle lancé, avant d’enfoncer le clou et de rajouter : “l’État ne fait pas ce qu’il a à faire”, en faisant référence aux 60 postes de policiers promis par le ministre de l’Intérieur. Selon elle, si on retranche les départs annuels habituels des policiers, il n’y aurait en fait que “seize créations nettes”. Et pour couronner le tout, de nombreux agents sont envoyés à Roubaix et Tourcoing, laissant Lille avec “moins de policiers en cette rentrée qu’avant l’été”. Martine Aubry déplore aussi “l’arrivée de beaucoup de dealers à Lille”. Pour remédier à cela, la municipalité compte embaucher d’elle-même 50 policiers sur le mandat, dont 25 cette année. Comme prévu, un nouvel hôtel de police municipal ouvrira prochainement. Il sera équipé pour superviser les 50 nouvelles caméras qui seront installées dans plusieurs zones de la ville, dont le secteur Masséna-Solférino et la rue de Béthune.

Martine Aubry
Martine Aubry le 25 septembre 2020 pour sa rentrée politique, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville. © Célia Consolini / Pépère News

“Pas de reconfinement !”

Aujourd’hui ce sont 20% des Lillois testés qui sont positifs à la Covid, a indiqué la maire vendredi. Le taux d’incidence, lui, atteint 369 cas pour 100.000 personnes malades, contre 302 sur l’ensemble de la métropole. Au téléphone avec le ministre de la Santé Olivier Véran, Martine Aubry lui a demandé d’agir afin d’éviter un reconfinement, au risque de tout faire exploser.

“Nous travaillons main dans la main avec le préfet, en concertation. Avec le gouvernement, c’est plutôt de l’information”, a-t-elle lâché avant d’énumérer chacune de ses victoires et compromis face à la préfecture. Les forains, en acceptant le respect d’un protocole strict, ont pu s’installer malgré la situation sanitaire, et quelques événements ont pu ou pourront se tenir comme Solid’Art ou le festival CinéComédies. Sur la question des bars et restaurants, “le préfet voulait [les] fermer sur les trois jours de la braderie des commerçants. Les bars n’ont finalement fermé qu’à minuit le samedi.”

“Il faut sanctionner ceux qui ne respectent pas pour laisser les autres vivre” – Martine Aubry.

M. Aubry l’a martelé, elle fera tout pour ne pas punir l’ensemble de la population du fait d’un relâchement d’une minorité. Contraindre les gérants de bars à fermer leurs établissements à 22 heures est une “ineptie”, a-t-elle déploré, exprimant son grand désaccord avec le préfet Michel Lalande. 490 PV ont tout de même été dressé par la police municipale pour non-respect des consignes sanitaires et “54 dossiers ont été transmis pour des fermetures administratives. Mais aujourd’hui, seules 17 sont engagées, et seulement cinq ont été prononcées.”

Accueil des migrants, 5G à Lille… des questions tranchées

Avant de conclure son speech de rentrée, Martine Aubry a souhaité réaffirmer plusieurs de ses positions. “Je souhaite qu’on accueille des réfugiés. Nous pouvons accueillir comme nous le faisons depuis 2015”. En septembre 2019, Lille avait déjà accueilli 26 migrants sauvés en Méditerranée par l’Ocean Viking.

Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine“. C’est la phrase polémique qu’avait lâchée le président Macron devant les représentants de la French Tech à l’Elysée. Mais Lille sera-t-elle du côté des Amish pour la mise en place de la 5G ? C’est à cette question posée par un journaliste avec humour que la maire socialiste affirme que la 5G à Lille, “il n’en est pas question”.

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