L’accorderie de Lille, l’échange de service autrement
Le samedi 30 octobre, l’accorderie de Lille organisait une nouvelle donnerie. Mis à disposition de chacun : vêtements, jouets, mobilier et bien plus encore ! Le Pépère s’y est rendu et vous raconte de quoi il s’agit.
Le concept de l’accorderie, basé sur des échanges de services solidaires, propose aussi des activités ponctuelles. La donnerie en fait partie. Lors de ces journées spéciales, l’accorderie étale tous les dons qu’elle a reçus. On y trouve des objets de toutes sortes que chacun peut venir piocher sans contrepartie.
Solidarité et inclusion sont les maîtres-mots
C’est dans le petit local de l’accorderie en face du square Ravel-Debussy à Fives que le rendez-vous est donné. À l’intérieur (samedi pluvieux oblige), la convivialité se ressent derrière les sourires masqués des accordeurs. Tout autour de ces derniers se trouvent des dizaines de tas d’objets destinés à être donnés. Les vêtements, en énorme quantité, ont fait disparaître la table centrale ; les meubles et les livres, posés sur le côté, attendent que quelqu’un leur donne une nouvelle vie. Les visiteurs, sont venus nombreux comme le confie Najia. Accordeuse et fine couturière, elle est venue aider à tenir la donnerie. Le temps qu’elle consacre à l’association ce jour-là sera reporté sur son compte-temps. Ainsi, elle pourra à son tour recevoir de nouveaux services.
Isabelle, accordeuse elle aussi, est venue donner un coup de main pour la donnerie : »Comme j’ai besoin qu’on m’aide pour des gros travaux, moi je tiens l’accorderie et cela va créditer mon compte-temps de cinq heures ». En plus, lorsqu’elle aura tout rangé, Isabelle repartira avec les petites bricoles qui lui ont tapé dans l’œil, s’inscrivant ainsi dans la démarche de l’accorderie : je donne et je reçois.
Le temps comme monnaie d’échange
L’accorderie, comme c’est écrit sur son site, a pour mission de créer un système d’échange de services. Ces services sont divers : de la couture au bricolage en passant par de l’aide scolaire, et rien n’empêche d’en proposer de nouveaux. Le prix à payer pour ces services ne se compte pas en euros mais en heures. Une heure de service rendu est égale à une heure de service reçu.
Mais alors, comment ça marche ? Dès l’inscription, le compte-temps, qui agit comme un compte en banque, est crédité de quinze heures. À partir de là, vous pouvez faire des demandes de services sur le site de l’accorderie. En contrepartie, vous allez devoir aussi proposer au moins un service.
Lorsque l’on s’est entendu avec un autre accordeur pour un échange de services, les deux partis inscrivent sur un « chèque-temps » la durée du service rendu et les accordeurs concernés. Ainsi, la transaction sera enregistrée et les compte-temps actualisés.