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L’athlétisme à l’heure du confinement #1: Faux départ pour les Jeux olympiques

L’athlétisme à l’heure du confinement #1: Faux départ pour les Jeux olympiques

Interviewé il y a quelques mois sur sa préparation des Jeux olympiques, c’est aujourd’hui confiné et face à un calendrier sportif bouleversé que l’athlète malien, Fodé Sissoko, se livre au Pépère.

Pépère News : Le comité international olympique (CIO) a annoncé le report des Jeux olympiques du 23 juillet au 8 août 2021. Comment avez-vous réagi face à cette annonce alors que vous étiez d’ores et déjà qualifié ?

Fodé Sissoko : Je pense que c’est une bonne décision. La Commission des athlètes [qui représente les athlètes au sein du Comité olympique international, ndlr] nous avait consultés avant pour recueillir nos avis. C’est vrai qu’avec le confinement et les conditions actuelles d’entraînement, la plupart des athlètes étaient plutôt favorables au report. Celui-ci était prévisible, c’est une question de santé, l’épidémie a touché tout le monde et toutes les autres compétitions sont aussi décalées. Cela nous permet aussi d’avoir plus de temps pour préparer les Jeux, sachant que tous les athlètes qualifiés le restent. La situation était vraiment stressante : être confiné alors que les JO étaient maintenus en juillet. Maintenant, je suis soulagé.

PN : Qu’est-ce que cela change pour vous ? Comment continuez-vous les entraînements lors de cette période de confinement ?

FS : On est tous confronté à la même situation. Il n’y a pas de « passe droit » pour les athlètes de haut-niveau. J’ai diminué un peu le volume d’entraînement et tous les jours mon coach m’envoie des séances à faire à la maison. On essaie de s’adapter au mieux pour tenter de rester en forme, se maintenir et ne pas trop perdre. Avant l’annonce du report des JO, je sortais quotidiennement avec l’attestation, bien sûr, et en prenant mes précautions. Depuis, j’ai diminué les séance à l’extérieur à deux, trois fois par semaine, je fais la majeure partie à l’intérieur.

PN : Au mois de février, vous nous disiez faire l’impasse sur la saison hivernale pour vous consacrer à la saison estivale. Comment vivez-vous ce revirement de situation ?

FS : Si j’avais su que ça se passerait comme ça, je n’aurais pas fait l’impasse. Je ne peux pas dire que je regrette, ce sont des choses qui arrivent. On fait avec. Je ne sais pas s’il va y avoir des compétitions mais c’est sûr que j’aurai aimé courir cet été.

PN : À un tel niveau, existe-t-il des protocoles d’accompagnement des sportifs ?

FS : Oui, je suis suivi par ma fédération qui prend régulièrement de mes nouvelles concernant ma préparation. Le Comité olympique international a décidé de prolonger nos bourses jusqu’en 2021 et je reçois des mails d’information de la Commission des athlètes qui défend nos intérêts au sein du CIO.

 

Fodé Sissoko lors d’une séance à son domicile.
Crédit photo : Fodé Sissoko

PN : Quel regard portez-vous sur la suite de la saison, est-elle déjà orientée vers les Jeux de 2021 ?

FS : Cette année la saison est finie pour moi. La préparation pour les Jeux commence dès maintenant. Je ne ferai donc aucun meeting cet été.

PN : Y aura-t-il d’autres échéances que les Jeux l’année prochaine ?

FS : De gros événements ont été décalés en 2021 comme les  Championnats de monde en salle, les Championnats d’Afrique et les JO. A cela s’ajoutent les Jeux de la Francophonie, déjà prévus à cette date. Une année chargée s’annonce et cette fois-ci je ne ferai pas d’impasse sur ma saison hivernale.

PN : Comment gérez-vous personnellement le confinement ? Gardez-vous la motivation pour vous entraîner ?

FS : C’est assez compliqué. Je passe la majeure partie de mon temps devant mon téléphone, je joue à la console, je regarde des films et des séries. J’attends avec impatience la prochaine saison de la “La Casa de Papel” qui sort prochainement (rires). Sinon à part ça, je ne fais rien de particulier. Je me lève vers 13h30, c’est devenu une habitude, je me couche très tard. Cela reste compliqué de se motiver quand on est seul. Mais on se lance des défis avec mes amis. Par exemple, j’ai un ami à Dakar, spécialiste du 400 mètres haies, qui m’a lancé récemment le défi de faire 50 pompes (rires).

PN : Votre famille vit au Mali, comment se passe cette période de pandémie dans le pays ? Êtes-vous inquiet pour eux ?

FS : Je m’inquiète beaucoup pour mon pays et ma famille, parce que le Mali est un pays pauvre et donc faiblement équipé au niveau sanitaire. Il y a de plus en plus de cas. Quelques mesures, comme le couvre-feu à partir de 21 heures, ont été prises mais cela reste insuffisant. Il faut sensibiliser la population aux mesures sanitaires : se laver les mains au savon et éviter les regroupements. C’est compliqué pour un pays comme le Mali de faire face à une telle situation.
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