Le camaïeu de la gauche verte mise sur le social pour les départementales
Ce 15 avril, les candidats unis de la gauche écologiste ont réuni la presse afin d’exposer leur programme pour les prochaines élections départementales. Les candidates et candidats de plusieurs cantons étaient présents dans le but de se présenter et de détailler les mesures majoritairement sociales et écologiques qu’ils prévoient de mettre en place en cas de victoire.
Une conférence de presse du pôle écologiste se tenait hier à Lille dans le but d’exposer leur programme à l’approche des élections départementales. Étaient présents Europe Écologie les Verts, Génération.s et Génération Écologie, mélange de partis écologistes et partis de gauche. Entre considérations sociales et préoccupations environnementales, les Verts proposent une liste de mesures pour changer le Nord.
Les Verts virent au rouge de l’urgence
Si les Verts propulsent la question climatique sur la scène politique depuis quelque temps, la Covid devient l’argument ultime pour achever de rallier l’électorat à la cause environnementale. C’est devant le SDIS de Lille qu’ils ont donné rendez-vous à la presse pour proclamer une déclaration d’urgence sociale et climatique. Le choix d’un Centre d’Incendie et de Secours comme lieu de rassemblement n’est pas anodin. Il symbolise à la fois l’urgence quotidienne, et la « politique néfaste du président de droite Jean-René Lecerf [actuel président du conseil départemental du Nord] et de son équipe durant le mandat« .
Tour à tour, les candidates et candidats aux départementales ont défilé en scandant « Il y a urgence!« . L’urgence, selon eux, réside dans la nécessité d’agir contre la crise économique et sociale qui sévit dans le Nord, exacerbée par la pandémie de Covid-19. Mais ce n’est pas leur seul objectif. La volonté d’enclencher sans délais une transition écologique effective dans un but de préservation de nos conditions de vie, aussi bien que le désir de protéger les plus fragiles en préservant le « vivant, humain, végétal ou animal« , sont au cœur du discours. Le caractère pressant de cette transition est de nouveau justifié par le contexte pandémique. « Il n’y a pas de justice climatique sans justice sociale« . Cette devise, répétée en boucle par les écologistes depuis leur campagne des municipales, pose clairement les deux piliers de leur politique.
Des mesures de gauche pour changer le Nord
À la Voisinerie de Wazemmes, lieu choisi pour sa convivialité, les candidats des cantons de Lille 3, Lille 4, Lille 5 et Lille 6 ont pu se présenter et s’exprimer sur leur programme de campagne dans une ambiance détendue. C’est une liste parfaitement paritaire et aux profils variés, aussi bien en matière d’âge que d’origines professionnelles, qu’ils présentent aux élections départementales du 20 et 27 juin 2021.
Protéger les plus fragiles, prendre soin de notre avenir, transformer notre territoire : telles sont les lignes directrices du programme. Entre l’expérimentation d’un revenu universel d’existence pour les 16/25 ans, le vote d’un budget climatique ou encore la relance d’un plan massif de réhabilitation de logements, les propositions ne manquent pas. Cependant, les réponses parfois généralistes des candidats sur les questions relatives à la jeunesse inquiètent. Qu’ont-ils réellement à nous proposer?
Les jeunes auront-ils des raisons de franchir l’isoloir ?
« Les jeunes sont une de nos priorités », affirme Céline Scavennec, candidate du canton de Lille 3. Protéger les plus fragiles est l’objectif. Pour cela, les candidats de l’union de la gauche souhaitent expérimenter le revenu universel d’existence pour les 16/25 ans. Autrement dit, une aide financière et un accompagnement d’insertion professionnelle pour les jeunes qui sont les « oubliés de la crise et de sa gestion par les représentants départementaux de droite ». Jules Coutureau et Olivier Loubès, candidats suppléants, âgés de 18 et 21 ans, vantent une campagne jeune, qui se veut représentative des étudiants. Les candidats et candidates espèrent attirer les 18-25 ans dans les urnes en proposant des mesures contre la précarité menstruelle et la mixité sociale.
Cela va-t-il suffire pour intéresser les Lillois sachant que les départementales, dans l’ombre des régionales, sont réputées pour leur faible taux de participation ? Simon Jamelin, candidat titulaire du Canton de Lille 3, insiste sur les « responsabilités locales non négligeables des élus départementaux ». Il accuse la majorité de Jean René Lecerf qui n’invitait pas suffisamment les habitants à prendre position dans les urnes, à affirmer leurs opinions et participer aux décisions qui régissent pourtant leur quotidien. Les candidats souhaitent que « Lille contribue à faire basculer le département à gauche en ayant des élus écologistes ». Pour accomplir leur mission ils assument vouloir prendre le contre-pied des élus actuels en faisant du bruit, en invitant les électeurs aux urnes, en leur permettant de s’exprimer et de participer aux prises de décisions.
“Il faut que Lille contribue à faire basculer le département à gauche en ayant des élus écologistes” – Simon Jamelin, candidat titulaire du Canton de Lille 3
Simon Jamelin poursuit en insistant sur l’innovation de cette campagne menée par des jeunes, des comédiens, des créateurs. Cette pluralité de profil permet « à chacun de s’y retrouver ». Les écologistes ont décidé de mener une campagne de terrain, pas question de se limiter au numérique, trop restreint.
Critiques de l’opposition et indignation d’un bilan qu’ils jugent mauvais et dédaigneux vis-à-vis des jeunes, les nouveaux visages de l’union de la gauche souhaitent prouver qu’ils peuvent faire mieux que la majorité de droite. Leur objectif : protéger et sécuriser les plus fragiles. La jeunesse est en tête d’affiche mais est-ce suffisant ? L’expérimentation du RSA pour tous les jeunes est-elle l’ultime solution pour une jeunesse affaiblie par la crise ? Les mesures proposées ont encore tout à prouver.