Le Jardin Électronique, voyage au Pays des Merveilles
Un Jardin Électronique ? Qu’est-ce que c’est que cet événement encore ? Un forum de nouvelles technologies ? Pas du tout ; le Jardin Électronique c’est LE rendez-vous électro gratuit du Nord. Pour sa 6ème édition, le Pépère News a décidé d’y faire un petit tour pour vous. Et comme on n’a pas été déçu, on vous partage cette expérience.
Cela fait déjà six années que le festival Le Jardin Électronique fait vibrer le cœur des Lillois au Jardin des Plantes dans le quartier de Moulins. Cette 6ème édition a encore une fois été un vrai succès avec plus de 30 000 personnes accueillies sur les quatre jours de programmation. Du 5 au 8 septembre la scène électro a accueilli une trentaine d’artistes qui ont oscillé entre house, acid techno, retro, psytrance, drum’n’bass et electro groove. Même sans s’y connaître beaucoup dans ce style musical, l’ambiance générale était tellement bonne qu’il aura suffi seulement de quelques notes pour se mettre dans le bon mood et profiter.
Le thème de cette année était tout particulièrement bien choisi : Alice au pays des merveilles. Comme Alice, on a penché notre tête curieuse vers le Jardin sans réellement savoir ce qui nous attendait là-bas, pour au final se retrouver dans un univers nouveau, étrange et pourtant si entraînant.
Un festival qui aurait pu ne jamais exister
Pourtant, ça n’a pas toujours été tout rose pour le Jardin, puisqu’il a failli ne jamais voir le jour. Au début, le Jardin était juste un rassemblement de potes qui mettaient l’ambiance dans les cafés-concerts, les clubs ou encore au marché de Wazemmes et à la Braderie, pas toujours de manière légale. Comme l’explique Jean-Baptiste Revillion, l’instigateur du festival, le projet avait été rejeté 3 fois par la mairie de Lille à cause du manque de financement, de lieux proposés et pour des raisons de sécurité. Suite à tous ces refus, Jean-Baptiste a pris sur lui et a construit un projet béton à base de motivation et de recherches.
Comment trouver un financement ? Avec des tartes au maroilles maison vendues par centaines. Toujours pas de lieu ? C’est simple, le jardin des plantes de Lille commence à se faire oublier de ses habitants, il n’y a qu’à organiser l’événement là-bas pour lui faire un peu de pub. De plus, les habitants du quartier pourront également prendre part à l’événement. Avec ses arguments Jean-Baptiste a réussi à convaincre la mairie, les sponsors et surtout le public: “Le but, c’était de créer un festival pour les personnes qui ne peuvent pas participer à ceux qui se déroulent l’été.“
“Impossible sans les gens”
Depuis 2014, sa réussite a trouvé un bel engouement, puisque le festival ne serait pas réalisable sans le public : 2% des revenus viennent des sponsors, tout le reste vient des consommations du bar du festival. C’est donc la bière coulant à flots et le bon vieil esprit festif du Nord qui fait fonctionner le Jardin. C’est aussi et surtout grâce aux bénévoles qui donnent de leur temps tout au long des quatre jours pour servir, toujours dans la bonne humeur, les festivaliers éméchés. Mahaut et Cécile se sont directement proposées comme bénévoles en entendant parler du festival : “Pendant trois heures, tu sers des bières et pendant trois heures tu profites de ton festival, tu rencontres des gens. J’ai même appris à changer un fût de bière !“.
Elles pensent toutes deux recommencer l’année prochaine car l’ambiance du Jardin les a conquises : “C’est un festival où il n’y a pas tant de gens, donc on n’est pas entassés, on peut respirer, ce n’est pas la même ambiance malsaine comme en boîte. En plus c’est une belle manière de mettre la musique électro en avant, chose qu’il manque énormément à Lille. J’écoute pas du tout d’électro chez moi, mais dans le contexte du festival, je peux que kiffer“.
Des artistes qui envoient du lourd
Cette année la programmation comptait 25 artistes, parmi lesquels Laura Zamrowski, B2B Sonia Haze ou encore Pawlowski. Tous ont été soigneusement sélectionnés par les organisateurs parmi 80 candidatures, après avoir été repérés dans des bars musicaux et à travers tout un réseau de soirée. Chacun a son propre style, ce qui permet une diversité amenant à traiter l’électro de manière large. Le festival leur permet de faire connaître au grand public leurs sons. Par le passé, la scène de Lille a servi de tremplin à certains artistes des années précédentes qui ont ensuite pu faire des premières parties au Main Square notamment.
Un festival plein d’initiatives
La beauté du Jardin se fait aussi par ses idées novatrices et ses engagements. Tout d’abord, il surfe sur la vague écolo en mettant en avant le “zéro déchets” à l’aide d’éco-cups et de mini-cendriers distribués gratuitement à l’entrée. Une autre idée innovante a beaucoup plu aux festivaliers : à chaque fois qu’une cup est remplie de mégots, elle est aussitôt remplacée gratuitement par une cup de bière. Résultat, pas moyen de mettre la main sur un mégot par terre : une véritable réussite. Le seul point négatif qu’ont soulevé Clélia et Maïlis, participantes dès les premières heures du festival, c’est le système des tickets pour les consommations : “Je trouve que c’est dommage de devoir imprimer ses billets chez soi, d’utiliser du papier pour ça, surtout qu’on en a généralement beaucoup. Il serait peut-être intéressant d’avoir une application pour minimiser les dépenses papiers.”
Le festival a pour objectif de s’étendre avec le temps. Le phénomène a déjà commencé cette année puisqu’un nouveau lieu a été réservé pour l’événement : la Gare Saint-Sauveur, qui a proposé principalement des sets house et qui a accueilli plus de 4000 personnes. Le rêve serait de pouvoir grandir à la manière du Main Square et de pouvoir atteindre un public encore plus important. En tout cas c’est ce que l’on souhaite aux organisateurs, et on sera au rendez-vous pour la prochaine édition ! D’autant plus si c’est gratuit…
Avec Mossane Faye.