Le nouveau Hunger Games vaut-il la peine d’être lu ?
Si vous êtes des fans inconditionnels de la saga Hunger Games écrite par Suzanne Collins, vous n’êtes sûrement pas passés à côté de la sortie de son nouveau roman, La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur. Ce préquel retrace le parcours d’un personnage bien connu des amoureux de la saga à succès : Coriolanus Snow, avant qu’il ne devienne le Président tyrannique de Panem et ennemi de Katniss Everdeen. Une adaptation cinématographique à gros budget est déjà prévue pour le livre.
Dans ce nouveau roman qui se déroule six décennies avant la trilogie originelle, la nation de Panem se reconstruit douloureusement après la guerre qui a opposé les treize districts au Capitole. Coriolanus Snow, jeune homme ambitieux et manipulateur, tente de se faire une place parmi les meilleurs élèves de l’Académie, école d’élite, afin de poursuivre de brillantes études, tout en cachant au monde que le riche empire des Snow s’est effondré avec la guerre. Les Hunger Games, jeux macabres voyant s’affronter des garçons et filles de chaque district – les tributs – existent alors depuis dix ans. Ils sont encore loin du show télévisé que l’on connait. Cette année, chaque tribut se voit attribuer un mentor, élève de l’Académie. Coriolanus est donc chargé d’accompagner Lucy Gray Baird, jeune fille du district 12, vers la victoire ou la mort. Une histoire d’amour va naître entre eux.
Les racines du mal
Qui n’a jamais rêvé d’en apprendre plus sur la jeunesse du mystérieux Président ? Qu’est-ce qui a fait de Coriolanus Snow le cruel dictateur que l’on connait ? D’où vient cette haine teintée de fascination qu’il éprouve envers Katniss ? Si le livre nous peint un Coriolanus déjà manipulateur et déterminé, c’est son histoire d’amour tragique avec Lucy Gray Baird qui achève de le transformer. On comprend rapidement que les passions que Katniss Everdeen suscitent chez lui font écho à ses sentiments envers Lucy Gray. Malheureusement, sa relation avec cette dernière se détériore progressivement, en même temps que ses valeurs morales le poussent vers le mal.
Le mal est d’ailleurs un thème récurrent tout au long du livre, avec la question de la nature de l’homme. Coriolanus, qui au départ semble penser que l’homme n’est pas nécessairement mauvais, finit par défendre l’idée que notre nature serait “intrinsèquement violente”. Inspirée des théories des Lumières, l’idée qu’il développe est que les Hunger Games, dans lesquels des jeunes sont livrés à eux-mêmes sans autorité supérieure, ne seraient que le reflet de “l’humanité dans sa plus simple expression”. Cette théorie permet alors à Coriolanus de justifier le mal et l’oppression exercés par le Capitole : “À quelle forme de contrat social faut-il souscrire pour survivre ?”
Un plaisir… pour les amoureux de la trilogie
Le roman se lit très facilement, notamment pour les fans d’Hunger Games qui prendront plaisir à replonger dans l’univers de Panem. De nombreux clins d’œil sont d’ailleurs faits à la saga originelle. Ainsi, on retrouve des patronymes familiers ou encore des références au geai moqueur. La musique a également une place très importante dans le roman, Lucy Gray Baird étant chanteuse. On découvre l’origine des chansons que Katniss reprend tout au long de la série, comme l’Arbre du Pendu, et on en apprend de nouvelles.
La Ballade du serpent et de l’oiseau moqueur est un livre abordable, même pour ceux qui n’ont pas lu la trilogie initiale. L’univers est toujours aussi captivant et le livre comporte de nombreux rebondissements. Seul bémol, il manque un moment fort dans l’histoire, et la relation que Coriolanus entretient avec Lucy Gray manque de surprises. Coriolanus est d’ailleurs un personnage bien moins passionnant que Katniss Everdeen, héroïne de la saga d’origine.