Plan de sobriété énergétique 2022 dans la MEL, quelles mesures ?
La ville de Lille se mobilise pour mettre en place un plan de sobriété énergétique efficace en 2022, face à la hausse du prix du gaz liée à la guerre en Ukraine, et la prise de conscience écologique grandissante dans le monde. Le Pépère News s’est rendu à la conférence de presse de la MEL et vous raconte.
Rendez-vous à la Maison de l’Habitat Durable pour évoquer le plan de sobriété énergétique de la MEL. Un lieu qui n’est en rien anodin. Cet espace est dédié aux solutions environnementales : les habitants de la MEL sont conseillés au niveau architectural et juridique pour trouver des alternatives aux habitudes énergivores du quotidien.
La salle est comble, le silence s’installe progressivement et la première adjointe à la mairie de Lille, Audrey Linkenheld, entame la présentation des mesures mises en œuvre pour économiser de l’énergie.
Des mesures conjoncturelles
La première adjointe commence par rappeler que la mairie de Lille agit déjà depuis 20 ans pour réduire ses dépenses énergétiques. “Nous n’avons pas attendu le contexte géopolitique exceptionnel dans lequel nous nous trouvons pour agir face à l’urgence climatique” , indique Audrey Linkenheld. Elle met en avant les mesures déployées par la ville depuis des années et les résultats efficaces qu’elles ont entraînés. “Nos moyens d’actions sont déjà déployés depuis longtemps. Le mot sobriété est dans toutes les bouches en ce moment mais nous ne sommes pas en retard. Notre consommation d’énergie a baissé de 20% depuis 2004”, rassure la première adjointe.
À Lille, ns sommes engagés dep longtemps ds les économies d’énergie. Présentation par A.Linkenheld du plan lillois de #sobrieteEnergetique. Objectifs : consommer encore moins & mieux,susciter l’engagement de ts, en ne pénalisant pas les + modestes ds l’accès aux services publics! pic.twitter.com/iyV503UhO3
— Martine Aubry (@MartineAubry) September 8, 2022
Cela demeure cependant insuffisant et des mesures supplémentaires doivent être mises en œuvre. Selon les objectifs fixés par la Première ministre Élisabeth Borne, il faudrait une baisse de 10% d’énergie à l’horizon 2024. Le plan de sobriété lillois devrait permettre une diminution de 7% de l’ensemble des consommations annuelles d’énergie de la ville en 2023, et atteindre l’objectif en 2024. Cela représenterait une économie de plus de 7 millions de kWh, soit 1 million d’euros. Des mesures drastiques pour répondre rapidement à l’urgence climatique et économique.
Des conséquences visibles qui résultent de choix municipaux
Audrey Linkenheld insiste sur les très bons résultats obtenus par la mairie de Lille depuis de nombreuses années : elle affirme que la consommation d’énergie des éclairages publics a diminué de 50% depuis 2014. Les émissions de gaz à effet de serre ont également été restreintes de 16%, un chiffre non négligeable compte tenu du réchauffement climatique.
Ces mesures viennent s’ajouter aux objectifs du Plan lillois pour le climat 2021. Son but est de réduire de 45% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de 16% les consommations énergétiques. La première adjointe explique que ces mesures sont “une brique parmi la construction du plan climat lillois. Elles peuvent être réversibles mais l’objectif est de les inscrire sur le long terme”.
Pour ce faire, des choix ont été opérés. Audrey Linkenheld souligne que “le raisonnement de la mairie de Lille s’est fait afin d’éviter de réduire la qualité du service public. Il faut limiter les impacts sur la population et notamment sur les plus fragiles”. Ainsi, la mairie a distingué les activités qui relèvent des loisirs et celles des besoins vitaux. Par exemple, plus de 45% des bâtiments municipaux sont chauffés grâce au réseau de chaleur urbain, qui dépend d’énergies renouvelables. Un taux qui devrait s’accroître dans les années à venir. De même, la température des crèches ainsi que des EHPAD ne sera pas baissée pour les préserver du froid.
Les dispositifs qui évoluent suite au plan de sobriété énergétique
Le plan de sobriété énergétique 2022 est composé de 18 mesures. L’une d’entre elles est de couper l’eau des fontaines de la place de la République ainsi que celle de la Grand’Place. Audrey Linkenheld explique que ces deux fontaines sont extrêmement énergivores : elles consomment par an environ 463.000 kWh contre 177.000kWh par an pour les éclairages publics.
De plus, pour réduire la consommation énergétique de la ville, les bâtiments publics ne sont plus éclairés depuis le 5 septembre (sauf ceux situés sur la Grand’Place et place de l’Opéra) et des discussions sont en cours concernant les illuminations de Noël. Celles-ci “ne seront pas annulées mais sûrement raccourcies”, annonce la première adjointe.
De même, la température des piscines municipales va être réduite à 26°C, celle des musées à 18°C et celle des salles de sport à 14°C. Par ailleurs, la barre des 19°C ne doit pas être dépassée dans les bureaux municipaux. Enfin, la patinoire de Lille Neige ne sera pas reconduite. Concernant la serre équatoriale, le chauffage va progressivement être coupé et les plantes vont être déplacées.
Audrey Linkenheld conclut donc son propos en insistant que “la responsabilité de chacun est attendue”. Elle ajoute en souriant qu’il “faudra prévoir de s’habiller chaudement cet hiver”.