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“Sport Unlimitech” à Lille pour penser le sport de demain

“Sport Unlimitech” à Lille pour penser le sport de demain

Les 15 et 16 septembre, les mondes du sport et de la tech étaient rassemblés au Grand Palais pour deux jours d’échanges, de conférences et d’analyses sous la houlette de l’ancien rugbyman Frédéric Michalak. Une initiative appréciable et qui amène à réfléchir.

En se promenant dans le Grand Palais, il y a quelques jours, les amateurs de sport ont été comblés. Observer Alain Bernard, Yohann Diniz et Romain Barras discuter entre eux, Frédéric Michalak se balader dans les allées, Bruno Martini se promener entre les stands. Du beau monde était donc présent pour cette étape nordiste du Sport Unlimitech Tour. Le salon, qui a déjà fait étape à Nice, s’installera prochainement à Toulouse et Lyon. Son président, Frédéric Michalak explique que cette initiative “rassemble tous les acteurs de la filière sport autour de l’innovation : des centres de recherche, des universités, des pôles de compétitivité. Bref, tout l’écosystème du sport.” Et pour cela, F. Michalak peut bien sûr compter sur son réseau étoffé d’anciens internationaux au parcours riche tant sur le sol français qu’à l’étranger. “On est sur le thème général de la performance. On retrouve ça chez les exposants avec les start-up, dans les conférences et les tables rondes et puis dans l’endroit qui s’appelle le Vestiaire. On a créé un vrai vestiaire où un acteur comme Yohann Diniz vient raconter ses exploits“, explique l’ancien demi de mêlée du XV de France.

Une étape dans le Nord comme une évidence

Symbole du poids en constante progression du Nord dans l’économie du sport, sportifs, clubs et entreprises issus du département sont de plus en plus performants dans tous les domaines. “Dans le nord de la France, on a 20% des entreprises du sport qui sont domiciliées dans les trois départements (ndlr Nord, Pas-de-Calais et Aisne)”, reprend F. Michalak. “Aujourd’hui on se pose des questions, est-ce qu’on doit mutualiser tous nos équipements sportifs ? Est-ce qu’on doit continuer à créer des terrains alors que certains sont vieillissants ?”

Lille
Président de Sport Unlimitech, Frédéric Michalak était satisfait de cette étape lilloise. © Aglaé Courtial/Sport Unlimitech.

Ainsi, quelques basketteuses de l’ESBVA Lille Métropole, qui évolue en LFB et qui va tenter de se qualifier pour l’Euroligue, se sont rendues au salon. Tout comme d’autres acteurs du sport dans le département à l’image des athlètes Pierre-Ambroise Bosse (800m) et Dimitri Jozwicky (100m para-athlétisme) tous deux licenciés au Lille Métropole Athlétisme, ou Cédric Vasseur, patron de l’équipe cycliste Cofidis basée à Bondues. Tous ont tenu des conférences ou participé à des échanges autour de leur vision du sport de demain. Pierre-Ambroise Bosse (PAB) est, par exemple, intervenu dans un échange sur l’écoresponsabilité dans l’organisation d’évènements sportifs.

Des champions avec des projets concrets

Athlète à la démarche écolo, « PAB » organisait à Lille le 17 septembre un « clean-up » pour tenter de battre le record du monde de ramassage de mégots. “Je ressens un vrai mal-être. Je me documente beaucoup depuis quelques temps. Un des problèmes majeurs est l’érosion de la biodiversité”, explique le recordman de France du 800m.

Alain Bernard est, de son côté, venu présenter son projet de piscine innovante “à destination des collectivités avec des économies d’énergies pas négligeables. Et surtout des innovations technologiques à l’intérieur avec l’implantation de caméras et de capteurs qui permettent de rendre plus ludique la pratique.”

Pendant deux jours, conférences, keynotes et débats se sont enchaînés au Grand Palais de Lille. © Aglaé Courtial/Sport Unlimitech

Le double champion olympique a profité du salon pour s’adresser, pendant une quinzaine de minutes, au public qu’il vise. “C’est la tech mais aussi les élus et les décideurs locaux qui vont initier des projets structurants. C’est important que les uns et les autres sachent ce qu’il se fait. C’est la vraie force de “Sport Unlimitech”. Dans le cadre de ma reconversion j’ai vraiment voulu apporter mon retour d’expérience de ces années de pratique. Le nerf de la guerre c’est de faire connaître ces projets.” Pour F. Michalak, être accompagné par ces sportifs est déterminant pour ses salons. “La présence de ces grands noms crédibilise l’évènement. L’ensemble des acteurs viennent, je le dis clairement, de manière bénévole. Ils s’investissent pour un sport plus durable, pérenne et structuré. On ne peut pas parler de sport sans grands champions.” Avec 1.800 spectateurs dont 50 intervenants et 90 exposants spécialisés, l’étape lilloise semble être réussie.

La volonté d’alerter les entreprises et les élus

Les champions présents à Lille avaient tous l’envie de profiter de cette réunion de trois univers (la tech, le sport et les collectivités) pas toujours en relation. “Aujourd’hui on ne peut pas penser les enjeux futurs dans le sport sans mettre la technologie et l’innovation au cœur du process. Le sport a un vrai poids économique, environ 91 milliards d’euros” , détaille F. Michalak.

Pour moi c’est une juste réponse non seulement à l’actualité mais aussi à la responsabilisation que doivent avoir les élus aujourd’hui”, ajoute Alain Bernard, lui-même élu à la ville d’Antibes, délégué jeunesse et loisirs. “Est-ce qu’il faut partir de la France pour donner l’exemple ? Est-ce que ça doit partir des entreprises ?”, se questionne PAB. “Je pense que le plus important d’abord c’est que les gens comprennent le problème, dans le monde de l’entreprise et dans la sphère politique.”

“Il y a des réflexions à mener parce que ça fait peur, quand on sait que dans dix, quinze ans on va avoir plus deux, trois, quatre degrés on va peut-être devoir repenser certains sports”, explique le président F. Michalak. Triple champion de France avec le RC Toulon et quadruple vainqueur du Tournoi avec les Bleus, le natif de Toulouse a vu les innovations arriver dans le rugby : protège-dents connectés, sécurité des joueurs, GPS et préparation mentale.

Résumant l’état d’esprit de Sport Unlimitech, Michalak conclut : “il y a forcément des croisements entre le data analyst de la Fédération française de rugby et le référent technologies de la Ligue nationale de handball qui sont venus tous les deux. Échanger des idées, appel à projet, start-up qui assurent le financement, et c’est parti.”

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