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Législatives. Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis présentent leurs priorités

Législatives. Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis présentent leurs priorités

Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, députés LFI de la première et de la deuxième circonscription du Nord en conférence de presse, le 20 mai ©Alice Gosselin / Collectif Gerda

Ce vendredi 20 mai, le Pépère News a assisté à la conférence de presse donnée par Adrien Quatennens (première circonscription) et Ugo Bernalicis (deuxième circonscription). Les deux députés candidats de LFI à Lille ont présenté les grandes lignes de leur programme et leur réaction à la nomination de la Première ministre.

Devant une dizaine de journalistes, les deux insoumis déroulent leurs propositions avec confiance. Si les résultats de Jean-Luc Mélenchon dans leurs circonscriptions respectives se confirment aux législatives, les sortants ont de fortes chances de l’emporter. Mais leur cible est plus lointaine, et sans doute plus difficilement atteignable : une majorité parlementaire. Le nouveau gouvernement Borne, dont les noms fuitent au compte-goutte cet après-midi, les laisse de marbre. Convaincus d’avoir plus de cartes en main grâce à l’union des partis de gauche (NUPES), A. Quatennens et U. Bernalicis présentent leurs propositions en espérant avoir la majorité nécessaire à leur mise en œuvre.

Le gouvernement Borne critiqué dès le décollage

Dévoilée ce 20 mai, la liste des ministres qui forment le gouvernement d’Élisabeth Borne, loin de marquer le début d’une “nouvelle ère”, procède d’une “illusion” pour les députés insoumis du Nord. Adrien Quatennens annonce d’ores et déjà la couleur de la politique du gouvernement : “mener à terme le projet socialement brutal et écologiquement irresponsable d’Emmanuel Macron”. Si au soir de sa réélection, l’actuel président de la République promet “cinq années de mieux”, A. Quatennens déplore un gouvernement qui, comme le précédent, “n’est pas en mesure de répondre aux grands enjeux du moment”. Les députés candidats augurent une politique aux antipodes de ce qu’ils défendent.

Au tableau des grands enjeux qui sont les leurs, Ugo Bernalicis insiste sur la question du blocage des prix des produits de première nécessité. Le feu vert de la Commission européenne pour plafonner les prix du gaz et de l’électricité au Portugal et en Espagne, arrive à point nommé. C’est en quelque sorte, pour le député de la deuxième circonscription du Nord, un argument qui atteste de la faisabilité de cette mesure inscrite dans le programme partagé de la Nouvelle Union Populaire.

Mais pour l’heure, la France étant dans une situation géographique plus favorable qui lui permet d’importer et d’exporter de l’électricité vers ses voisins européens, cette mesure d’exception ne lui est pas accordée. Et si le blocage des prix appliqué par l’Espagne et le Portugal démontre une certaine flexibilité des normes européennes, il n’est pas à proprement parler le fruit de la désobéissance préconisée par LFI. Ces deux nations ont négocié à l’avance avec l’UE pour geler leurs tarifs, elles n’ont pas désobéi unilatéralement.

Adrien Quatennens , député LFI de la première e circonscription du Nord en conférence de presse, le 20 mai ©Alice Gosselin / Collectif Gerda
Adrien Quatennens, député LFI de la première circonscription du Nord, en conférence de presse, le 20 mai ©Alice Gosselin / Collectif Gerda

Vallourec, “un désastre social”

Économiquement, le plan social annoncé le 18 mai par le fabricant de tubes en acier Vallourec offre aux députés une perspective plus locale pour s’insurger contre la politique du gouvernement. L’usine de Saint-Saulve qui emploie 104 personnes dans le Nord, va définitivement fermer. En 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, en déplacement sur les sites de l’entreprise, assure qu’il n’y aura “aucune fermeture de site et aucun départ contraint”. Face à ces engagements caducs, Adrien Quatennens plaide pour un État qui doit retrouver “une souveraineté perdue” et dénonce un gâchis industriel” rehaussé d’un “désastre social”.

Par ailleurs, l’État a investi plus de 500 millions d’euros dans ce groupe qui délocalise son industrie. Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a sur ce point demandé à l’État “d’expliquer sa position en tant qu’actionnaire principal”. Pour les députés insoumis, il faut surtout “arrêter les aides publiques versées sans contrepartie, sans exigence sociale, écologique” et ”exiger a minima que les sommes qui ont été versées soient remboursées”.

Ugo Bernalicis , député LFI de la seconde circonscription du Nord en conférence de presse, le 20 mai ©Alice Gosselin / Collectif Gerda
Ugo Bernalicis, député LFI de la seconde circonscription du Nord, en conférence de presse, le 20 mai © Alice Gosselin / Collectif Gerda

Faire mieux qu’en 2017

Les sondages se suivent et se ressemblent, imparfaits miroirs d’une opinion publique versatile. Aujourd’hui, la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale est en tête “dans toutes les études d’opinion au niveau national”,se targue Adrien Quatennens. Mais les législatives ont leurs particularités, comme le découpage des circonscriptions ou le scrutin à deux tours. Quand bien même la NUPES arriverait en tête sur l’ensemble de la population au premier tour, Emmanuel Macron pourrait toujours avoir une majorité en gagnant dans plus de circonscriptions. La variable inconnue, c’est la participation. A. Quatennens observe que le vote “est très marqué socialement”. Les personnes aisées et les retraités, qui votent beaucoup Macron, participent très largement. Alors que les classes populaires et les jeunes, plus prompts à voter LFI, votent moins.

Comme à la présidentielle, les insoumis revendiquent d’aller chercher les abstentionnistes. “Nous ne supportons pas que les élections se passent sans le peuple” insiste Adrien Quatennens. Les militants multiplient les portes-à-portes et les collages. Mais ils adoptent aussi des initiatives moins orthodoxes, comme ce “concert populaire” où les deux députés lillois invitent plusieurs chanteurs, dont Hubert-Félix Thiéfaine, le 7 juin. Ugo Bernalicis mise sur un regain “d’énergie militante” chez les insoumis, enthousiasmés par l’espoir de voir Jean-Luc Mélenchon à Matignon. En 2017, les membres de la NUPES n’avaient obtenu que 58 sièges. Le dernier sondage publié dans la Voix du Nord leur en donne aujourd’hui entre 108 et 172. Si une victoire totale de la gauche aujourd’hui reste incertaine, elle peut espérer peser à nouveau sur l’Assemblée.  

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