Législatives. Interview de Violette Spillebout, candidate Ensemble à la neuvième circonscription du Nord
Lors d’un apéritif de campagne à Marcq-en-Barœul, le Pépère News a interrogé Violette Spillebout, conseillère municipale lilloise et candidate à la neuvième circonscription du Nord sous l’étiquette « Ensemble » (union des partis soutenant Emmanuel Macron). Elle est revenue sur ses engagements pour la jeunesse, son projet écologique, et la montée de l’extrême droite en France.
Pépère News : Quels sont vos engagements pour les jeunes ?
Violette Spillebout : D’abord, c’est l’engagement d’être une députée sur le terrain dans la circonscription, Mouvaux, Bondues, Marcq-en-Barœul, Lille, Tourcoing. C’est une grande circonscription où il y a beaucoup de jeunes. Il faut être à leurs côtés pour pouvoir faire remonter au niveau national leurs aspirations. Il y a les questions de logement, d’accès à l’alimentation, la compréhension de l’ensemble du parcours étudiant et des écoles auxquelles on doit avoir accès. Et puis un sujet qui remonte souvent, c’est les questions de déplacements, la circulation, l’accès aux V’lille (le système de vélos en libre-service de la métropole lilloise, NDLR) gratuitement, par exemple.
Aujourd’hui, il y a un consensus chez les scientifiques, les ONG, et même la justice pour dire qu’Emmanuel Macron n’en fait pas assez pour l’écologie. Comment faire mieux ?
Alors déjà, on a un président de la République qui est réélu, avec une large majorité. L’engagement d’Emmanuel Macron pour son deuxième quinquennat, c’est d’avoir un Premier ministre qui aura sous sa responsabilité la planification écologique et la planification territoriale. Donc c’est un véritable engagement de changer de gouvernance dans ce gouvernement, c’est-à-dire de mettre d’abord l’écologie en priorité, avec un objectif : la neutralité carbone en 2050. Cela veut dire qu’il faut prendre un certain nombre de mesures de façon radicale, et plus rapides que ce qui a déjà été engagé au dernier quinquennat. On a quand même fait beaucoup de choses : le bio dans les cantines, la fin des plastiques (le plastique jetable ne sera pas interdit avant 2040, NDLR). Mais on le sait, ce n’est pas encore suffisant et ça ne va pas encore assez vite, donc là-dessus je fais confiance au président de la République pour prendre les bonnes mesures dès le début du quinquennat.
Mais que promettez-vous concrètement ?
La première mesure – je ne vais pas annoncer toutes les mesures qui sont à la charge du gouvernement – ça va être la location de véhicules électriques à 100 euros par mois. Avant, les véhicules électriques étaient réservés à des catégories aisées, cela coûtait cher de les acheter et de les alimenter. Demain, avec le forfait de 100 euros par mois, tout le monde pourra, au lieu de faire le plein, accéder à la voiture électrique moins polluante, et pouvoir la recharger facilement.
Ne faut-il pas complètement changer notre manière de nous déplacer, au lieu de continuer à miser sur la voiture comme principal mode de transport ?
Je pense que le sujet des déplacements plus doux (moins polluants, NDLR) a déjà été très fortement lancé lors du dernier quinquennat. Par exemple, sur notre métropole lilloise, le Premier ministre est venu pour annoncer 120 millions d’euros d’aide au développement de la deuxième ligne de métro, du tramway et des transports doux. Donc à propos de cette mutation des transports, il y a eu une prise de conscience très importante. Par exemple, ici, il faut augmenter la capacité des transports en commun, et les travaux pour l’extension de la capacité des métros sont engagés à Lille. Simplement, c’est du temps long. Par contre, il y a déjà eu dans notre métropole la gratuité pour les jeunes, et nous, nous allons prôner de plus en plus la gratuité des transports en commun.
L’extrême droite a atteint un poids politique qu’elle n’avait jamais eu sous la Ve République lors du quinquennat d’Emmanuel Macron. Comment comptez-vous faire pour enrayer sa progression ?
Le sujet c’est les extrêmes en général, parce que pour nous, il y a la gauche radicale qui est anti-européenne, anti-laïque, qui très souvent insulte les élus, les journalistes, les représentants de notre République. Et puis il y a l’extrême droite qui rejette tous les maux de la France sur les étrangers. Nous combattons ces deux extrêmes. Nous sommes un mouvement, une confédération progressiste, tournée vers l’Europe, qui a des valeurs universalistes et humanistes. Nous y tenons fortement, c’est pour ça d’ailleurs que beaucoup d’élus de la gauche comme de la droite viennent nous rejoindre. Comment combattre les extrêmes ? En faisant une bonne politique, une politique qui répond aux besoins des Français. Je pense que leur première attente c’est le pouvoir d’achat, la deuxième c’est l’écologie, la transition écologique, parce que nous voulons préparer l’avenir de nos enfants.
Pour revenir à l’extrême droite, ne risquez-vous pas de la banaliser en jugeant qu’elle représente un risque équivalent à la gauche radicale ?
Ce sont deux projets différents, mais qui rejettent un certain nombre de principes et qui sont intolérants. L’extrême droite, c’est un combat dans lequel nous nous sommes engagés. Beaucoup de Français, qui n’ont pas voulu d’Emmanuel Macron au premier tour, se sont engagés au second tour. Très clairement, les élus Les Républicains, les élus de gauche progressiste, qui n’ont pas envie de voir demain l’extrême droite au pouvoir, les Françaises et les Français ont su être responsables au deuxième tour. Je leur fais confiance là-dessus. Il y a des gens qui en ont ras-le-bol. Il faut entendre ces voix aussi. C’est une voie de protestation, pour certains, qui ont cru en ce que pouvait raconter Marine Le Pen. Nous avons démontré que son projet n’était pas finançable, et que c’était un projet xénophobe, qui rejetait toutes celles et ceux qui arrivent aujourd’hui dans notre pays, qui ont besoin d’abord d’un pays solidaire, accueillant, même s’il est ferme sur l’immigration irrégulière.