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Législatives. Interview de Virginie Chauchoy et Christian Vermeersch, du Parti animaliste

Législatives. Interview de Virginie Chauchoy et Christian Vermeersch, du Parti animaliste

Virginie Chauchoy et Christian Vermeersch, candidats du parti animaliste dans le Nord, le 30 juin 2022 © Alice Gosselin / Collectif Gerda

En mars dernier, le Parti animaliste était contraint d’interrompre sa campagne présidentielle par manque de parrainages. Aujourd’hui, afin de faire connaître ses idées et de capter des financements publics, le parti présente 421 candidats aux législatives. Le Pépère News en a interrogé deux, Virginie Chauchoy (deuxième circonscription du Nord) et Christian Vermeersch (huitième circonscription du Nord).

Pépère News : Pouvez-vous résumer votre programme en trois mesures ?

Virginie Chauchoy : La première serait d’abolir l’élevage intensif. La deuxième serait la création d’un ministère de la Condition animale détaché du ministère de l’Agriculture. Le problème actuellement, c’est que tout ce qui dépend du bien-être animal est rattaché au ministère de l’Agriculture, il y a donc conflit d’intérêts. Le ministère de l’Agriculture défend les agriculteurs, les éleveurs en général. Troisième grande mesure, l’abolition de la chasse. D’autres partis veulent encadrer la chasse en l’interdisant certains jours, ou interdire certaines chasses “cruelles”. Nous considérons que toute chasse est cruelle, donc nous voulons l’interdire.

Que proposez-vous pour les jeunes ?

V. C. : Nous proposons de former les enfants à l’éthique animale dans les écoles, et d’intervenir dans les établissements pour sensibiliser à la souffrance animale, l’éthologie.

Christian Vermeersch : Et, je dis ça en forme de provocation, les jeunes, rejoignez-nous !

Virginie Chauchoy, candidate du parti animaliste dans le Nord, le 30 juin 2022 © Alice Gosselin / Collectif Gerda
Virginie Chauchoy, candidate du parti animaliste dans le Nord, le 30 mai 2022 © Alice Gosselin / Collectif Gerda

Pourquoi voter pour un parti qui a très peu de propositions dans les domaines qui ne sont pas liés aux animaux ?

V. C. : Pour visibiliser l’électorat en faveur de la cause animale. Si vous votez pour un parti qui a des propositions en faveur de la cause animale et d’autres qui n’ont rien à voir, on ne sait pas pour quelles mesures vous avez voté spécifiquement. Si quelqu’un vote pour le parti animaliste, c’est qu’il considère que la question animale est une question primordiale qui nécessite d’être défendue pour elle-même, pas dans une petite partie d’un programme. Ceci dit, notre programme est très complet, être monothématique ça ne veut pas dire qu’on ne s’intéresse pas à certains sujets, il y en a beaucoup qui peuvent être liés à la cause animale. Il y a des transversalités énormes, bien sûr qu’on a des mesures sociales. On veut aider les éleveurs à se reconvertir par exemple [après l’abolition de l’élevage intensif, NDLR], donc on touche beaucoup de sujets. Évidemment, nous ne sommes pas naïfs, nous n’allons pas être élus. Notre électorat représente quelques pourcents qui poussent les autres partis à aller beaucoup plus loin. Cela a commencé dans certains partis mais ça ne va pas encore assez loin.

C. V. : Les élections législatives sont certainement les meilleures pour un parti monothématique. On a plus de 400 candidats, c’est assez exceptionnel. Ce n’est pas une élection où l’on va aller se pervertir avec d’autres partis et faire des calculs, parce qu’il y a seulement un candidat, et un suppléant. On existe, on nous voit, on a une visibilité.

V. C. : On fait partie des partis qui présentent le plus de candidatures, 421 dans toute la France !

 Christian Vermeersch, candidat du parti animaliste dans le Nord, le 30 juin 2022 © Alice Gosselin / Collectif Gerda
Christian Vermeersch, candidat du parti animaliste dans le Nord, le 30 mai 2022 © Alice Gosselin / Collectif Gerda

Le parti animaliste est “transpartisan”. Avec quels autres partis pourriez-vous travailler, de LO au RN ?

V. C. : On a déjà fait des alliances au niveau local, mais au niveau national ça n’a aucun intérêt pour nous. Si on ne fait des alliances qu’avec la gauche, on sera étiqueté parti de gauche”, ce qui n’a aucun intérêt. Au niveau local, on peut avoir des élus, ça a été le cas aux municipales, il y a eu quelques alliances, avec EELV, et aussi à droite. Et à chaque fois, il y avait une garantie que nous aurions un élu.

C. V. : Il n’y a personne tout en haut qui va nous dire on fait alliance avec ce parti”, ça n’existe pas.

V. C. : Si au niveau local, une alliance avec un parti peut être faite en respectant notre charte de valeurs – on ne travaille pas avec n’importe qui – oui, on y va. Mais c’est tellement rare. Par contre, on a toujours dit qu’on incitait les autres partis à s’inspirer de notre programme.

Vous savez que vous n’allez pas être élus, mais vous présenter vous permet de toucher des aides publiques proportionnelles au nombre de voix que vous recueillerez. Comment vous en servirez-vous ?

V. C. : Ce financement, on va le toucher, il suffit d’atteindre 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions. Il servira à préparer d’autres élections, il servira à développer le parti. Actuellement il y a deux/trois salariés, j’en fais partie. On a fait des élections avec des moyens très limités, alors que les autres partis ont une machine de guerre. On ne deviendra jamais l’équivalent des très gros partis mais on pourra rivaliser. Par exemple, pour cette campagne, on ne peut pas payer l’envoi à domicile des bulletins et des professions de foi. La plupart des autres partis peuvent se le permettre. Peut-être qu’aux prochaines élections, on franchira cette étape. On est encore un parti jeune. Notre seule source de financement, ce sont les dons et les adhésions, plus le financement public. On l’a déjà eu à la dernière législature, là on l’aura puissance 10. Si on embauche des gens, il faudra payer leurs salaires. On mènera aussi des actions de sensibilisation, surtout avec des bénévoles. Avant tout, il faut se développer, se structurer pour rivaliser avec les autres partis. Ce qu’on fait là, avec nos moyens, c’est assez extraordinaire, je le vois de l’intérieur. On a des militants qui ne comptent pas leurs heures, et ce sont les candidats qui vont coller les affiches. On ne s’en rend pas compte mais tout coûte très cher : tracts, affiches, bulletins, etc.

C. V. Et puis, ça ne sent pas bon pour les gros partis ! Le PS n’a plus rien, il a revendu Solférino [l’ancien QG du PS était rue de Solférino à Paris, NDLR], Valérie Pécresse veut retrouver des sous pour rembourser sa dette, même chose pour le RN.

V.C. Pour l’instant on n’a pas ces problèmes de riches, on les aura peut-être un jour !

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