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Les 5 évènements politiques lillois de 2021

Les 5 évènements politiques lillois de 2021

L’année 2021 a été riche en évènements politiques. Entre la mobilisation étudiante, les élections régionales et les meetings de campagne ou conférences, la politique était très présente à Lille en 2021. Retour sur cinq évènements politiques lillois qui ont marqué 2021.

5. Fin d’un rêve présidentiel pour Xavier Bertrand

Xavier Bertrand Régionales
Xavier Bertrand lors d’une conférence de presse le 3 mai 2021, pour lancer sa campagne aux régionales. © Célia Consolini / Pépère News

Le 2 décembre 2021, le résultat tombe : Valérie Pécresse et Eric Ciotti sont au deuxième tour du congrès des Républicains (LR), remporté deux jours plus tard par la présidente de la Région Île-de-France. Quant à Xavier Bertrand, les militants LR l’ont renvoyé au rang d’avant-dernier. « Je ne regrette vraiment pas, ce sont les adhérents qui ont décidé, c’est la démocratie », affirme le président des Hauts-de-France. Pourtant, de la droite, il était le premier à être parti en campagne. L’officialisant en mars 2021, Xavier Bertrand se lance d’abord en cavalier seul, « en-dehors des partis politiques ».

Avec un programme fondé sur le triptyque travail-autorité-territoires, il se rêvait candidat « naturel » de la droite. Suite à l’émergence d’Éric Zemmour et une droite républicaine qui se divise, le président des Hauts-de-France – au même titre que son homologue francilienne – fini par se soumettre au jeu de la primaire. Si pour Valérie Pécresse le pari est réussi, la défaite est brutale pour Xavier Bertrand dont la présidence ne restera que régionale. Depuis, l’ancien candidat à l’élection présidentielle se fait discret, notamment dans sa Région. Selon Rémi Lefebvre, politiste et professeur à l’Université de Lille  « ce discrédit national aura un impact sur sa légitimité locale ».

4. Le débat farouche des élections régionales, en direct de l’atrium du palais des Beaux-Arts à Lille

Sébastien Chenu et Xavier Bertrand débat régionales
Les sept candidats pour les élections régionales dans les Hauts de France débattent moins de trois semaines avant la date du scrutin. Ici, le candidat Xavier Bertrand (Président sortant, Divers Droite, DVD), et Sébastien Chenu (Rassemblement National). © Celia Consolini / Pépère News

Le soir du mercredi 2 juin 2021, France 3 Hauts-de-France convoque les prétendants à la région lors d’un grand débat en direct. Dans le combat : sept candidats. Des propositions plein la tête, des objections plein la bouche, ils tentent l’ultime persuasion pour accéder à la tête de la région. Xavier Bertrand est acculé de toutes parts. Son bilan des six années passées est jugé. Karima Delli (à la tête de l’Union de la gauche) lui tend un euro pointé. Elle affirme que le président sortant a dépensé moins d’un euro par habitant pendant sa mandature, à l’heure de la crise sanitaire.

Xavier Bertrand nie toutes les accusations en bloc, sûr de lui. Le ton monte entre Sébastien Chenu (Rassemblement National) et lui, les deux favoris. Le débat tourne au procès quand Xavier Bertrand annonce porter plainte contre le Rassemblement National pour propos mensongers. Pas de quoi déstabiliser son adversaire principal, qui essuie la diabolisation de son parti à coup de promesses. Laurent Pietraszewski (La République En Marche) se fait avocat du gouvernement. Crédité de 10% d’intentions de vote dans les sondages, il est à un cheveu de passer au second tour. Entre défendre son projet et sauver la face, il promet l’émergence d’un « grand front républicain » pour faire barrage au RN. Son rôle de pivot s’annonce déterminant.

3. La mobilisation étudiante contre la précarité

Manifestation des étudiants Devant le siège de l'Université de Lille du 20 janvier 2021 © Lisa Bergès / Collectif Gerda
Manifestation des étudiants devant le siège de l’Université de Lille du 20 janvier 2021. © Lisa Bergès / Collectif Gerda

Les mois de janvier et février 2021 ont été marqués par des manifestations étudiantes. Frappés de plein fouet par la crise sanitaire, de nombreux jeunes ont eu recours aux paniers solidaires. En raison de la pandémie, certains étudiants ont perdu leur travail et n’arrivaient plus à vivre dignement. Une situation anormale qu’avait dénoncé Inès, militante Jeunes Générations, lors d’une manifestation en février : « Ce n’est pas normal que la jeunesse démarre si pauvrement dans la vie. » Une période difficile économiquement, d’autant plus que les cours étaient en distanciel.

Des mesures avaient été mises en place pour aider les étudiants, comme les repas du CROUS à 1 euro et le « chèque psy », mais ces derniers les jugeaient insuffisantes et incomplètes. « Elles sont très très faibles, minimes », affirmait Alice, militante Jeunes Communistes. Les étudiants réclamaient notamment un RSA pour les moins de 25 ans et la réouverture des universités en présentiel avec un protocole sanitaire strict. Un sentiment d’abandon était également présents chez les jeunes manifestants.

Même si, en septembre dernier, les cours ont repris en présentiel, et que la situation semble s’atténuer du fait de la vaccination, la précarité étudiante est toujours présente. Les mesures pour la jeunesse des candidats à la présidentielle seront sûrement déterminantes dans leur choix électoral.

2. Le meeting de Philippe Poutou à Lille 3

Le meeting de Philippe Poutou à Lille 3. © Mael Lapeyre / Pépère News

Le 7 décembre dernier, Philippe Poutou s’est rendu au campus Pont de Bois de l’université de Lille pour y présenter un meeting de campagne. Dans une atmosphère quasi amicale et un amphithéâtre rempli, le meeting du candidat NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) a duré deux heures. Le premier sujet abordé a été celui de l’immigration, thématique qui n’est pourtant pas une priorité dans les programmes de la gauche et de l’extrême gauche.

Ce jour-là, le parti NPA a décidé de s’adresser aux jeunes. Le thème de l’écologie, une des premières préoccupations des jeunes, s’est glissé dans ce meeting. Pour le NPA, la crise écologique et environnementale est un problème à imputer au capitalisme. La seule manière d’en sortir est, selon le parti, la révolution. D’autres sujets on été abordés comme le droit de choisir sa scolarité et l’extrême droite.

1. La venue de François Hollande à Sciences Po Lille

Le 8 décembre dernier s’est tenue une conférence-débat à Sciences Po Lille, dont l’invité n’était autre que l’ancien président de la République François Hollande. Le directeur de l’école, Pierre Mathiot, a commencé son mot d’accueil avec une pensée pour les temps où l’homme politique y enseignait l’économie : « Quand j’étais à Sciences Po, j’ai eu François Hollande comme professeur ».

L’ouvrage de l’ancien Chef d’Etat, « Affronter », sorti en octobre 2021, était au centre de cette conférence, et a fait l’objet d’une session de dédicaces à la fin de l’évènement. Il y passe en revue et fait les portraits des différents candidats à l’élection présidentielle de 2022, en s’appuyant sur son expérience pour tenter de dégager les enjeux du quinquennat à venir.

Deux amphithéâtres ont dû ouvrir pour accueillir des spectateurs en retransmission vidéo. La venue de cet homme politique a suscité parmi les jeunes un intérêt bien plus positif qu’il y a deux ans. En effet, une manifestation contre la précarité étudiante l’avait alors empêché de donner une conférence à la faculté de droit et de sciences politiques du campus Moulins. Ce mouvement prenait place quelques jours après l’immolation par le feu d’un étudiant lyonnais devant le siège du CROUS.

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