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Les Européennes #4 : la Belgique

Les Européennes #4 : la Belgique

Pour les élections européennes de 2019, le Pépère News essaye d’analyser et d’expliquer les enjeux de ces élections dans différents pays de l’Union européenne. Aujourd’hui, place à la Belgique !

Les listes : Flandres et Wallonie, le jour et la nuit

S’il y a un pays en Europe qui ne fait jamais les choses comme les autres, c’est bel et bien la Belgique. D’abord, les élections qui se dérouleront le 26 mai prochain en territoire belge auront une importance capitale pour le pays. En plus de voter pour leurs 21 futurs représentants au Parlement européen, nos voisins voteront en effet dans le même temps pour élire les 150 députés de la chambre basse du Parlement fédéral belge, mais aussi les députés des 5 parlements régionaux et communautaires (313 sièges à pourvoir au total). C’est un grand renouvellement que s’apprête à vivre le “plat pays”.
Mais ce n’est pas tout ; comme vous le savez, la Belgique est tiraillée depuis des siècles entre Wallons et Flamands, francophones et néerlandophones, gentils et méchants (à vous de trouver qui est qui…). Qui dit pays divisé dit… collèges différents. Et c’est ici toute la différence que l’on voit entre les paysages politiques wallon et flamand.

Paul Magnette, l’homme à tout faire du Parti socialiste belge.

Dans le collège francophone, la tendance est plutôt au centre de l’échiquier politique. Sur les 8 députés sortants, 4 sont du centre-droit, et 4 du centre-gauche. Le Parti socialiste, emmené par le charismatique Paul Magnette, également président du gouvernement wallon et bourgmestre de Charleroi (le cumul des mandats, c’est le cadet de leurs soucis en Belgique), compte bien grappiller des sièges à son meilleur ennemi : le Mouvement Réformateur.

Frédérique Ries, vingt années au service de la Belgique en tant qu’eurodéputée.

Une des têtes d’affiche de ce mouvement, c’est Frédérique Ries, eurodéputée depuis 20 ans, dont la légitimité ne semble plus à prouver. Cependant, cela semble mal embarqué pour elle et son parti, dont est issu le Premier ministre Charles Michel. Dans les derniers sondages, le MR est en troisième position, derrière Ecolo, et le PS. D’ailleurs, ce sont les écologistes qui devraient créer la surprise, eux qui ont cette année décidé de ne plus s’allier, mais de porter et de mettre en oeuvre leurs idées.

Du côté néerlandophone, la droite nationaliste et libérale est prépondérante : sur les 12 eurodéputés sortants, 10 se situent entre le centre-droit et l’extrême-droite sur l’échiquier politique. L’euroscepticisme grimpant en flèche, on pourrait rapidement se retrouver avec des représentants encore plus à droite pour les Flandres belges, notamment avec la place de plus en plus importante qu’occupe la NVA, le parti nationaliste flamand. Enfin, pour le seul siège du collège germanophone, les chrétiens démocrates devraient conserver leur siège au Parlement européen.

Les enjeux : l’avenir du pays en dépend ?

Non pas que je fasse exprès de me répéter, mais il est extrêmement difficile de dégager les enjeux de cette élection, tant elle semble peu importante à côté des deux autres élections qui se dérouleront en même temps. Les enjeux sont davantage à prendre en compte sur la totalité des scrutins qui se dérouleront le 26 mai prochain en Belgique. Le gouvernement de Charles Michel semble de plus en plus contesté, et la scission entre son parti, le Mouvement réformateur, et la NVA il y a de cela quelques mois semble avoir affecté le gouvernement en place.

Geert Bourgeois, tête de liste de la NVA et président des Flandres, essayera de conserver les 4 sièges détenus par son parti.

Pour que la Belgique puisse garder un certain équilibre politique, il va falloir que le Parti socialiste de Paul Magnette ainsi qu’Ecolo fassent de gros scores dans les urnes pour compenser la montée nationaliste en Flandres. De plus, cette élection peut également vite tourner en guerre d’ego entre les deux têtes de liste Paul Magnette (Parti socialiste), président de la Wallonie, et Geert Bourgeois (NVA), président des Flandres, car chacun essaiera d’obtenir plus de sièges que l’autre.

Finalement, ceci montre toute la difficulté, encore une fois, de gouverner un pays où deux peuples sont totalement opposés.

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