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Les Insoumis mobilisés pour un “bouclier social” dans le département du Nord

Les Insoumis mobilisés pour un “bouclier social” dans le département du Nord

Conférence du 10 juin 2021, départementales du Nord, LFI

C’est devant le service départemental d’incendie et de secours du Nord que La France insoumise tenait, le jeudi 10 juin, sa conférence de présentation du programme des départementales pour le Nord. Les candidats des cinq cantons représentés, Lille-3, Lille-4, Lille-5, Lille-6 et Villeneuve-D’ascq, ont chacun pris la parole aux côtés du député Adrien Quatennens pour présenter leurs priorités. 

L’endroit, symbolique des revendications syndicales des pompiers du Nord, était choisi pour présenter le programme des listes Insoumises pour les départementales. Si chacun s’accorde à participer à un projet global, national et “cohérent”, les diversités territoriales soulèvent des enjeux différents. 

Instauration d’un “bouclier social”

Le département du Nord, déjà soumis à certains enjeux sociaux liés à la pauvreté et à une population très jeune, serait devenu “très paupérisé” du fait de la crise du Covid. Pour pallier ces problématiques, les Insoumis souhaitent instaurer “un bouclier social à l’échelle du Nord”. Face à cette “précarité grandissante”, l’accent est notamment mis sur la jeunesse. Une des mesures phares : l’instauration d’un RSA jeune via l’expérimentation. Derrière cette expérimentation départementale, l’envie de généraliser la mesure à une échelle nationale, conformément à la proposition de loi de François Ruffin, député de la France Insoumise. Déjà existant, le RSA jeune est accessible aux personnes de 18 à 25 ans sous certaines conditions. Il serait ici généralisé aux étudiants notamment, pour permettre d’“étudier dans la tranquillité”. Pour les autres, un accès élargi à cette aide permettrait de “trouver un emploi”.

Mais la lumière est également mise sur les mineurs, particulièrement les mineurs isolés. Les listes insistent sur l’accompagnement de ces jeunes, pris en charge par le département. Pour éviter que ces enfants ne soient emmenés “de foyers en foyers”, assurer une certaine stabilité dans les quartiers les plus fragilisés est une priorité des Insoumis. L’aide aux associations fait partie des mesures envisagées. De l’autre côté, les candidats au canton de Lille-4 affirment vouloir défendre les assistants familiaux, pour qui les conditions de travail restent précaires malgré les récentes mobilisations. Une attention particulière est portée à l’ASE (Aide sociale à l’enfance) dont il est prévu de renforcer les moyens. Les élus souhaiteraient aussi étendre la PMI (Protection maternelle infantile) à tout le territoire.

Un soin particulier apporté aux cantines scolaires est également au programme. “Aujourd’hui on sait que certains enfants ne mangent pas à leur faim et pour eux la cantine scolaire est le seul moyen de se nourrir correctement” déclare Malik Yahiatene, candidat au canton de Lille-5. Il déplore la gestion des aides au paiement de la cantine scolaire lors de la crise du Covid-19 : “Il m’est insupportable de me dire que certains enfants n’ont pas pu manger à leur faim en France en 2021.

Des aides pour les populations fragiles

Si la population du département est très jeune, les candidats se sont également penchés sur les problématiques d’autres populations fragiles, notamment celles des personnes âgées ou en situation de handicap. Fanny Jouan, candidate au canton de Lille-4, souhaite privilégier l’accompagnement à domicile pour délaisser les EHPAD. L’attention est également portée sur les services publics de la santé et du social. Aussi, les candidats souhaitent renforcer les moyens financiers et humains de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), ainsi que les services d’aides à domicile en mettant en avant des projets d’habitats alternatifs.

Pour endiguer la pauvreté, une attention est également portée à la sécurité de l’emploi, notamment public. L’objectif principal est de faire du département un accompagnateur dans la création d’emplois non-délocalisables et s’inscrivant dans les normes sociales et environnementales afin de faciliter la transition écologique. Que ce soit pour l’insertion de la jeunesse dans le secteur du travail ou pour cesser ce que les Insoumis dénoncent comme étant des pressions au sein des emplois gérés par le département, les candidats sont nombreux à s’exprimer sur la précarité de l’emploi. Ils défendent une priorité mise au budget au sein du service public, et dénoncent une “pression” mise sur le personnel, comme Fanny Jouan, candidate et assistante sociale.

Une démarche militante

Que ce soit par leur action ou leur rhétorique, chacun revendique avant tout une “attitude insoumise”. Si les autres partis ont refusé l’alliance au niveau départemental, notamment Europe Écologie Les Verts, les Insoumis ne nient pas quelques points communs sur le programme, mais pas sur l’attitude. Souhaitant être des “élus insoumis à l’image de ce que font les députés à l’Assemblée nationale”, ils sont nombreux à s’afficher militants au sein d’associations, de manifestations ou de syndicats.

La rhétorique du parti qui cherche à satisfaire des “millions de dégoûtés de la politique” est accompagnée de nombreuses actions qui sortent du champs proprement politique, comme les multiples collectes et distributions alimentaires proposées par les bénévoles du parti depuis le début de la crise, mouvement aidé par le député Adrien Quatennens.

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