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PORTRAITS. Les pompiers du Nord en lutte

PORTRAITS. Les pompiers du Nord en lutte

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Depuis un an et demi, les sapeurs-pompiers professionnels du SDIS (Service départemental d’Incendie et de Secours) du Nord bataillent pour faire entendre leurs revendications. Un engagement qui n’a été que renforcé depuis la crise de la Covid.

La prime de feu, “c’est ça le vrai combat aujourd’hui”, assure Bruno Cappoen, représentant syndical Force Ouvrière de la caserne de Littré, à Lille. Pour Théo Vanneste, représentant syndical CGT à la caserne de Roubaix, “les effectifs, c’est la priorité”. Dans ces deux centres de secours, tous les pompiers professionnels sont mobilisés autour de deux revendications principales : une revalorisation des primes et davantage d’effectifs. Une lutte avec l’État et la présidence du SDIS qui dure depuis début 2019.

De fausses promesses qui laissent un goût amer

La prime de feu, adoptée en 1984, est une prime liée aux risques du métier. Elle devait augmenter progressivement jusqu’à atteindre 28% du salaire en 2004, ce qui est le cas aujourd’hui dans la plupart des départements français. Or, dans le Nord, qui possède une des plus importantes SDIS du territoire, “ça s’est arrêté à 19%”. La raison avancée par la présidence de la SDIS : il n’y a “pas le budget” à cause de charges patronales trop élevées, explique Bruno. Même excuse pour la fameuse prime Covid : “La prime Covid […] on nous la reconnaît pas, sous excuse qu’on a fait 30% d’interventions en moins pendant le confinement.” Injustifié pour Bruno, qui affirme que la prime n’est pas définie par les heures travaillées mais par le degré d’exposition au virus – auquel les pompiers n’ont pas échappé.

“On ne comprend pas pourquoi on ne mérite pas cette prime” – Théo Vanneste, représentant syndical CGT à la caserne de Roubaix

La SDIS du Nord devrait compter 1.718 pompiers professionnels en caserne. C’est le règlement opérationnel qui distribue les effectifs entre les casernes du département, en se basant sur une analyse des risques spécifiques aux territoires. Ainsi, les engins spécialement adaptés aux risques locaux sont affectés aux centres de secours. C’est ensuite ces engins qui définissent l’effectif au sein d’une caserne – en théorie. “Un fourgon qui va au feu, c’est six personnes. Une échelle, c’est deux. Une ambulance, c’est trois. Ici, ils ont décidé qu’il faudrait un engin feu, une échelle et deux ambulances qui puissent partir simultanément.” À la caserne de Littré, conformément au règlement, il devrait donc y avoir plus de quinze pompiers présents en permanence. Or, aujourd’hui, ils sont treize. Demain, ils arriveront peut-être à être quatorze. Même problème à Roubaix : ils sont un peu plus de 90 pompiers dans la caserne, au lieu des 108 nécessaires à son bon fonctionnement.

La parole des pompiers

Les 22 et 23 octobre au matin, nous nous sommes rendues dans les casernes de Littré et de Roubaix pour rencontrer ces pompiers qui s’accrochent à leurs revendications depuis un an et demi. Cliquez sur leur portrait pour accéder à leurs témoignages.

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