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L’humour et le rire célébrés au festival Lillarious

L’humour et le rire célébrés au festival Lillarious

La première édition du festival Lillarious s’est déroulée du 1er au 5 février à Lille où de nombreux spectacles et animations ont pris place dans toute la ville. Retour sur cette semaine riche en émotions et en larmes (de rire).

La chaleur des gens du Nord fait parler d’elle jusqu’en Suisse. C’est là-bas que le Montreux Comedy Festival est né il y a près de 32 ans. Les organisateurs de cet évènement ont donc choisi de lancer un nouveau festival innovant dans la capitale des Flandres. Face à la crise sanitaire, ils n’ont pas renoncé et ont œuvré pour laisser le rire triompher. Entre découvertes d’humoristes francophones prometteurs, conférence sur la place de l’humour dans le monde d’aujourd’hui et initiation à travers la réalité virtuelle pour le public, le choix était au rendez-vous.

L’humour, rien de plus sérieux

Quoi de mieux qu’une grande conférence réunissant humoristes, comédiens, et scientifiques pour ouvrir le bal ? Pendant près de trois heures, les invités ont exposé leurs points de vue, non sans une pointe d’humour. Le président de la région, Xavier Bertrand ainsi qu’Alain Cambien, conseiller métropolitain délégué, et Marie-Pierre Bresson, adjointe à la culture de la ville, ont inauguré la soirée en soulignant l’importance du rire et d’un festival comme Lillarious en période de crise. Les invités se sont ensuite succédés au micro. D’abord, l’humoriste et scénariste François Rollin déplore la marchandisation de l’humour. Face à l’afflux des formats courts diffusés sur les réseaux sociaux et à la démocratisation de la parole qui s’ensuit, il constate une hystérisation du débat. Pour essayer de faire revenir la paix, il préconise un petit peu de « je m’en foutisme ». L’analyse scientifique des effets de l’humour a été apportée par la neuropsychologue Sylvie Chokron qui s’est plongée dans nos cerveaux pour exposer les bienfaits du rire. Bon pour la santé, l’apprentissage, source de bien-être, le rire apparaît comme l’antidote idéal.

Clément Viktorovitch à la Grande Conférence du festival Lillarious © AlexandreDinaut_Lillarious_2022_GFProductions

Après le passage de l’humoriste Roukiata Ouedraogo qui a raconté son arrivée en France du Burkina Faso partageant ainsi un message d’espoir et de tolérance, l’écrivain Gordon Zola est revenu sur son ouvrage L’humour pour les nuls. C’est ensuite au tour du politologue Clément Viktorovitch de nous enseigner tous les rouages de l’usage de l’humour dans la rhétorique. Présenté comme une arme de conviction en politique, mais aussi dans la confrontation, la plaisanterie peut nous sortir de bien des situations si l’on sait en faire bon usage. La soirée s’est conclue avec le passage de Bill François, prodige de l’éloquence qui s’est essayé à un exercice d’improvisation couronné de succès.

L’innovation sur le devant de la scène

L’organisation de ce festival d’humour inédit et ambitieux à Lille comportait des risques. En période de crise sanitaire, difficile de savoir comment cet évènement serait accueilli par les Lillois. Grégoire Furrer, le fondateur du Montreux Comedy et créateur du festival Lillarious, se dit ravi de cette première édition qui portait sur « l’innovation, l’anticipation et la formation ». Côté technologie, un espace virtuel dédié à la rencontre et à l’échange autour de l’improvisation était installé en libre accès à Euratechnologie. Face au constat d’une évolution importante de l’humour, parfois confronté à des problèmes de liberté d’expression, Grégoire Furrer confie avoir eu envie « de mettre [cette réflexion] dans un festival et de la partager avec des professionnels de l’humour ». C’est chose faite avec la création des États généraux de l’humour rassemblant de nombreux acteurs de l’industrie du divertissement. Enfin, l’ambition de la formation des humoristes de demain s’est concrétisée dans la Learning Expédition Hauts-de-France, deux jours de formation pour les humoristes en herbe de la région. Pour découvrir les Pépites de l’humour francophone, c’était à la comédie de Lille qu’il fallait se rendre où six artistes d’horizons différents se sont produits.

Parce que c’est dans le Nord qu’on rit le plus fort

L’implantation du festival dans le Nord n’est pas le fruit du hasard. Grégoire Furrer explique : « J’avais envie de créer un festival en France et beaucoup d’artistes me parlaient du rapport exceptionnel avec le public lillois et de la région ». Au fil des rencontres avec différents partenaires comme Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille, et la maire de Lille, Martine Aubry, le festival a pris forme. Son fondateur ne cache pas ses ambitions pour le futur,« il y a tellement d’infrastructures à découvrir et un public d’une telle générosité, j’ai hâte de continuer à développer », confie-t-il.

Grégoire Furrer, fondateur du festival Lillarious © Maxine Marchand
Grégoire Furrer, fondateur du festival Lillarious © Maxine Marchand / Pépère News

Le festival Lillarious promet de transformer la capitale des Flandres en capitale de l’humour. « On reviendra l’année prochaine et j’espère les 30 prochaines années », conclut Grégoire Furrer. Pour terminer en beauté cette première édition, le Gala de clôture Stand-up in the Rain a été animé par le Lillois Gérémy Crédeville et le Belge Guillermo Guiz. Qui seront les prochaines têtes d’affiche ? À vos pronostics !

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