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Lilotopia et la ferme urbaine de Fives Cail

Lilotopia et la ferme urbaine de Fives Cail

Lilotopia et la Ferme urbaine Fives Cail

À Fives, l’association Lilotopia et le réseau d’écoles d’ingénieurs JUNIA exploitent, depuis l’été 2021, une ferme urbaine qui s’insère dans l’écoquartier pensé par la ville de Lille depuis 2012. Entre innovation et création de lien social, cet écrin de nature à su trouver sa place sur l’ancienne friche Fives Cail.

En 2012, la ville de Lille entreprend un ambitieux projet : faire revivre un site industriel laissé à l’abandon. C’est ainsi que l’ancienne friche Fives Cail, qui abritait autrefois des activités de sidérurgie et métallurgie, est transformée en écoquartier. Après concertation des habitants, il est décidé que l’agriculture urbaine et l’alimentation occuperont une place centrale dans ce nouveau lieu de vie. Le Collectif Chaud Bouillon est à la manœuvre. Il est composé de quatre espaces complémentaires intégrés au quartier : le foodcourt, la cuisine commune, la cuisine professionnelle et la ferme urbaine.

C’est Lilotopia, une jeune association créée par Alix Réquillart en 2021, qui gère l’exploitation de la ferme. Ingénieure agronome, auparavant animatrice à l’Avant-goût et salariée à l’ISA (Institut supérieur d’agronomie), Alix a voulu continuer une activité d’éducation autour de la nature et de la production en ville pour montrer comment on peut cultiver aujourd’hui. Divers ateliers d’autoproduction sont proposés au sein de la ferme. Sessions parents-enfants les mercredis et samedis ou création de kits de production, le mot d’ordre est la pédagogie. Des visites libres ou guidées de la ferme sont également proposées au public. Pour ceux qui veulent s’investir d’avantage, il est possible d’intégrer la vie associative de la ferme en prenant part à des chantiers participatifs notamment.

Le réseau d’écoles d’ingénieurs JUNIA participe également au projet d’exploitation de la ferme. “Nous on est pédagogique, JUNIA est plus expérimentation”, explique Alix.

L’innovation au cœur du projet

La ferme de Fives Cail est un démonstrateur d’agriculture urbaine. On peut voir sur son site internet qu’elle ambitionne de devenir “un îlot démonstratif de systèmes agricoles adaptés aux contraintes de la ville“. En pratique, cela revient à développer des techniques de production hors sol grâce à des bacs surélevés par exemple. “On n’a pas vocation à régénérer la terre, on sait que l’on veut fertiliser les sols mais on ne veut pas tout détruire pour autant”, nous explique la présidente.

C’est un salarié de JUNIA, chargé de mission en agriculture urbaine, qui teste de nouveaux systèmes de production au sein de la ferme. Il étudie le modèle économique qui pourrait ressortir de méthodes innovantes comme l’hydroponie ou l’aquaponie. Son but : déterminer à quel point ces techniques peuvent être viables et rentables pour imaginer l’agriculture de demain. Même si l’objectif premier n’est donc pas de faire du chiffre, toute la production est commercialisée, principalement auprès de restaurateurs.

 

Tableau définitions hydroponie et aquaponie
Quelques définitions… © Hélène Martineau

 

Tout ça parait très technique mais Alix insiste sur le fait qu’il est tout à fait possible de s’impliquer au sein de la ferme, même en n’ayant aucune connaissance dans le domaine.

Le social avant tout

Derrière ce projet, les gens se retrouvent d’abord pour échanger. “On a une partie production mais c’est surtout du social” annonce Alix. La jeune femme nous évoque l’histoire d’une habitante du quartier qui ne sortait plus de chez elle et qui, depuis cet été, s’investit tous les week-ends dans les projets de la ferme.

En ce qui concerne les membres de l’association, ce sont principalement des gens qui passent par la plateforme Benenova, qui met en relation des bénévoles avec divers organismes. Il y a aussi des personnes en reconversion ou en retour vers l’emploi. Bien sûr, les habitants de l’écoquartier et les curieux sont aussi les bienvenus. Chacun s’implique comme et quand il veut. Alix explique qu’on a tous quelque chose à apporter, peu importe notre âge, notre profession ou notre milieu social. “Il y a des milieux sociaux qui se sentent à l’écart de ce monde alors que pourtant ils en sont acteurs”, déclare-t-elle.

En creusant un peu, pas la terre, mais bien l’identité de cette jeune association fivoise, on se rend compte que Lilotopia se place comme une sorte de déclencheur pour changer de mode de vie. Il y a bien des solutions pour vivre de manière plus responsable, mais il faut les connaître. “On montre aux personnes que c’est sympa. Chacun peut ramener son petit truc chez soi. Ce n’est pas sorcier de faire ça à petite échelle contrairement à ce que les gens peuvent penser” confie Marguerite Labouré, en charge de la communication.

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