Louis Arthur, un amoureux solitaire sur scène
Le comédien Frédéric Sallé – alias Louis Arthur – a présenté en avant-première au Dancing de Lambersart la nouvelle version de son spectacle. “Lent mais sérieux” devient “L’amoureux solitaire”, un seul en scène atypique où les émotions, les sentiments et la musique se mêlent aux rires.
Frédéric Sallé a débuté la scène il y a quelques mois. À l’école du rire de Mouvaux, il se destinait plutôt à une carrière d’auteur mais le succès rencontré en tant qu’acteur l’a fait changer de direction. Le voici donc interprète de son premier spectacle, “Lent mais sérieux”. Pour la première fois au Dancing de Lambersart, trois jours seulement après avoir modifié son texte et sa mise en scène, le comédien en a joué une nouvelle version, “L’amoureux solitaire”. “Rien n’est autobiographique, rien n’est vrai à part le caractère du personnage. Je suis vraiment très gauche, très timide, hyper réservé.”
Ce spectacle raconte une partie de la vie de Louis Arthur, un adolescent qui découvre son homosexualité. “Je parle de l’homosexualité mais de manière à atteindre tout le monde. On a tous quelqu’un d’homo dans notre entourage donc tout le monde peut se sentir concerné par le spectacle.” Après dix mois de représentations et autant de réussites, il décide de faire évoluer son seul en scène et d’y mélanger théâtre et one man show. “Je ne voulais par m’enfermer dans un domaine particulier de la scène. J’ai donc décidé de réunir théâtre et stand up.”
Deux grandes parties se détachent ainsi au fil de la performance. Un premier acte théâtralisé et cinématographique d’abord. “Avec Caroline Mansard à la mise en scène, nous allons ajouter de plus en plus de culture pop et de cinéma en créant une ambiance et une scénographie grâce aux lumières et à la musique.” La deuxième partie, plus semblable au format stand up, a été travaillée lors de scènes ouvertes, au Spotlight notamment.
Intimité et universalité
Tout au long de la représentation, un lecteur cassette diffuse des titres célèbres des années 1990. “Je ne voulais pas m’enfermer dans des musiques trop stéréotypées. Moi à la base, je viens du rock. J’ai sélectionné des chansons universelles pour ça, d’où les tubes du film La Boum.” La Boum, film cultissime sorti en 1980 et film préféré du comédien, est une référence centrale du seul en scène. La musique est fondamentale au cours de ce spectacle, qui est d’ailleurs construit comme un concert. Un peu comme le style des Pink Floyd : “Je pose une ambiance, puis ça monte crescendo tout en faisant quelques petites pauses, jusqu’au final.” L’épilogue est justement surprenant et inattendu, à vous de le découvrir au sein du public.
“J’ai voulu créer un spectacle universel à travers la musique et les choses que j’ai choisies de transmettre.” Être universel, c’est le leitmotiv de Frédéric Sallé. Les anecdotes confiées, les musiques sélectionnées, les valeurs transmises, les descriptions précises des lieux, des gens, des événements… Tout le public se retrouve dans les détails de la vie des années 1990-2000. Grâce à quelques envolées narratives et descriptives développant l’imagination, le décor sommaire prend tantôt la forme d’une chambre d’ado, tantôt d’une salle de cours ou d’une soirée festive. Nous entrons progressivement dans l’intimité de Louis Arthur, nous le suivons dans ses expériences de vie, nous commençons à le comprendre.
Frédéric Sallé est actuellement accueilli en résidence dans un théâtre à Roubaix pour ajuster son nouveau seul en scène. Il repartira bientôt en tournée. Pour suivre cet artiste insolite, rendez-vous sur sa page Facebook.