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L’Université de Lille va donner des noms de femmes à ses amphis, et c’est à vous de voter

L’Université de Lille va donner des noms de femmes à ses amphis, et c’est à vous de voter

Laurence Bloch inauguration amphithéâtre Université de Lille

Et si vous décidiez du nom des amphithéâtres dans lesquels vous étudierez l’année prochaine ? C’est ce que propose l’Université de Lille à travers un vote ouvert à tout le monde, qui se déroule dans le cadre de sa mission d’égalité femmes-hommes. 15 amphithéâtres seront nommés avec les noms des femmes les plus plébiscitées par le vote. Attention, vous avez jusqu’au 14 mai pour faire votre choix !

2%. Ce chiffre, c’est la part des amphithéâtres de l’Université de Lille portant le nom d’une femme. À titre de comparaison, 30% des amphis portent le nom d’un homme, tandis que 68% ne portent pas de nom de particulier. Ainsi, sur 121 amphithéâtres, un porte le nom de Marie-Louise Delwaulle, ancienne étudiante et professeure de chimie en ces mêmes murs, un autre celui de Laurence Bloch, directrice de France Inter qui fut elle aussi étudiante à l’Université de Lille – amphithéâtre inauguré le 5 mars dernier, voir photo de l’article -, et un dernier porte le nom de Marie ET Pierre Curie. 2,5 sur 121 donc. Sans compter les nombreux bâtiments ou salles qui, s’ils sont nommés, portent uniquement des noms d’hommes. Bref, il est temps d’agir.

Un vote aux nombreux bienfaits

L’Université de Lille a cette année profité des habituelles semaines de l’égalité Femmes-Hommes pour intégrer dans son programme cette campagne de nommage des amphithéâtres. Au total, 45 femmes sont proposées au vote. Hermeline Pernoud, cheffe de projet égalité femmes-hommes à l’Université de Lille, nous explique que ces 45 femmes n’ont pas été choisies au hasard : “Nous avons engagé des étudiantes pour travailler sur cette première liste, puis nous l’avons faite valider par la présidence. Parmi ces 45 femmes, nous ne voulions pas que des femmes blanches ; nous voulions instaurer une vraie diversité.” Autre règle : seraient proposées 15 femmes liées à l’université, 15 femmes liées à la région, et 15 femmes à la stature plus “nationale”. Un travail long et minutieux de recherche, au sein des archives de l’université notamment, a été nécessaire pour établir cette liste finale.

Pour Sandrine Rousseau, Vice-présidente Vie de Campus et chargée de l’égalité femmes-hommes, cette idée vise surtout à susciter une prise de conscience chez les étudiantes : “Nous nous demandions : comment envoyer des signaux discrets, subliminaux aux femmes qui étudient à l’université pour leur dire que, non seulement nous sommes fiers qu’elles soient là, mais aussi qu’elles ont un grand avenir devant elles ? Et c’est comme ça qu’est venue l’idée de nommer des amphithéâtres avec des noms de femmes.”

Et pour susciter l’attrait autour de ce nommage, quoi de mieux que de faire participer le public, dont les étudiants, premiers bénéficiaires de ces amphis ? Le vote, qui devait se clôturer fin mars, a été prolongé en raison du contexte particulier et il est encore possible de voter jusqu’au jeudi 14 mai, 23h59. Le choix est large, mais pour autant, tous les visages ne sont pas familiers. Sandrine Rousseau explique : “Nous avons choisi des personnalités de natures très différentes : des sportives, des philosophes, des écrivaines, des mathématiciennes et même une sorcière ! Nous avons voulu voir large.” En-dehors du simple vote, cela permet également de s’instruire. “À partir du moment où l’on vote, poursuit S. Rousseau, on lit quelques lignes biographiques sur une quarantaine de femmes qui sont extraordinaires. Et c’est ça de pris pour notre culture générale ainsi que pour notre lutte contre notre propre sexisme.” 

Femmes nommage Université de Lille
Christiane Taubira, Agnès Varda, Laura Flessel… parmi les 45 femmes proposées, certains visages sont familiers. Mais la majorité des femmes ne sont que très peu connues et les petites-bio présentes sur la page du vote permettent d’en apprendre plus sur elles.

Une initiative qui tend à se généraliser

À la fin de cette campagne de nommage, 17,5 amphis porteront le nom d’une femme. L’égalité femmes-hommes à ce niveau ne sera donc pas encore atteinte, mais elle pourrait avoir lieu tout de même assez rapidement. Alors même que les 15 femmes retenues pour donner leur nom à un amphithéâtre n’ont pas été dévoilées, Sandrine Rousseau pense déjà à l’après : “Oui, l’année prochaine nous recommencerons, bien sûr. Et j’aimerais même que cela se fasse tous les ans.” La Vice-présidente se fixe d’ailleurs un objectif : qu’il y ait d’ici la fin de son mandat autant d’amphis portant des noms de femmes que d’hommes.

En attendant, il y a toujours 15 femmes à choisir, et ce jusqu’au jeudi 14 mai. Les heureuses élues seront dévoilées dans la journée du vendredi 15 mai sur les réseaux sociaux de l’Université, et les amphis devraient ensuite être nommés d’ici la rentrée. Chaque femme donnera son nom à un amphithéâtre sur un campus dont le domaine d’étude est lié à ses fonctions principales. Ainsi, en septembre, vous pourrez peut-être étudier les sciences politiques dans l’amphithéâtre Christiane Taubira, ou les lettres dans l’amphi Toni Morrisson. À vous d’en décider !

Pour voter, c’est par ici. Fin des votes le jeudi 14 mai à 23h59. 

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