L’USL Dunkerque, contre vents et marées

L’USLD ou USL Dunkerque, est un club de foot qui évolue actuellement en Ligue 2. La devise des Maritimes (surnom des joueurs, ndlr), “contre vents et marées”, fait certes référence aux conditions météorologiques dunkerquoises, mais prend dans le contexte actuel un tout autre sens au vu du faible emballement autour du club nordiste.

Le 20 Mai 2020 restera une date importante pour l’Union Sportive du Littoral de Dunkerque. 24 ans après l’avoir quitté, les Maritimes obtiennent leur promotion en Ligue 2. Dunkerque réussit son retour dans le monde du football professionnel et parvient, le 15 Mai 2021, à se maintenir en accrochant le TFC lors de la dernière journée. Malgré ces beaux faits d’armes, les Maritimes ne jouissent pas du même soutien que la plupart des clubs de leur championnat. Mais alors, pourquoi cet intérêt mesuré pour l’USLD ?

La concurrence des autres clubs de la ville

Les Dunkerquois n’ont jamais donné leur priorité au football. Le hand avec l’USDK et le basket avec le BCM Gravelines-Dunkerque, tous deux en première division nationale, semblent faire de l’ombre à l’USLD. Le stade Marcel Tribut, terrain des Maritimes, enregistre après 15 journées l’une des plus faibles affluences de Ligue 2. Avec une moyenne de 2.000 spectateurs par match, le taux de remplissage du stade se limite à 80%.

À titre de comparaison, la salle Louis Dewerdt qui accueille le club de hand de la ville, enregistrait en 2019 plus de 2.100 entrées en moyenne par rencontre, soit un taux de remplissage de l’enceinte de 89%. Plus parlant encore, le Sportiva, la salle du Basket Club Maritime Gravelines-Dunkerque, connaissait la même année un taux de remplissage de 98% avec plus de 2.800 spectateurs par match. Dans un pays où le football reste de loin le sport le plus populaire, ces chiffres reflètent un intérêt moindre des Dunkerquois pour le ballon rond, et ce n’est pas le manque d’équipe compétitive dans la région qui risque d’inverser la tendance.

Dans l’ombre des grands

Le Nord et le foot, c’est une grande histoire d’amour. Les deux monuments footballistiques que sont le LOSC et le RC Lens déchaînent les passions des nordistes depuis déjà plusieurs décennies. L’histoire bien que louable de l’USLD, paraît quelque peu dérisoire à côté de celles des ennemis jurés. Le RC Lens, qui, il y a trois ans encore évoluait en ligue 2, accueillait en moyenne au stade Bollaert plus de 26.000 spectateurs, soit presque 14 fois plus que les Maritimes cette saison.

Certes, le stade Marcel Tribut ne peut accueillir que 2.500 personnes (5.000 à partir de début 2022 lorsque les rénovations en cours seront achevées), mais cette différence flagrante met en perspective la difficulté pour l’équipe dunkerquoise à exister dans une région où deux grands clubs prédominent. Le sacre des Dogues l’an dernier et l’excellent début de saison des Sang et Or braquent encore un peu plus les projecteurs sur les terrains dans le Nord. Ces belles performances monopolisent l’attention dans la région et éclipsent quelque peu celles d’équipes comme l’USLD.

Un club à l’esprit convivial

Le club dunkerquois, certainement dû au fait de sa popularité mesurée, a su conserver un côté très convivial et chaleureux qui rappelle l’ambiance des terrains amateurs. Si d’aventure il vous prenait l’envie de vous rendre au stade Marcel Tribut, vous pourriez ressentir toute la passion des supporters qui, pas par leur grand nombre, mais par leur soutien sans faille, font vivre l’enceinte et portent leur équipe. Les hommes de Romain Revelli restaient sur une série de 5 matchs sans défaite avant leur déplacement à Grenoble le week-end dernier (défaite 1-0), et occupent actuellement la 15e place du classement de Ligue 2. De bon augure pour le maintien.

Si les objectifs du club restent pour l’heure mesurés, s’assurer une certaine longévité dans la ligue pourrait par la suite permettre aux Maritimes de voir plus grand, et pourquoi pas, dans quelques années, de venir concurrencer et jouir d’une rivalité nordiste avec le LOSC et le RC Lens.