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“Maladie de Lille”, mythe ou réalité ?

“Maladie de Lille”, mythe ou réalité ?

fête vie nocturne © Lille Tourisme

Avec la reprise des cours dans toutes les écoles et universités de France, les virus de saison font leur retour dans les amphithéâtres. Lille n’échappe pas à la tendance, plus précisément avec la mystérieuse “maladie de Lille” qui enflamme les réseaux sociaux, tous à la recherche de la réponse : pourquoi tout le monde tombe malade, mais personne n’est positif à la Covid ?

La maladie de Lille : une panique contagieuse

Il fallait d’abord reprendre depuis le début, est-ce que tout le monde à Lille est véritablement malade ? Ce sont les réseaux sociaux qui nous donnent la température. Résultat : le sujet “maladie de Lille” est en tendance sur Twitter. Des centaines et des centaines de tweets s’accumulent depuis maintenant deux semaines se plaignant plus ou moins des mêmes symptômes : toux, mal de gorge, maux de tête, fatigue, courbatures etc…  Certains tweets atteignent même les milliers de likes et de retweets tant cette maladie intrigue.

Pour avoir plus de précision sur les signes avant-coureurs et les causes supposées, le Pépère est allé au chevet de quelques malades, et sur les 21 personnes interrogées :

  • 20 ont contracté des symptômes entre deux semaines et cinq jours, soit depuis le 1er septembre, jour de la rentrée pour beaucoup (nous écrivons le quatorze septembre).
  • 19 se plaignent de mal de gorge et de toux sèche tandis que 16 sont victimes de maux de tête.

Même si l’échantillon reste trop petit pour en tirer une conclusion générale, une tendance des symptômes s’en dégage quant à la “maladie de Lille”. Dernier détail assez important, 9 des 21 personnes interrogées sont allées faire un test antigénique et ont été testées négatives à la Covid.

Tout démontre qu’une partie non négligeable des étudiants lillois attrapent une maladie similaire qui n’est à priori pas la Covid-19, mais alors que se cache-t-il réellement derrière “la maladie de Lille” ? Comment les étudiants tombent-ils malades ?

C’est beaucoup de bruit pour rien”

Rien ne vaut la parole de professionnels de santé lorsqu’il s’agit de… santé. C’est une docteure en pharmacie (à la Grande pharmacie des Halles) qui nous fait part de son verdict : “Il n’y a pas de maladie de Lille, il y a simplement des gens qui sortent le soir : il fait 22° l’après midi, il en fait 10 de moins le soir ; et quand on est alcoolisé on ne pense pas forcément à prendre son petit pull, donc on tousse de façon tout à fait normale.”

Quant aux tests positifs à la Covid “il n’y en a pas plus que d’habitude”, de même que pour les maladies lambdas de type maux de gorge et de tête. Alors pas de “variant Masséna” mais seulement des “Solfé-rhinopharyngites” pour la jeunesse lilloise ? Voilà un élément à ne pas omettre : ce sont principalement les jeunes qui sont concernés par ce phénomène, d’où une euphorie qui ne s’étend presque que sur les réseaux. Et comme nous l’a souligné notre docteure : “Les gens viennent se faire tester à deux heures du matin en petit t-shirt, forcément le lendemain tout le monde est malade, ça parait logique.” En bref, comme elle résume : “C’est beaucoup de bruit pour rien.”

C’est vrai, beaucoup de bruit, du bruit qui court, de l’agitation, des questionnements et des inquiétudes pour de simples rhumes. Avant, on pouvait attraper une pathologie quelconque sans que l’ARS ne soit alertée et ne doive mener une enquête. La paranoïa serait-elle l’un des nouveaux symptômes de la période Covid ? “Maintenant il y a quelqu’un qui tousse, et il y a forcément de la Covid-19. Et bien non, on peut tousser pour d’autres raisons […]. Avant la Covid on toussait et éternuait parce qu’on était allergique, ou qu’on avait un virus.”

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