MenstruHelp ou comment lutter contre la précarité menstruelle à Lille
Depuis septembre 2021, MenstruHelp lutte contre la précarité menstruelle à Lille. Le Pépère News vous emmène à la découverte de cette association créée par des étudiantes de l’EDHEC Business School.
La précarité menstruelle est un fléau pour beaucoup de femmes (notamment étudiantes ou sans domiciles fixes), et pourtant si peu traité par les pouvoirs publics et les autorités compétentes. En France, on parle de 1,7 millions de femmes qui ne parviennent pas à se munir des protections hygiéniques nécessaires en période menstruelle. En effet, le budget moyen au cours de la vie d’une femme pour subvenir à ces besoins est d’environ 1.750€. Les réponses à ce problème de taille sont multiples. Chloé, Julie, Margaux, Juliette et Louise, 5 étudiantes de l’EDHEC Business School de Lille, ont créé MenstruHelp, afin de sensibiliser les jeunes à ce sujet.
Le projet associatif en quelques lignes
Afin de comprendre au mieux les actions de MenstruHelp, Chloé, responsable sponsorisation, nous détaille avec précision l’ensemble du projet : “Il se fera en plusieurs étapes. Nous considérons que, pour lutter contre la précarité menstruelle, il faut mener une campagne de sensibilisation pour acquérir une certaine notoriété.” C’est comme ça que leur compte Instagram a vu le jour. Chloé continue et explique que MenstruHelp organise aussi des événements, tels que des tombolas ou encore des récoltes de dons. Elle clarifie : “Ces fonds seront utilisés pour se fournir en protections hygiéniques afin de les distribuer ou encore de nous permettre de mener de nouvelles actions dans le futur.”
Dans la seconde partie du projet, grâce aux dons, il sera possible d’équiper les collèges/lycées de protections menstruelles en libre-service et d’en distribuer aux femmes dans le besoin. MenstruHelp a dorénavant un partenariat avec Nana, une des marques les plus connues de protections hygiénique. Grâce à cela, il a été possible de réaliser une distribution de protections dans la rue pour des sans-abris. Lors de cette démarche, Chloé confie : “Nous étions vraiment heureuses de pouvoir concrétiser ce projet et aider ces personnes. C’était aussi assez dur d’entendre qu’elles n’en achetaient jamais par elles-mêmes. Elles nous ont expliqué qu’au cours de leurs menstruations, elles ne se protègent pas mais essayent juste de cacher, ce qui est compliqué quand il est impossible pour elles de se laver régulièrement.” À la fin de la distribution, les protections menstruelles restantes ont été données à des collégiennes, qui ont volontiers accepté cette aide. En effet, elles ont avoué que c’était, pour certaines, parfois difficile de s’en procurer.
Une place pour l’environnement
Chloé confie également que MenstruHelp souhaite aussi évoquer la précarité menstruelle via un aspect écologique. Elle déclare : “Mettre en place des distributions de protections hygiéniques gratuites et respectueuses de l’environnement, c’est possible !” En effet, il existe beaucoup de nouveaux moyens pour se protéger qui sont bien plus respectueux de l’environnement que les classiques serviettes ou tampons, même si certaines de ces protections hygiéniques peuvent être bio et, ainsi, meilleures pour la planète. Cependant, l’idéal étant de réduire ses déchets poubelles, l’association pense qu’il serait intéressant de privilégier les cups ou encore les culottes menstruelles qui sont lavables et réutilisables. Ces protections hygiéniques, presque révolutionnaires, sont pourtant encore trop méconnues.
Mettre en place des distributions de protections hygiéniques gratuites et respectueuses de l’environnement, c’est possible ! – Chloé, responsable sponsorisation
Malgré cette envie d’une approche écologique, comme nous le confie Chloé, “il est malheureusement impossible de distribuer aux sans-abris ce genre de protections puisqu’iels n’auraient pas la possibilité de les nettoyer après utilisation“. La distribution de ces protections menstruelles écoresponsables pourra donc se faire uniquement dans les collèges ou lycées. Néanmoins, Chloé, Julie, Margaux, Juliette et Louise recherchent actuellement des établissements qui accepteraient de les accueillir, ainsi que des nouveaux partenariats avec des entreprises qui commercialisent ce type de protections, afin de lutter contre la précarité menstruelle tout en étant eco-friendly.