Municipales : les Paris sont ouverts !
Alors que la campagne des élections européennes bat son plein, la bataille de Paris commence à faire rage, à pourtant plus d’un an des scrutins municipaux. Les convoitises sont grandes et les candidats nombreux pour prendre la suite d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, qui se présentera à sa propre succession. La ville parisienne, capitale de la France et de la mode, « ville-lumière », centre culturel de l’Europe et fleuron de la gastronomie, ouvre d’insatiables appétits, et cette année ne fait pas exception à la règle. D’autant que les Jeux Olympiques y seront organisés en 2024. Un siège doré que beaucoup voient comme un tremplin de choix vers la rue du Faubourg-Saint-Honoré, qui abrite le palais élyséen…
Tour de table non exhaustif des principaux protagonistes de cette lutte au couteau qui s’annonce, du plus évident au plus surprenant. Mieux que Betclic.fr ou Parions.Sport, « Pépère News » vous fait profiter de ses meilleures côtes ! Faites vos jeux, les Paris sont ouverts !
La Favorite
Après avoir succédé à son ancien mentor Bertrand Delanoë en 2014, Anne Hidalgo sort d’un mandat en demi-teinte. Ses réformes phares, axées autour de l’écologie, ont suscité l’admiration de certains et l’exaspération de beaucoup, dans une ville monde où la voiture est devenue persona non grata.
Pourtant, à un an des élections, où elle concourt de nouveau, l’espagnole de naissance fait figure de favorite. Malgré une forte insatisfaction des Parisiens à l’égard de son action, un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD) la place en tête avec 25% des suffrages, de peu devant son rival annoncé Benjamin Griveaux (23%). Car même si 55% des habitants de la capitale se disent mécontents du bilan de Hidalgo, ils sont 79% à être satisfaits de vivre à Paris. La force de la socialiste réside ainsi dans la continuité. Avec Hidalgo, pas de révolution mais la continuité. Plat du pied, sécurité…
Côte : 1,60
L’héritier
Benjamin Griveaux, le fils prodigue de la Macronie, est partout : de porte-parole d’En Marche à secrétaire d’État auprès du ministère de l’Économie et des Finances, en passant par un mandat de député en cours. Ce macroniste de la première heure, aux allures de jeune premier, fait figure de rouage essentiel dans la machine Macron. Ce qui explique peut-être pourquoi, après avoir été adoubé par son chef et guide Emmanuel Macron, l’ancien militant du parti socialiste se retrouve en lice aux municipales de Paris 2020. Un rêve qu’il semble caresser du bout des doigts, légitimé dans ses ambitions par un Président de la République qui aurait tout à gagner à voir son poulain briguer avec succès la mairie parisienne, tel un pion capital dans la partie d’échec que dispute l’amiénois.
La République En Marche, qui doit choisir son candidat au mois de juin, devrait donc légitimement opter pour Benjamin Griveaux, pourtant en concurrence avec d’autres marcheurs (Villani, Mahjoubi). Le tout juste ex porte-parole de l’Élysée est un sérieux prétendant, situé selon le dernier sondage Ifop à la deuxième place dans les suffrages. Il a récemment affirmé sa volonté de redynamiser la capitale : « Paris a été un peu délaissée, négligée, on besoin de remettre la ville en marche ». Rien ne sert de courir, il faut partir à temps !
Côte : 1,85
L’embusquée
Inconnue au bataillon, la maire du Vème arrondissement apparaît pourtant comme un élément clé de cette élection. Conseillère de Paris depuis 2001, Florence Berthout se dresse fermement contre la politique menée par Anne Hidalgo, en tant que bonne première opposante qui se respecte. Présidente du groupe LR au Conseil de Paris, elle a un poids important dans le paysage politique parisien.
Certes moins charismatique, médiatique et influente que ses concurrents masculins, cette locale (elle est née en Île-de France) a décidément bien des cartes en mains : une expérience importante dans les affaires municipales de la ville, un parti demeuré puissant à Paris intra-muros (Les Républicains) et un caractère bien trempé, indispensable pour mener l’opposition.
Pourtant, sa candidature n’est pas encore officielle : à l’heure actuelle, elle n’a pas été investie par son parti. Des primaires ont été évoquées, auxquelles elle se dit favorable. Sa principale rivale, Rachida Dati, est une adversaire de taille. Le parti Les Républicains, dirigé par Laurent Wauquiez, verrait d’un bon œil la candidature de l’ancienne ministre de Sarkozy. Malgré tout, celle qui a échoué à remporter il y quelques années une mairie de circonscription paraît moins bien placée que sa rivale.
Les sondages reflètent mathématiquement cette prometteuse potentielle candidature : Berthout est créditée de 14% dans les scrutins, complétant le podium établi par Hidalgo et Griveaux. Un point de moins que Dati, mais une candidature plus probable. Avec Florence, Berthout est possible !
Côte : 2,10
L’inattendu
Il y a l’homme à l’écharpe rouge (le journaliste politique Christophe Barbier), l’homme à l’anorak rouge (Laurent Wauquiez), ou encore l’homme au triangle rouge (Jean-Luc Mélenchon). Dorénavant, le paysage politique compose également avec l’homme à la lavallière, Cédric Villani. Mathématicien chevronné, fraîchement élu député sous la bannière LREM, et professeur à ses heures perdues, le lauréat de la médaille Fields en 2010 a plusieurs cordes à son arc. Celui qui était encore inconnu du grand public il y a quelques mois s’est fait connaître dans le monde politique grâce à son style inimitable, son franc parler et sa lavallière, qui ne le quitte jamais. Le natif de Brive n’a pas froid aux yeux, ne recule devant rien. Sa candidature à la mairie de Paris en témoigne. Et son excentricité ainsi que son originalité, pourtant, ne sont pas ses principaux atouts dans la bataille.
L’ancien soutien d’Anne Hidalgo en 2014, qui a annoncé sa candidature il y a peu dans un entretien au JDD, a expliqué préparer un projet pour Paris. Un projet axé sur l’ambition écologique. Encore faut-il que Paris veuille de son aide… La réponse à cette question diverge : certains sondages le donnent gagnant au deuxième tour, alors que d’autres le pronostiquent grand perdant. Difficile d’y voir clair pour une énième candidature signée (ou presque) LREM. Une chose, en revanche, est certaine : tout réussit, ou presque, à Cédric Villani. Insuffisant pour inspirer la crainte à ses adversaires ? Pas si sûr…
Côte : 2,20
L’outsider
Il bouscule les codes, franchit les obstacles, attire l’œil médiatique. Député, ministre, candidat à la mairie de Paris, c’est un véritable précoce de la politique. Tout ne sourit pourtant pas à Mounir Mahjoubi, la nouvelle personnalité « tendance » du paysage politique français. Le défenseur des droits LGBTQ+, spécialiste du numérique, avait un plan, une tactique, une stratégie à adopter. Rester au gouvernement jusqu’en juin (où il occupait les fonctions de secrétaire d’État chargé du Numérique), préparer le terrain des municipales de Paris et se lancer à pieds joints dans cette folle campagne à partir de cet été. Hélas, tout ne se passe pas comme prévu pour le macroniste pur jus, qui a vu son mentor le limoger de ses fonctions ministérielles à cause de ses ambitions municipales, et lui préférer Benjamin Griveaux, héritier choisi de Sa Majesté Macron.
Le Parisien de naissance a pourtant des arguments à faire valoir, et des armes dans son fourreau. Son style new age, son dynamisme, son ambition et sa fougue font de lui un électron libre du côté de la majorité. Un peu trop au goût du gouvernement, qui n’a pas vraiment apprécié l’annonce surprise de sa candidature sur le plateau de BFMTV. C’est cette initiative qui lui a coûté sa place au gouvernement et qui pourrait bien lui porter préjudice dans la course à l’investiture LREM pour la mairie de Paris.
Ses détracteurs n’hésitent pas à le critiquer ouvertement, pour la priorité qu’il donne à son objectif électoral plutôt qu’a ses responsabilités politiques. Le bateau coule, les rats quittent le navire !
Côte : 2,70
D’un mathématicien à une carriériste, en passant par un macroniste en puissance et un geek politicien, les profils sont nombreux, et les Parisiens auront le choix l’année prochaine. D’ici là, la course est ouverte, et en coulisses les ficelles se tirent. La concurrence est rude, les écarts resserrés, les espoirs possible de part et d’autre. Les Paris sont ouverts : attention, rien ne va plus !