Nectar, le cocktail symphonique signé Joji
Dix-huit titres et une heure d’écoute, c’est le cadeau que nous offre Joji pour la rentrée. Son nouvel album Nectar, dont la sortie prévue en juin a été repoussée à fin septembre dû au contexte sanitaire actuel, nous entraîne dans une balade aux allures cosmiques.
Si beaucoup l’ont découvert avec le single Gimme Love utilisé massivement sur Tik Tok, Joji avait déjà sorti quelques morceaux tels que Yeah Right, Daylight ou encore Sanctuary avant de révéler son nouveau projet Nectar.
De youtubeur à chanteur confirmé
George Kusunoki Miller, plus connu sous le pseudonyme de Joji, est un chanteur et compositeur d’origine japonaise-australienne qui a récemment fait ses débuts dans la musique. C’est sur YouTube qu’il s’est fait connaître en produisant du contenu humoristique, avant de se consacrer exclusivement à la musique en 2017. Nectar n’est en effet que son deuxième projet enregistré en studio, après l’album Ballads 1 en 2018.
Des artistes connus du grand public tels que Diplo ou encore Benee l’ont accompagné, le temps d’une chanson. C’est d’autant plus remarquable que le chanteur fait tout juste ses premiers pas dans l’industrie musicale.
Des thèmes peu novateurs contrebalancés par un accompagnement musical brillant
Joji reste fidèle à lui-même en proposant un album aux influences nombreuses. Nectar s’inscrit aussi bien dans la Pop-R’n’B avec Nitrous et Mr.Hollywood que le Lo-Fi avec High Hopes ou encore le Jazz avec Upgrade.
Dans Nectar, Joji effectue une sorte de voyage introspectif. Il décrit en chanson ses émois amoureux et nous partage ses réflexions sur ses relations passées, le tout dans une ambiance qui balance entre mélancolie et nostalgie. L’écoute de l’album entraîne les auditeurs dans un tourbillon d’émotions, mêlant légèreté avec Your Man au poids des sentiments avec Run, sans oublier l’univers plus robotique de Reanimate.
Si les thèmes abordés peuvent paraître redondants et sont similaires à ceux explorés dans Ballads 1, l’album prend une dimension presque céleste au travers des arrangements musicaux. L’outro de Ew nous embarque dans une expérience musicale déroutante mais pas moins déplaisante. L’arrangement orchestrale donne l’impression d’assister à un grand final théâtral, à l’instant précédant la fermeture du rideau de velours. On retrouve également cette sensation dans l’outro de Gimme Love.
Côté écriture, l’aspect parfois rébarbatif et peu approfondi des textes est excusé par une production générale aboutie qui fait l’identité de l’artiste. D’autant plus que Joji n’est pas seulement autodidacte. En plus de prêter sa voix aux textes qu’il écrit, il a également produit et composé l’album.
Ainsi, Nectar marque tout de même un véritable tournant dans le parcours du chanteur. Contrairement à son précédent album parfois qualifié de « brouillon », Joji propose ici une production et un chant bien plus approfondis qui lui confèrent une véritable identité artistique.